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La gestion des exigences au service des équipes de conception de BioMérieux

La gestion des exigences au service des équipes de conception de BioMérieux
Le groupe BioMérieux a présenté son usage de la gestion des exigences dans un contexte médical.

Pour homogénéiser ses pratiques de conception, le groupe BioMérieux, qui produit des solutions de diagnostic in vitro, utilise un outil de gestion des exigences partagé par ses différentes équipes dans le monde.

PublicitéA l'occasion de la Journée Française de l'Ingénierie des Exigences, le 5 novembre 2019, le groupe BioMérieux a partagé son expérience autour de la gestion des exigences. Cet acteur de l'industrie médicale, spécialisé dans les solutions de diagnostic in vitro, conçoit des produits complexes, qui combinent plusieurs types de composants : instruments, logiciels, réactifs... Ces produits ont une durée de vie très longue, et plusieurs projets de développement peuvent être en cours sur une même solution, obligeant les équipes à gérer différentes versions en parallèle. Enfin, en raison de son domaine d'activité, l'entreprise doit également veiller à assurer la conformité de ses solutions avec de nombreuses réglementations, aussi bien sectorielles que régionales.

BioMérieux possède 19 centres de R&D dans le monde, employant 1 700 salariés. « Les logiciels associés à un produit peuvent être conçus dans un site, les instruments dans un autre », explique Dominique Travel, Chief System Architect chez BioMérieux. Pour homogénéiser les processus de conception, l'entreprise a décidé en 2013 de mettre en oeuvre une solution de gestion des exigences commune à toutes les équipes, en optant pour TestTrack Pro (aujourd'hui Helix RM), de Perforce. En 2016, l'entreprise décide d'y adjoindre la gestion des risques produit. « Nous avons déployé un référentiel partagé, qui gère les exigences, les tests, les anomalies, les risques produit ainsi que les actions visant à les atténuer (mitigation) », décrit Dominique Travel. Ce référentiel permet de regrouper tous les éléments du dossier de conception au même endroit, et facilite également le suivi des différentes versions pour chaque système. Enfin, depuis 2017, elle a entrepris une démarche de standardisation des pratiques et d'automatisation. L'objectif est à la fois de faciliter les audits, de renforcer la traçabilité et d'automatiser les analyses d'impact. En complément de la solution de Perforce, l'entreprise a développé une surcouche lui permettant d'extraire les données du référentiel, de les mettre en forme et de contrôler leur cohérence.

Jusqu'à 500 spécifications détaillées

Pour illustrer le processus mis en place, Nathalie Michel, analyse métier logicielle chez BioMérieux, a ensuite présenté un exemple de projet, autour de la conception d'une solution basée sur la spectrographie de masse, destinée à l'identification de micro-organismes. « Ce produit repose sur un workflow en 3 étapes : une phase de préparation des échantillons, une étape d'acquisition et enfin la présentation des résultats de l'analyse. Chaque étape s'appuie sur un logiciel différent », précise-t-elle. Pour concevoir cette solution, les équipes ont commencé par saisir les exigences utilisateur (UR), qui décrivent les besoins de façon très simple. De ces exigences dérivent les exigences système (PR), qui permettent ensuite de construire les spécifications de plus bas niveau. Ces dernières consistent en scénarios détaillés, qui décrivent étape par étape ce qui est attendu.

PublicitéLe cas échéant, ces scénarios sont accompagnés de maquettes créées sur le logiciel Balsamiq et de tableaux décrivant chaque champ, avec les actions, les règles et les valeurs par défaut associées. 50 UR se déclinent en 200 PR, détaillées ensuite en plus de 500 spécifications. « En raison du nombre important d'entrées, nous avons choisi de diviser nos exigences et nos spécifications en plusieurs documents fonctionnels, pour que ce soit plus lisible », indique Nathalie Michel. Des matrices permettent de gérer les liens entre les différentes exigences. Quand les équipes travaillent sur plusieurs versions d'une solution, la plateforme permet de dupliquer les exigences communes. La gestion des risques est complètement intégrée au processus. « Nous avons une grille d'évaluation du niveau de risque, et en fonction de celui-ci, nous mettons en place des actions de mitigation, traduites en spécifications qui seront testées et vérifiées », détaille Dominique Travel. Trois équipes différentes sont ensuite chargées de contrôler le respect du cahier des charges : l'une vérifie les exigences applicatives, l'autre l'intégration des systèmes, tandis que la dernière assure la validation fonctionnelle.

Capitaliser sur l'existant

Entre 10 et 20 % des exigences changent d'un projet à l'autre. Le référentiel permet de capitaliser sur l'existant, en réutilisant notamment les exigences normatives. « Nous reprenons les différentes clauses, en vérifiant leur applicabilité dans le cadre du projet en cours. ¨Pour chaque clause réglementaire, nous avons ensuite une liste d'exigences à vérifier, qui nous permettent de prouver la conformité de la solution », décrit Nathalie Michel. Quand cela est possible, la solution permet également de récupérer les évidences de test, permettant ainsi de gagner du temps lors des phases de validation.

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