L'agglomération de La Rochelle s'appuie sur une infrastructure hautement disponible

En virtualisant non seulement ses serveurs, mais aussi son stockage à travers la solution SDS de Datacore, l'agglomération de La Rochelle a mis en place les bases d'une infrastructure redondante et résiliente. Celle-ci permet aujourd'hui d'assurer un haut niveau de disponibilité pour les services et applications du territoire, ainsi que la continuité informatique.
PublicitéDès 2005, l'agglomération de La Rochelle s'est orientée vers la virtualisation pour construire son système d'information, notamment à travers la mise en place d'un cluster VMware ESX. « La virtualisation permet de disposer d'un pool de ressources, dans lequel un serveur ne mobilise pas une machine physique en permanence », explique Joël Merlin, Responsable Adjoint Systèmes et Applications de la communauté d'agglomération de La Rochelle. Pour la partie stockage, une baie EMC en mode bloc était attachée à ce cluster, avec une capacité de 7 To.
Dès 2008, le besoin d'augmenter la capacité de stockage a fait apparaître certains enjeux : étendre la baie s'avérait coûteux, et l'infrastructure, peu flexible, induisait une dépendance forte au constructeur. En 2009, sous la responsabilité de Jean-Philippe Rebillard, responsable de l'équipe Infrastructures et de son Directeur Denis Vermot, la DSTI (Direction des Systèmes et technologies de l'Information), qui prévoyait la mise en place d'un plan de continuité informatique (PCI), souhaitait pouvoir choisir le matériel en fonction de ses propres critères budgétaires et stratégiques. En cherchant une solution pour acquérir davantage d'indépendance face au matériel, elle s'est rapidement intéressée au stockage défini par logiciel (SDS). Intercaler un broker entre le cluster VMware et le stockage SAN permettait en effet de masquer celui-ci, apportant la flexibilité souhaitée. Dans ce contexte, l'agglomération a retenu la solution SANsymphony de Datacore. Une fois celle-ci en place, une baie de stockage Dell PowerVault MD a été choisie pour remplacer la précédente, disposant de deux contrôleurs Fibre Channel et offrant la possibilité d'ajouter des tiroirs pour étendre l'infrastructure.
Une architecture pour la continuité de service
Dans le même temps, un site miroir relié par fibre a été déployé, dans un double objectif : d'une part, assurer la flexibilité et permettre la montée en charge, d'autre part, offrir une haute disponibilité et répondre aux exigences du Plan de Continuité Informatique, en apportant une résistance aux pannes. Cette salle miroir partage ses ressources à travers la solution de Datacore, ainsi que vMotion de VMware, qui permet de déplacer des machines virtuelles d'un site à l'autre. Ainsi, chaque ESX dispose potentiellement de quatre chemins pour accéder à son stockage, grâce aux deux salles équipées de commutateurs fibre, eux-mêmes reliés selon une topologie Fabric.
Cette architecture permet de ne pas interrompre les systèmes pendant les mises à jour et maintenances sur l'infrastructure. Un atout appréciable quand la plupart des services aux usagers demandent une disponibilité pratiquement en 24*7.
L'infrastructure supervisée en temps réel
PublicitéAujourd'hui, près de 90% du système d'information de l'agglomération est hébergé sur cette plateforme, hormis quelques appliances et serveurs en zone démilitarisée (DMZ).
Les services aux usagers (offre culturelle, médiathèques, tourisme, assainissement, déchets etc.), aux communes (SIG, instruction des permis de construire ...) ainsi que les services internes (applications métier) s'appuient sur cette infrastructure, bénéficiant ainsi de la haute disponibilité.
Un système de supervision global et Open Source, dénommé EON (Eyes Of Network) basé sur Nagios et d'autres outils, surveille l'ensemble en temps réel, soit près de 450 équipements matériels et 2500 services. En complément, le logiciel Open Source Grafana permet de suivre en temps réel les performances de la solution Datacore, grâce à un module dédié. « Ce système nous permet d'anticiper les pannes, contribuant encore à la robustesse de l'IT », se réjouit Joël Merlin.
Une IT au service du territoire
Le 1er janvier 2019, dans une optique de mutualisation des ressources, décision est prise de réunir les départements IT de l'agglomération et de la ville de La Rochelle. La Direction des Systèmes d'Information Communs (DSIC) voit le jour, dirigée par Denis Vermot, en charge du projet de mutualisation. Celle-ci emploie aujourd'hui près d'une cinquantaine de collaborateurs, qui sont répartis en quatre grandes unités. La première s'occupe des matériels et postes de travail des agents, de leur maintenance ainsi que de l'accompagnement et de la relation aux utilisateurs. La seconde gère l'infrastructure (avec d'un côté le réseau, de l'autre les systèmes et applications). La troisième assure l'urbanisation des systèmes d'information, ainsi que tous les projets et l'exploitation de différents applicatifs et solutions métiers. Enfin, la quatrième a la charge des outils de géomatique et du système d'information géographique.
Une nouvelle direction de la transformation numérique (DTN) est également créée, afin de piloter les projets en rapport avec les usages du numérique : stratégie numérique de l'Agglomération et de la ville de La Rochelle, gouvernance de la donnée, données à caractère personnel (DPO/DPD), e-administration, numérique responsable et inclusif. Les technologies numériques, aujourd'hui omniprésentes dans le service public, aussi bien auprès des usagers que des entreprises et des communes, contribuent en effet à développer les services, le réseau et l'attractivité de l'agglomération. Le label Yélo et son site Web, dédié aux services de mobilité de l'agglomération, en est un bel exemple, illustrant la convergence de l'IT avec la mobilité durable. De plus, le numérique est un axe prépondérant dans le projet « La Rochelle Territoire Zéro Carbone », retenu lors de l'appel à projet national « Territoires d'Innovation » en septembre 2019. « La création d'une méta-plateforme écoconçue de données territoriales sera un appui pour l'ensemble des axes de notre projet de territoire, comme le partage de données, le suivi de notre objectif de neutralité carbone 2040 ou les cas d'usages à destination de nos partenaires », indique Jérôme Valais, chef de projets numérique pour la Communauté d'Agglomération de La Rochelle.
Assurer la convergence des systèmes et infrastructures
Le rapprochement des deux services IT se traduit par une volonté de fusionner les infrastructures et les systèmes existants, qui doivent désormais être rationalisés. Côté infrastructure, la ville dispose ainsi de sa propre salle serveurs. Historiquement, la ville et l'agglomération n'ont pas forcément fait les mêmes choix en termes de matériel et de logiciels, sans compter les marchés publics déjà en cours d'exécution. Par ailleurs, les réseaux étaient étanches, même s'il existait des liens. « Notre vrai défi est désormais de permettre la coopération entre les différentes structures », souligne Denis Vermot.
La première étape fut la réunification du réseau. Il faut maintenant trouver des solutions pour faire converger les autres composants, aussi bien sur l'infrastructure que sur les applications. « Un projet autour de la messagerie a par exemple été lancé pour les trois collectivités (CdA, ville et CCAS) de la Rochelle, afin de mettre en oeuvre une solution unifiée de messagerie dans les quinze prochains mois », témoigne le DSI. Au niveau du stockage, cette fusion s'annonce plus simple, la ville utilisant des technologies proches en termes de virtualisation. La montée en charge de Datacore n'est pas exclue mais reste à l'étude, afin d'offrir le même niveau de disponibilité et de continuité.
Article rédigé par

Aurélie Chandeze, Rédactrice en chef adjointe de CIO
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