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La mobilité est nécessaire dans tous les cas, même pour rester immobile

La mobilité est nécessaire dans tous les cas, même pour rester immobile
Yann Holly, ancien DSI de l'Autorité des Marchés Financiers, a expliqué que la mobilité était nécessaire même dans une entreprise où les collaborateurs sont fixes.

Rendre ses applications d'entreprise mobiles était le thème de la réunion du CPI-B2B (Club de la Presse Informatique B2B) du 13 avril 2016 avec le témoignage de fournisseurs et d'un DSI.

Publicité« A l'AMF [Autorité des Marchés Financiers, NDLR], ce qui est public est sur le site Internet, le reste est confidentiel, et les collaborateurs doivent être physiquement présents dans les bureaux avec un badge pour pointer à l'entrée » a expliqué Yann Holly, ancien DSI de l'autorité. Dans ces conditions, la mobilité peut sembler pour le moins utopique et sans intérêt. Sauf que ce n'est pas le cas. Il s'exprimait d'ailleurs lors d'une réunion du 13 avril du CPI-B2B (Club de la Presse Informatique B2B) sur le thème Rendre ses applications d'entreprise mobiles.
Bien entendu, la mobilité est une tarte à la crème garnie de générations X et Y tellement droguées à ce concept qu'il n'est pas envisageable de faire autrement. Soit. On peut alors citer tous les impératifs à la mode du système d'information : la mobilité, bien sûr, mais aussi, par exemple, le collaboratif ou le social. Il serait d'ailleurs plus juste de parler non pas de mobilité mais d'ubiquité puisqu'il s'agit aussi de rester immobile, chez soi en télétravail par exemple.

Des motivations diverses

Bien entendu, la mobilité, c'est avant tout le contact client des équipes sur le terrain. Dans certains cas, ce contact client n'est une mobilité que de quelques mètres : avoir des agents capables de remonter une file d'attente à un guichet pour réaliser des opérations rapides ou des ventes additionnelles par exemple, en utilisant une application sur tablette. La mobilité est plus intense quand des experts ou des techniciens interviennent sur le terrain et n'ont plus besoin de revenir sans arrêt au bureau pour réaliser leurs rapports ou prendre les nouveaux dossiers. De ce fait, la mobilité peut accroître l'efficacité métier et baisser les coûts d'exploitation.
Et il ne faut pas oublier des aspects moins rationnels au premier abord. Il s'agit par exemple de la satisfaction utilisateurs. Cet utilisateur peut être un collaborateur mais aussi un partenaire ou encore un client. « Les utilisateurs vous comparent systématiquement à Google » a soupiré Pierre Bijaoui, directeur technique Enterprise Services chez Hewlett Packard Enterprise. La barre est donc vite placée très haut. A l'AMF, il s'agissait ainsi de permettre à des épargnants de connaître rapidement les informations nécessaires sur des entreprises. Yann Holly ajoute : « pour une institution comme la nôtre, les enjeux d'image sont tout à fait essentiels et nous ne pouvions pas éviter de proposer un accès mobile. »
Même pour des processus métier la mobilité a du sens. Certains processus, très cadrés et simples, sont d'ailleurs le plus souvent nativement mobiles dans les PGI : approbation d'une commande, d'une demande de congés, d'une note de frais, etc. mais Jean-Roland Brisard, directeur ICS Solutions chez Infor, ajoute : « il s'agit en fait d'accéder au système d'information à distance aussi bien pour agir sur un processus en direct où que l'on soit que pour pouvoir disposer d'une information alors, par exemple, que l'on est face au client. »

PublicitéBeaucoup de contraintes

Mais tout n'est pas simple. Adapter son système d'information à la mobilité ou à l'ubiquité impose déjà de revoir l'ergonomie applicative. L'interface homme-machine doit en effet s'adapter à divers types de terminaux (modes de commande au clavier ou tactile, écrans de tailles variables...). Le HTML 5 / CSS 3, sans code statique sur le terminal client, est une réponse standard, nativement multi-plateforme et sans problème de mise-à-jour faute de code stocké sur le terminal client. Malgré tout, dans certains cas, des applications natives peuvent être préférables pour des questions de performance. Dans ces cas, l'usage d'une plate-forme multi-OS sera nécessaire pour limiter les frais des incessantes mises-à-jour.
Bien entendu, la sécurité est la contrainte majeure. Plusieurs réponses existent : la connexion par VPN à un espace de travail ou un poste virtuel hébergé sur les serveurs de l'entrerise, la imitation à quelques fonctions ou applications plus faciles à sécuriser, etc. Typiquement, l'accès à la messagerie ne peut qu'être ubiquitaire. Les utilisateurs ne comprendraient pas une autre situation. Par contre, le pilotage de chaînes de production industrielles par un smartphone peut laisser dubitatif... Il faut prévoir la faille basique dans tout système d'information : l'utilisateur, éventuellement manipulé par ingénierie sociale.
Si les contrats prévoient de plus en plus une clause, imposée par les clients, prévoyant une indemnisation en cas de faille ayant eu un impact sur l'image de l'entreprise, la sécurité ne peut pas être absolue. Plus on sécurise, plus les contraintes d'utilisation sont fortes et les coûts explosent. Il faut donc accepter d'aborder le sujet par la gestion des risques.
Et la vraie sécurité sera d'abord procédurale. Il faut des alertes en cas d'activité anormale au lieu de chercher à tout verrouiller.

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