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IBM s'offre Ilog et ses règles métiers

PublicitéIBM a annoncé son intention d'acquérir l'éditeur français Ilog. Le président d'IBM France, Daniel Chaffraix a commenté ce projet de rachat pour LeMondeInformatique.fr (lire en page 2). Jean-François Abramatic, Vice-président Chief Product Officer d'Ilog et Nicolas Robbe, Vice-président marketing produit de l'éditeur ont également donné leur point de vue à la rédaction (lire en page 3). Cette acquisition, si elle est validée par les autorités compétentes, offrira à IBM un éventail technologique performant en complément de sa propre offre de SOA, de BPM et de gestion des règles métier. L'opération devra encore attendre les diverses validations réglementaires afférentes à toute acquisition. Daniel Chaffraix, Président d'IBM France LeMondeInformatique.fr : IBM annonce sa volonté d'acquérir Ilog, en particulier pour ses activités de SOA, de BPM et de gestion des règles métiers. Y a-t-il une de ses technologies en particulier, qui ait fait pencher la balance ? Daniel Chaffraix :Quand on regarde le portefeuille d'Ilog, il est évident que toutes les activités sont pertinentes. Bien sûr, au regard du portefeuille d'IBM, certaines peuvent être vues comme complémentaires, en particulier avec Websphere. Et de fait, la gestion des règles métier pèse très lourd. C'est une activité importante pour le futur afin de faire le lien avec les métiers dans l'entreprise. La jointure peut être faite de façon très pertinente avec notre propre technologie. Toute l'algorithmique développée par Ilog autour de l'optimisation, de la visualisation, leur a permis de se rapprocher des décideurs métier. Cette « agilité » de la technologie correspond tout à fait à ce que nous souhaitons faire dans le monde de la SOA. Tout ce qui concerne les « règles métier » est par ailleurs très complexe. Cela demande beaucoup de compétences technologiques, métier, mais aussi directement sur les processus métier. Il n'y pas beaucoup d'entités qui aient toute cette palette. Justement, y avait-il d'autres candidats aussi sérieux à racheter sur ces sujets ? Je n'ai pas la réponse. Notre projet de rachat d'Ilog s'inscrit dans la façon dont nous réalisons nos acquisitions, en particulier dans le « software group », depuis plusieurs années déjà. Nous étudions de façon très méthodique des centaines de sociétés chaque année. Nous regardons de près leur porte-feuille, leur activité, etc. Puis nous étudions de nouveau ce que nous appelons le « tunnel » des entreprises qui ressortent de ce choix. Nous réalisons près d'une acquisition par mois dans le logiciel sur ce mode depuis 4 ou 5 ans. Sur certains éléments stratégiques pour IBM, nous nous focalisons sur des « niches », mais sur d'autres, comme la SOA justement, notre intérêt est beaucoup plus large. Et pour Ilog, le catalogue est clairement plus vaste, plus large, et nous intéresse dans son ensemble. Avez-vous déjà une idée de la façon dont Ilog sera intégré dans IBM ? Sous réserve d'avis favorables des instances réglementaires (SEC, ministère des Finances, etc.), auxquelles le rachat va être soumis et de respect des règles d'antitrust, c'est l'ensemble du porte-feuille technique d'Ilog qui intéresse IBM. Et nous conserverons l'ensemble de ce catalogue. Toutes nos acquisitions sont faites dans cet esprit. Ce n'est pas un coup, mais une vraie stratégie comme nous la menons autour de certains métiers. Et dans ce cas, il s'agit de SOA. Et dans ce domaine, nous sommes à une période un peu charnière. Si nous obtenons tous les avis favorables, nous saurons plus précisément comment nous intégrerons Ilog à nos activités mi-septembre. Jean-François Abramatic, Vice-président Chief Product Officer d'Ilog, et Nicolas Robbe, Vice-président marketing produit LeMondeInformatique.fr: Comment voyez-vous cette proposition d'acquisition d'Ilog par IBM ? Jean-François Abramatic: Nos deux entreprises ont un long passé de collaboration, de travaux en commun, de partenariats. Il est donc logique qu'IBM propose de nous acheter. D'autant qu'il y a un besoin fort du marché. Nous avons une très bonne connaissance de nos positionnements respectifs. Par ailleurs, les offres de BPM et de SOA ont désormais besoin de règles métier, outils sur lesquels porte notre expertise. Dans ces domaines, il y a une demande pour une meilleure intégration et c'est ce qui motive la démarche d'IBM. Mais du côté d'Ilog, qui a plus de 20 ans, pourquoi accepter ce type d'offre en 2008 ? Jean-François Abramatic: Ilog a développé un porte-feuille de produits pour améliorer la prise de décision dans l'entreprise, dont un des fleurons est la gestion des règles métiers (en synergie avec le BPM). Nos trois autres activités sont l'optimisation, la modélisation et la gestion de la chaîne logistique (SCM). Ce type de plate-forme, pour se développer, demande un vecteur fort vers le marché et IBM est un candidat idéal pour cela. De plus, pour n'importe quelle entreprise, la croissance organique est limitée par les capacités d'investissement. Inutile d'ajouter que la situation économique actuelle n'est pas très porteuse. Le rapprochement avec IBM est donc une bonne solution. Mais, attention, Ilog ne va pas disparaître. Nous serons intégrés à IBM et l'activité va même croître et s'embellir. Après le rachat de Business Objects par SAP en 2007, c'est au tour d'Ilog d'entrer dans le giron d'IBM. Il ne reste plus beaucoup d'éditeurs de logiciels français de poids. Y a-t-il des raisons à ce projet de rachat par IBM qui soient propres à la situation dans l'Hexagone ? Jean-François Abramatic: Non, la consolidation dépasse largement les frontières de la France. C'est un phénomène international. Qui plus est, en ce qui nous concerne, nous vendons davantage aux Etats-Unis qu'en Europe. Nicolas Robbe: La logique de ce projet d'acquisition est une logique de marché, de création de valeur, plus qu'une logique locale. Qui plus est, nous ne nous considérons pas comme une société uniquement française. C'est davantage une logique industrielle. Craignez-vous que cette opération ait un impact sur l'intégrité de l'entreprise, que certaines activités soient délaissées ? Jean-François Abramatic: Il est certain qu'IBM s'engage dans ce rachat pour le porte-feuille de produits. C'est la raison d'être même du projet. Et nous n'avons aucune crainte quant à d'éventuelles coupes dans nos gammes de produits. Nicolas Robbe: Qui plus est, l'ensemble de nos quatre grandes lignes (règles métier, optimisation, visualisation et SCM) sont toutes complémentaires avec l'offre d'IBM. Il n'y a pas de redondances. En fait, cette acquisition était le meilleur moyen de faire perdurer votre offre ? Jean-François Abramatic: C'est exactement cela. Pour que nos produits aient le meilleur des avenirs possibles, cette acquisition était la meilleure chose qui pouvait arriver.

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