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La DINUM interconnecte par API son SI avec les opérateurs pour optimiser la gestion du RIE

La DINUM interconnecte par API son SI avec les opérateurs pour optimiser la gestion du RIE
Guy Duplaquet, responsable de département à la DINUM, se réjouit de l’industrialisation progressive de la gestion des capacités réseau.
Retrouvez cet article dans le CIO FOCUS n°189 !
Même à l'heure du cloud, les infrastructures sont au coeur de l'IT

Même à l'heure du cloud, les infrastructures sont au coeur de l'IT

Certains DSI s'imaginent peut-être (sans doute) encore que recourir massivement au cloud public va les soulager de tous leurs soucis d'infrastructures. Rien n'est plus faux. Même à l'heure du cloud public à tous les niveaux, l'infrastructure demeure essentielle : il faut la gérer, la piloter, et...

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Orange Business Services est le premier opérateur à fournir des API à la DINUM pour gérer les accès au RIE (Réseau Interministériel de l'Etat). Cette innovation va être progressivement proposée aux autres grands clients de l'opérateur tandis que la DINUM invite les autres opérateurs à suivre cet exemple.

PublicitéDéployé depuis près de huit ans, le RIE (Réseau Interministériel de l'État) est opéré par les équipes de la DINUM (Direction Interministérielle du Numérique). Il mutualise la plupart des connexions réseau des différentes administrations d'État mais les capacités sont généralement acquises auprès d'une vingtaine d'acteurs publics et privés, au premier rang desquels on trouve Orange, SFR, Bouygues, Renater... Aujourd'hui, il y a environ 13 000 sites reliés, partout sur le territoire national (y compris dans l'ensemble des collectivités d'outre-mer), pour un million d'utilisateurs finaux. Financièrement, le RIE représente un budget annuel d'environ 60 millions d'euros, 10 étant pris en charge par la DINUM (ce qui correspond aux interconnexions et à l'épine dorsale), les 50 autres étant répartis entre les différentes DSI ministérielles. Mais la configuration du RIE est loin d'être figée, devant s'adapter aux nombreux changements impactant les utilisateurs. « Il y a en moyenne 6000 changements de configurations par an » indique Guy Duplaquet, responsable de département à la DINUM.

Ces changements peuvent être liés, par exemple, à la création ou à la suppression de sites tels qu'une gendarmerie, un établissement d'une Agence Régionale de Santé mais aussi au déménagement ou au regroupement de locaux, à un besoin d'augmentation de bande passante... L'État veille à optimiser de plus en plus son parc immobilier, ce qui amène à mutualiser des locaux entre administrations différentes. Outre ces optimisations sur l'existant, il reste encore un certain nombre de sites qui ne sont pas encore connectés au RIE. Guy Duplaquet souligne : « il fallait améliorer notre capacité à gérer le réseau en garantissant la qualité du service mais à moyens constants. Notre enjeu principal est un enjeu de productivité. »

Passer du manuel à l'industriel

Orange Business Services est le premier opérateur extérieur pour le RIE. Il est notamment en charge de l'épine dorsale [backbone] du réseau, de la collecte dans les collectivités d'outre-mer et d'un certain nombre de contrats locaux. « Sur chaque segment, nous choisissons le meilleur partenaire » précise Guy Duplaquet. La DINUM opère le RIE et est donc en charge de l'administration des capacités réseau. Jusqu'à présent, les DSI ministérielles envoyaient leurs demandes par mail ou par messages via portail à la DINUM. Celle-ci rebasculait la demande aux opérateurs concernés, là aussi de manière très manuelle, le plus souvent par des demandes sur des portails.

Guy Duplaquet explique : « l'objectif du projet est de passer du mode portail à une réelle intégration, évitant les recopies de données et donc les erreurs. » Des erreurs de configuration réseau peuvent entraîner, bien sûr, des coupures de service, ce qui est paralysant mais immédiatement repéré. Dans d'autres cas, les conséquences sont moins flagrantes, par exemple des difficultés à géolocaliser des radios d'équipes d'intervention de la police nationale. Outre la suppression de telles erreurs, le projet permet de libérer du temps des administrateurs réseau pour améliorer le contrôle mais aussi accroître la part de conseil dans leur travail.

PublicitéDes API établissant des liens profonds entre SI

Les API établissent des « liens profonds » entre les SI de l'opérateur et de la DINUM. Orange Business Services s'est donc entendu avec la DINUM pour que ces API soient développées et utilisées aisément. Chacun des deux partenaires a travaillé en collaboration avec l'autre sur la modification de son propre SI, d'un côté pour exposer l'API, de l'autre pour l'intégrer au système de production. Le partenariat n'a donc pas entraîné de règlement de l'un à l'autre, chacun s'occupant de sa partie sur ses propres ressources. A terme, la supervision réseau (qui occupe la moitié des équipes en charge du RIE) devrait également bénéficier d'API dédiées. « On a du mal à mobiliser des ressources pour des projets profonds d'infrastructures car les utilisateurs finaux ne voient pas forcément une valeur immédiate alors que le service est plus rapide et avec moins d'erreurs » regrette Guy Duplaquet.

La DINUM a débuté cette politique de partenariat avec Orange mais travaille déjà dans le même esprit avec SFR. Bouygues devrait suivre. L'objectif de la DINUM est de systématiser, à terme, les API pour la gestion des changements sur le RIE commandés aux opérateurs. Symétriquement, les relations avec les DSI ministérielles, encore manuelles pour l'instant, devraient être automatisées. De la même façon, Orange Business Services commence à proposer ce service de configuration par API à ses grands clients. Pour l'instant, cette APIfication des relations DINUM-Orange reste une première mais sans doute pas pour très longtemps.

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