Le CH Sainte Marie forme en réalité virtuelle à l'interaction avec les patients

Le centre hospitalier Sainte Marie de Nice, spécialisé en psychiatrie, a eu recours à 2J Process pour concevoir une formation en réalité virtuelle pour les soignants afin de transmettre les bonnes pratiques face à des situations potentiellement dangereuses.
PublicitéSpécialisé en psychiatrie, le Centre Hospitalier Sainte-Marie de Nice accueille chaque année 9000 patients en file active grâce à son équipe de 820 médecins et soignants sur un total de 1139 salariés. La politique actuelle des établissements psychiatriques est de ne garder en hébergement que les patients nécessitant un suivi important, par conséquent les plus délicats à gérer. Or le personnel spécialisé en psychiatrie est vieillissant, nécessitant l'embauche de jeunes mais dont la formation initiale n'est pas suffisante pour les spécificités de la spécialité. Pour y palier, le Centre Hospitalier Sainte-Marie de Nice a décidé de recourir à une formation immersive en réalité virtuelle. Il s'agit d'apprendre à gérer la violence éventuelle de patients dans des situations-types.
« Notre problème est la réduction du temps de formation en psychiatrie au cours des études des infirmiers, d'autant que la spécialité en psychiatrie a disparu en 1992 » regrette Frédéric Henry, directeur des soins du centre hospitalier Sainte Marie. Avant que le personnel expérimenté ne parte en retraite, il était urgent de transmettre les savoirs de façon ludique, attractive et efficace. De plus, comme le sujet est la psychiatrie, des erreurs peuvent avoir des conséquences très gênantes voire dangereuses. La formation se devait donc de ne pas mettre en danger les infirmiers ou les patients.
Appréhender une réalité
Au cours d'une discussion avec le patron de l'éditeur 2J Process lors d'un congrès de l'Association Française des Directeurs des Soins, Frédéric Henry évoque ses difficultés. Il n'existait en effet aucune formation satisfaisante. Il fallait d'une part approfondir les savoirs acquis en cours de formation initiale et d'autre part apprendre à réagir à des violences qui sont avant tout des symptômes psychiatriques.
La réalité virtuelle permet une immersion (grâce au casque de réalité virtuelle) dans un univers modélisé. L'outil, grâce à son approche sensorielle, permet d'expérimenter diverses réactions et comportements mais sans aucun danger. Cinq scénarios arborescents ont été co-écrits par les équipes du centre hospitalier : accueil du patient, coucher, repas, déambulation et recours à des renforts dans des situations complexes.
Un partenariat entre l'éditeur et le centre hospitalier
Une simulation de situation dure une quinzaine de minutes. « La formation est plus efficace car l'infirmier vit réellement la situation, mais sans se mettre en danger » se réjouit Frédéric Henry. A l'issue de la simulation, des experts reprennent la main pour d'une part debriefer les actions menées et d'autre part reprendre les points nécessaires en formation grâce à des fiches pédagogiques.
Après un accord de l'établissement en janvier 2018, le développement des simulations a débuté. 2J Process a pris des photos des lieux pour conceptualiser l'environnement et le premier module (Patient déambulant) a pu entrer en conception avec des allers-retours au fil de l'année. Ce module a été récemment livré et les autres vont commencer à être produits. Le développement de ce serious game est un partenariat entre l'éditeur et le centre hospitalier qui pourra être vendu ensuite à d'autres centres hospitaliers.
Article rédigé par

Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
Commentaire
INFORMATION
Vous devez être connecté à votre compte CIO pour poster un commentaire.
Cliquez ici pour vous connecter
Pas encore inscrit ? s'inscrire