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La Gendarmerie nationale travaille sur la fin du RTC, la modernisation des SI et l'IA

La Gendarmerie nationale travaille sur la fin du RTC, la modernisation des SI et l'IA
Marc Boget, général de division et directeur de la stratégie digitale et technologique à la Gendarmerie nationale, a dressé un panorama non exhaustif des chantiers numériques de l'institution. (Crédit Photo: JC)

À l'occasion d'une rencontre avec la presse, la Gendarmerie nationale a exposé plusieurs axes de travail. De l'anticipation de l'extinction du réseau cuivre en passant par la modernisation des systèmes IT avec le cloud et le développement des cas d'usage de l'IA, les efforts sont multiples.

PublicitéPlusieurs responsables de la Gendarmerie nationale orientés sur la cybersécurité et le numérique ont donné rendez-vous à la presse à Issy-les-Moulineaux pour un tour d'horizon des différents chantiers en cours dans ces différents domaines. L'occasion pour Marc Boget, général de division et directeur de la stratégie digitale et technologique (depuis 2023 et ancien patron du ComCyber Gend devenu ComCyberMi) de donner quelques exemples des défis à venir.

Fin du réseau de cuivre et modernisation des SI

Ainsi, les antennes de la Gendarmerie nationale sur le territoire sont concernées par l'extinction du réseau cuivre. « Dans les brigades, nous avons des boîtiers avec un bouton rouge à destination du public sur des portails pour appeler les gendarmes. Cet équipement est relié à un autocommutateur avec du cuivre. Il va falloir le remplacer par de la fibre optique et se poser des questions sur la mise en place d'équipements avec de la visio pour des questions d'accessibilité », indique le dirigeant. Un chantier qui se prépare et s'anticipe, car l'Arcep prévoit des fermetures techniques dès 2025 et parce que l'extinction sur réseau commuté sera finalisée en 2030.

Autre axe de travail, la modernisation des grands SI de l'institution. « Il y a une doctrine de l'État sur le cloud au centre avec - en fonction de la sensibilité des données - le recours à un cloud souverain ou externe, mais certifié SecNumCloud ou des clouds publics », précise le général. Il ajoute « qu'en théorie, c'est bien, mais en pratique, cela peut être long et lourd, car il faut travailler sur le volet RH et les compétences. Nous ne sommes plus sur des projets avec des cycles en V, mais sur du développement continu ». Un effort est donc mené sur l'accompagnement et l'adéquation des besoins métiers. Un travail mené en concertation avec Éléonore Lacroix, chef du service de la transformation, qui s'assure de la cohérence et la finalité des projets. « Il faut à la fois accompagner les nouveaux projets, mais aussi le stock de projets anciens qui doivent aboutir », souligne la responsable.

Une approche pragmatique de l'usage de l'IA

L'IA n'est pas oubliée dans la feuille de route de la Gendarmernie nationale. « Une soixantaine de cas d'usage ont été répertoriés par le datalab de l'ANFSI (Agence du numérique des forces de sécurité intérieure) » rapporte le général Marc Boget. Il cite quelques exemples d'intérêt et parfois d'échec de l'IA. En premier lieu, elle peut servir pour l'analyse d'image dans le cadre de procédure liée à des affaires de pédopornographie. « L'IA nous permet de gagner du temps pendant la période de garde à vue qui peut durer de 48 à 96 heures. Habituellement, les enquêteurs regardaient chaque image saisie sur le PC ou le smartphone pour trouver des preuves. En cas de gros volume, l'IA peut faire un tri et réduire le champ d'investigation », indique-t-il.

PublicitéAutre utilisation de l'IA, la procédure judiciaire nécessite d'identifier la nature de l'infraction. Or, sur ce dernier point, il existe 15 000 références. « Habituellement, les gendarmes connaissent les plus utilisées, mais jamais tout. L'IA va pouvoir préconiser des natures d'infraction après l'analyse du résumé de l'affaire », constate Marc Boget. Mais il y a aussi des échecs dans les tests de l'IA. « Nous avons travaillé sur le PV de synthèse. Mais nous nous sommes heurtés à des hallucinations », précise-t-il avant de détailler l'affaire. « Nous avons testé l'IA sur une procédure test déjà connue. L'affaire concernait un père qui s'était disputé avec sa fille qui était en 4e et il est venu à la Gendarmerie le lendemain signaler sa disparition. La synthèse de l'IA a généré 2 biais. Le premier a été de nous dire que la jeune fille avait 14 ans alors que rien de tel n'était écrit . Le second a été d'expliquer qu'elle avait fait une fugue, car son père l'avait battue. À aucun moment pourtant, il n'y avait d'éléments sur ces points dans le texte initial ». Face à ces incohérences, l'expérimentation n'a pas été poursuivie. Le général Cédric Collard, de l' agence du numérique des forces de sécurité intérieure rappelle, « l'IA est un bon guide, mais n'est pas un bon maître. Il faut toujours qu'il y ait un contrôle humain. Il faut aussi accepter que dans les tests que nous réalisons, il y ait du déchet ».

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