La RATP expérimente un facilitateur de gestion de données

Poussant la valorisation des données, la RATP et sa division innovation et développement a testé la plateforme Saagie pour faciliter la gestion des données et promouvoir des cas d'usage métiers.
PublicitéBenoît Marichal, travaillant à la RATP depuis 2005 et participe depuis janvier 2017 au plan de transformation digitale au sein de la division stratégie de l'innovation et développement. Il s'occupe, en collaboration avec la DSI du programme data. Ce dernier vise à structurer l'ensemble des projets sur la valorisation et la gestion des données au sein de l'établissement public.
Cette démarche s'inscrit dans un contexte spécifique à prendre en compte, rappelle le responsable du programme data. « La RATP a une culture très forte sur la sécurité y compris sur le SI. Elle a une expertise technique très forte car l'entreprise est très intégrée. Mais c'est un groupe assez siloté et les parois sont assez épaisses ». Pour compléter le tableau, il précise que « les projets à la RATP se font sur un temps long et le mode projet est tout puissant ». Cet historique se comprend dans une perspective d'ouverture à la concurrence d'ici 2024.
Un centre de services data mis en place
A partir de là, le plan de transformation digitale et le levier de la data doivent créer de la valeur pour compenser les pertes d'exploitation liées à la perte du monopole. Benoît Marichal a donc été en charge de créer un programme de gestion des données à l'échelle du groupe RATP. Au sein de ce programme, l'équipe se voit rattacher certains chantiers comme le RGPD, juridique et réglementaire, mais aussi des activités régaliennes comme « la gouvernance des données (valider les données pour les présenter au Comex, de définition des nouveaux rôles comme data analystes, data stewards, data owners), le master data management et la valorisation des données ».
Plutôt que de partir en mode lab, le responsable préfère parler de « centre de services data » pour outiller les métiers avant la phase d'un projet, en retenant des composants compatibles avec le datalake de la RATP. Le but d'une telle démarche est « d'abaisser la marche vers l'industrialisation , faute de quoi on a du « PoC porn » (accumulation des démonstrations) dans les départements mais sans concrétisation en production ». En préparant en avance le terrain (reconnaissance des données, qualification des datas, appliquer des règles métiers), ce système répond à la problématique de rareté des compétences notamment des datascientists en leur proposant des tâches plus valorisantes.
Du small data au Big Data
Dans le concret, un appel d'offre a été mené et Saagie a été choisi pour créer « ce sas de décompression avant de basculer en mode projet pour donner une meilleure visibilité des données et du cas d'usage envisagé ». Cette plateforme, en mode cloud, propose une data fabric comprenant des librairies et des processus Big Data pré-packagés. Elle donne une indication sur les projets qui vont monter en maturité pour qu'à un moment la DSI puisse prendre la main et industrialiser le processus. « On évite le shadow IT et après la DSI apporte son expertise », reconnaît Benoît Marichal. Installée cet été, la plateforme Saagie s'adresse aux métiers de la RATP qui n'ont pas la culture d'essayer, « dans la transformation digitale, il y a 80% de transformation et 20% de digital », ironise le responsable. Un changement de culture bénéfique, car en trois mois, la plateforme a réussi à intégrer 5 cas d'usages avec des maturités variables. « Cela va du code Java pour modéliser et optimiser des temps de trajets des métros à la création de tableaux de bord », constate Benoît Marichal en s'arrêtant sur ce dernier cas, « on est pas sur du Big Data, plutôt sur du small data, mais la plateforme permet de centraliser les données, les traiter et après les visualiser ».
PublicitéD'ici la fin de l'année, 7 cas d'usages se profilent concernant du traitement de l'information voyageur, de la maintenance à travers de la GMAO, de la présence sur les médias sociaux, etc. Par ailleurs, la plateforme peut servir pour gérer la collaboration avec des partenaires avec l'ouverture des données (Open Data). De même, si le développement d'un cas d'usage en externe se présente, la plateforme propose une documentation en amont et évite « de descendre dans la tripaille du code ». En interne, la plateforme a effacé la marche de l'acculturation des équipes sur les sujets data, « en réalisant par exemple des tutos sur des bouts de code, complétés par des échanges au sein des communautés via Teams ou SharePoint ».
La suite sera de faire un retour complet sur l'expérimentation avec Saagie. A l'avenir, Benoît Marichal souhaite se pencher sur le sujet de la gouvernance des données, « c'est indispensable de bien identifier et répertorier les données au sein de l'entreprise avant de pouvoir en faire quelque chose ». Par ailleurs, la sécurité de la plateforme est un autre axe de travail, en isolant les workflows.
Article rédigé par

Jacques Cheminat, Rédacteur en chef LMI
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