Stratégie

Le coaching, du sur-mesure pour des DSI en quête d'évolutions

Le coaching, du sur-mesure pour des DSI en quête d'évolutions
Le coach va aider le DSI à prendre du recul et à mieux s'imposer dans la transformation de l'entreprise.
Retrouvez cet article dans le CIO FOCUS n°133 !
Le DSI doit évoluer comme son entreprise

Le DSI doit évoluer comme son entreprise

La transformation s'applique non seulement à l'entreprise, non seulement à ses directions et notamment à la direction des systèmes d'information mais aussi au DSI lui-même. Il doit changer, évoluer, notamment lorsque le périmètre de ses fonctions évolue. Et le coaching peut être un moyen de réussir...

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Le DSI évolue, plus manager et moins technique. Il doit donc plus que jamais savoir se vendre en interne et recourt au coaching.

PublicitéDe plus en plus de DSI passent par la case coaching. C'est bien sûr vrai dans les grands groupes qui ont la pratique et les moyens pour ce type d'accompagnement. Mais aussi dans des entreprises plus petites, où le DSI a pourtant parfois du mal à trouver sa place dans l'évolution de son secteur et celle de l'IT. Difficile de s'y retrouver avec autant de cas différents, mais c'est le propre de ce sujet.
D'ailleurs, le coaching attire parfois l'ironie, surtout en France où il ne  fait jamais bon avouer se faire accompagner. C'est pourtant un sujet sérieux, à la fois pour les motivations des « coachés » que par les techniques utilisées.

Des cas très variés

L'ironie ou la discrétion viennent tout simplement du côté individuel de la démarche. On ne la pratique que sur une personne à la fois, pour son évolution personnelle au service de son parcours professionnel. Le critère déclencheur est variable. Un manque de confiance en soi, purement psychologique ? C'est le cas des techniciens qui évoluent vers plus de management, des personnes qui ont passé vingt ans à l'étranger et reviennent au siège, des commerciaux mobiles rivés aux résultats, qui doivent maintenant mener une équipe pluridisciplinaire avec des objectifs plus « quali » que « quanti ». Bref, un changement de poste qui ne serait pas seulement ascensionnel, par promotion hiérarchique, peut nécessiter du coaching.

Ces précisions faites, rien n'est réglé. Faut-il un coaching interne ou externe ? Le coaching interne a ses adeptes et l'expérience pour lui. Il se fait pour les embauches et pendant une période plus ou moins longue, c'est le parcours d'intégration. Idem pour certains changements de postes ou pour l'intégration de sociétés rachetées. Le coaching est alors un moyen d'individualiser les transitions et d'éviter les pertes d'effectifs, un cauchemar dans les acquisitions d'entreprises... à moins qu'il ne soit recherché. Le coaching englobe donc plusieurs notions qui n'ont rien à voir entre elles.

Le coaching par des recruteurs

Le coaching externe est d'un autre acabit. Il est le fait de grands cabinets d'audit ou de conseil qui en font sans le dire ou de cabinets de recrutements qui suivent précieusement les profils « approchés ». Un DSI est-il en difficulté, il se confie à celui qui l'a placé. Obtient-il une promotion, une évolution, s'il en a fait part, le cabinet pourra lui conseiller des profils adaptés pour le suivre et conforter son assise. Inversement, s'il est « viré », et ces derniers temps c'est rapide et brutal chez les DSI, le cabinet de recrutement va accompagner son DSI dans cette autre transition, discuter avec lui et rendre plus objectifs et moins amers les raisons du départ. Un repreneur ou un jeune héritier a éjecté tout le Comex ? Rien de grave.

PublicitéInversement, si la stratégie proposée à échoué ou rendu un résultat trop tardif, trop partiel, c'est alerte rouge. Tout le milieu peut être au courant ou bruisse  de rumeurs. Le cabinet de recrutement va « coacher » le DSI, le faire parler, pour lui faire comprendre ce qui n'a pas fonctionné, et le remettre en selle, lui trouver un autre poste, le placer dans une entreprise où il a ses entrées. 

A côté des cabinets de recrutement, interviennent les grands du conseil. En principe, ils aident à développer les projets, mais de plus en plus, ils vont pour cela analyser la position du DSI et déterminer comment il pourrait peser davantage dans les décisions. Selon Philippe Limantour, Chief Innovation Officer chez EY, « le coaching en lui-même est une demande intéressante, celle d'un binôme coach / DSI à part entière. On n'est plus dans le cadre de la politique de services, on est aux côtés du DSI pour l'accompagner. Il s'agit de piloter la DSI avec un certain nombre d'échanges. On prend du recul, ensemble, comme le DSI fait face à de nombreux changements, c'est une autre raison pour l'accompagner ».

Le DSI doit dompter le changement

« Ce que le DSI a l'habitude de réaliser en un an,  ne se fera plus dans ce délai, mais en six mois » explique Philippe Limantour, « ils sont dans un monde où l'accélération du temps domine, la loi de Moore repose sur le doublement de la capacité de calcul tous les dix-huit mois, maintenant c'est le cas pour tout ce qui concerne la DSI ». Cette accélération se retrouve aussi avec l'arrivée de start-ups qui viennent bousculer les entreprises, portées par des technologies et de nouvelles habitudes, comme le DevOps et l'agilité. Une accélération que les directions métiers ont souvent pris en compte, elles ont pris un temps d'avance. « Le rééquilibrage technique entre DSI et directions métiers, qui n'a jamais été simple est un autre sujet possible pour les coachs ».

L'analyse est claire, l'environnement du DSI interne ou externe est bouleversé, mais le DSI n'a pas eu les moyens de prendre en compte toutes les données nouvelles, faute d'un recul suffisant, c'est le coach qui va le lui apporter. Que ce coach le soit à plein temps, en tant que tel, ou exerce cet accompagnement en plus de conseils en technologies et en management d'équipes. Il faut beaucoup de poids aujourd'hui  pour être DSI, faire passer des projets avec un calendrier règlementaire alourdi, des pressions budgétaires incessantes. Le consultant va jouer ce rôle d'interlocuteur indépendant dont le DSI a besoin pour évoluer et s'imposer.

Le DSI d'hier était installé, le DSI d'aujourd'hui est sur un siège plus instable. Une raison de plus d'envisager de se faire coacher, pour dégager, dans cette période d'instabilité,  des éléments plus personnels de valorisation et donc d'évolution. Et si le coaching était une chance pour le DSI ? Un moyen d'être plus autonome, de jouer enfin sa carte dans la transformation de l'entreprise ? Depuis des années, il est montré du doigt, c'est un peu lui le coupable. L'homme qui dit toujours « non », faute de budget et de soutien au Comex. Les choses changent, hier contourné, le DSI est au centre, au soutien de la transformation digitale, garant de tous les supports, par exemple  en sécurité ou en infrastructures.

Le DSI a intérêt à passer par un tiers

« Le métier de DSI n'est pas facile, j'en ai côtoyé plusieurs, la transformation numérique est la cause de beaucoup de tensions, nous explique Jean-Paul Andribet du cabinet Transilience.  Un ancien directeur de projet SAP chez Capgemini qui a suivi une formation à l'Académie du coaching pour embrasser sa nouvelle carrière. Pour lui, « le coaching est un plus par rapport à la formation, permettant de prendre du recul  sur ses pratiques ou de s'améliorer, c'est le gros avantage de passer par un tiers. De plus en plus les DSI veulent aller au-delà de leurs compétences techniques de base, ils ont besoin de plus en plus de qualités de leadership, y compris vis-à-vis de  leur comité de direction ».

Le coach ne manque pas de points de vigilance vis-à-vis des DSI.  Jean-Paul Andribet en cite trois. D'abord, l'opérationnel qui domine son quotidien. Il faut que le SI tourne, le souci est constant, les contraintes fortes avec du 24/24. Le métier  devient de plus en plus difficile par rapport à ce qu'il recouvrait trente ans en arrière. Avant, le DSI était bien identifié dans l'entreprise, aujourd'hui, il doit se montrer plus ouvert. Deuxième raison de se faire coacher, le fait de vivre avec les métiers, utilisant des solutions en cloud qui tournent directement sans passer par la DSI. Il faut être de plus en plus proactif et ne plus être un frein aux nouveaux services. Troisième et dernier point, « le DSI doit être un visionnaire, permettre de dessiner l'architecture des années à venir, finie l'époque du grand schéma directeur, aujourd'hui, il faut que ça tourne et dans ce but, garantir l'évolution de toutes les briques technologiques ».

Sur tous ces points le DSI a besoin d'un coach. « En fait, il est prisonnier d'un jeu de dupe, on lui confirme ses missions et dans le même temps on le tacle » souligne Jean-Paul Andribet. « C'est là qu'intervient le coach. Le DSI est resté trop technique, il n'est pas assez extraverti, manque d'affirmation de soi, pour valoriser sa direction. Je crois même qu'il doit accepter l'incertitude et, au plan personnel, jouer sur son intelligence émotionnelle pas que sur son cerveau ».

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