Johnson Controls restructure son IT pour s'adapter au cloud et à l'IA

Le fabricant d'équipements de sécurité, de chauffage et de climatisation de bâtiments Johnson Controls a entrepris une réorganisation de son architecture IT. Objectif, s'adapter à une infrastructure cloud et développer l'IA dans l'entreprise.
PublicitéPendant des années, Johnson Controls a principalement développé son architecture numérique avec des partenaires informatiques. Vijay Sankaran, nommé chief digital and information officer (CDIO) en janvier 2025, a de nouvelles ambitions pour le fabricant d'équipements de sécurité, de chauffage, de ventilation et de climatisation. CDO au cours des quatre dernières années, Vijay Sankaran s'est concentré sur l'aspect client de l'entreprise. Depuis qu'il également le rôle de CIO, il s'attache aussi à répondre aux besoins numériques internes de l'entreprise dont le chiffre d'affaires s'élève à 47 Md$.
Johnson Controls développe des commandes de bâtiment et des applications pour la gestion de l'énergie, la sécurité physique, la détection et l'extinction des incendies, le chauffage et la climatisation, ainsi que la vidéosurveillance pour les gratte-ciel, les entreprises à plusieurs campus, les aéroports et un nombre croissant de datacenters. À ce titre, il est à la fois fournisseur et client de Microsoft Azure, Google et AWS. Par exemple, la division Silent-Aire de Johnson Controls développe des solutions de refroidissement pour les datacenters.
Se détacher des prestataires externes
L'entreprise, qui emploie 100 000 personnes dans le monde, s'appuie principalement sur Azure pour les services cloud et data. Elle a déployé une variété de packages ERP et maintient un datalake Snowflake. Johnson Controls s'est même essayé à quelques applications d'IA générative pour la synthèse de documents et la création de contenu, mais Vijay Sankaran s'attelle désormais à une refonte complète de l'architecture IT. Son objectif principal est de transformer les opérations informatiques internes de Johnson pour l'ère du cloud natif et de l'IA après des années de dépendance forte vis-à-vis de fournisseurs informatiques externes. « Nous avons été une organisation fortement externalisée, et nous avons décidé de réintégrer des ressources en interne pour disposer d'une meilleure compréhension de nos business process, de nos data et de l'analytique. Nous examinons l'ensemble de nos investissements dans toutes les technologies et nous nous assurons que nous obtenons un bon retour sur investissement ».
Johnson Controls compte aujourd'hui environ 4 500 informaticiens internes et externes, dont beaucoup sont basés en Inde. « L'objectif est de rationaliser, de simplifier et d'aligner les charges de travail, les données et les analytiques dans le cloud de l'entreprise afin d'être beaucoup plus efficace, explique Vijay Sankaran. Et la cybersécurité est un autre objectif clé ».
Une équipe IA centralisée
Le CDIO a mis en place une équipe d'IA centralisée pour créer des applications avec Microsoft OpenAI Azure comme plateforme de base et des outils connexes pour plus d'efficacité. Les équipes d'ingénierie logicielle utilisent désormais Github Copilot pour une plus grande efficacité et travaillent avec Microsoft pour former tous les employés à l'utilisation de Copilot pour la synthèse de documents. Avec Snowflake, Johnson Controls dispose d'une plateforme flexible, basée sur le cloud pour le traitement d'une variété complexe de workloads data, y compris les transformations de données, ainsi que le machine learning et la modélisation de genAI.
PublicitéVijay Sankaran est aussi chargé d'optimiser l'utilisation des nombreux ERP dans l'entreprise, en déterminant lesquels fournissent la valeur attendue pour optimiser les opérations business. Il existe de nombreuses façons d'aborder ce défi. La société pourrait tout standardiser sur un unique ERP, mais le CDIO évalue plutôt actuellement « l'utilisation de technologies d'intégration de data pour fournir des vues unifiées sans forcément opérer de grandes transformations ERP ».
De la GenAI de terrain
L'organisation teste ainsi l'automatisation basée sur l'IA Palantir AI pour des prises de décision en temps réel. « Il détermine la correspondance entre les différents types de données structurées qui ne sont pas nécessairement dans le même format, puis présente une vue unifiée en temps réel, précise Vijay Sankaran. « Et il prend des documents non structurés, comme un ensemble de PDF par exemple, et extrait le sens, puis il les rassemble avec sa propre IA pour synthétiser 5 ou 10 sources de données différentes et fournir une vue d'ensemble ».
Johnson Controls a aussi déployé quelques applications de GenAI pour ses techniciens de terrain et une pour ses clients leur permettant de contrôler leurs systèmes de bâtiment en temps réel. L'une de ces applications genAI aide considérablement les techniciens sur le terrain à dépanner un équipement ou à effectuer une réparation beaucoup plus rapidement et efficacement, ce qui permet de réaliser d'importantes économies. Une autre application d'IA générique a été développée pour embaucher et former des techniciens à l'échelle mondiale et accélérer la montée en compétences.
30 minutes gagnées par employé de terrain
« Nous avons utilisé un modèle RAG qui exploite une base de données vectorielle pour interroger nos manuels internes propriétaires, puis OpenAI pour en produire le résumé et éventuellement des traductions avec un lien vers le manuel original afin qu'un technicien de terrain puisse toujours s'y référer, explique le CDIO. Nous avons construit la solution comme une boucle complètement fermée, de sorte qu'il est possible d'inclure des références à nos données tout en les protégeant du domaine public. Compte tenu du nombre de nos techniciens dans le monde, un gain de productivité de 30 minutes par employé et par semaine est assez significatif ».
Fondée en 1885, Johnson Controls a acquis de nombreuses petites entreprises au fil du temps et son portefeuille est très fragmenté. La modernisation de la pile technologique et le transfert d'une grande partie de celle-ci vers le cloud l'a aidé à optimiser la structure de ses coûts informatiques et à se concentrer sur une prestation axée sur la valeur. Et la prochaine étape, c'est l'IA agentique pour les équipes et pour les clients.
Article rédigé par
Paula Rooney, CIO (adapté par E.Delsol)
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