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Euronext bascule dans le cloud sa BI pour mieux servir les métiers

Euronext bascule dans le cloud sa BI pour mieux servir les métiers
Nicolas Rivard, directeur de l'innovation d'Euronext, plateforme boursière de la zone Euro, sur AWS Summit 2018 Paris le 19 juin au Palais des Congrès.

Pour permettre à ses utilisateurs métiers d'analyser en quasi temps réel les données de transaction de sa plateforme, Euronext a refondu son infrastructure et migré ses données dans AWS. La place boursière s'appuie sur une architecture hybride et adopte les outils du cloud public pour ses data scientists.

PublicitéEuronext va démarrer d'ici la fin de l'année sa migration vers le cloud public d'Amazon Web Services en conservant une architecture hybride. La place boursière de la zone euro, qui réunit les places de Paris, Amsterdam, Bruxelles, Dublin et Lisbonne, suit près de 1 300 sociétés cotées dont le CAC 40. Elle a lancé début 2017 le projet de refonte de son infrastructure informatique. Sa plateforme de transactions, qui doit être irréprochable en termes d'intégrité et disponible en permanence, gère quotidiennement des centaines de millions d'ordres d'achat et de vente, chacun traité en moins de 100 ms en moyenne. Chaque jour, près d'un milliard et demi de messages sont générés et stockés dans sa base de données dont la plus grande table contient près de 400 milliards d'enregistrements, a exposé hier Nicolas Rivard, directeur de l'innovation d'Euronext, lors d'une intervention sur AWS Summit 2018 Paris.

« Ces volumes sont appelés à croître et il y a 2 ans, quand nous avons voulu utiliser beaucoup plus nos données et appliquer l'intelligence artificielle, nous avons affronté un certain nombre de challenges sur cette plateforme ». Les traitements post-marché prennent alors 6 heures avant que les données puissent être envoyées aux équipes métiers pour analyser les éléments de la journée écoulée et préparer la journée suivante. Un temps qui peut être nettement rallongé lors de journées exceptionnelles comme celle du vendredi 24 juin 2016, lendemain du vote du Royaume-Uni pour le Brexit, où le traitement a pris 12 heures. « Nous savions que nous allions avoir des problèmes dans les années à venir ». L'infrastructure était plutôt en fin de vie et les régulateurs européens allaient devenir de plus en plus exigeants sur les volumes stockés, la qualité du stockage et l'intégrité. « Dernier point très important, nous recrutions des data scientists et mettions à l'époque 45 jours à leur fournir une console analytique ». Difficile dans ces conditions de retenir un datascientist impatient.

Console analytique en J+1 pour les data scientists

Euronext étudie alors différents scénarios pour refondre cette infrastructure, dont celui du cloud. « Ce n'était pas vraiment le scénario privilégié compte-tenu de l'histoire de cette entreprise, de notre appétence au risque et de notre connaissance de cet environnement », relate Nicolas Rivard. « Nous avons analysé, par thématiques - infrastructure, cybersécurité, compliance, finance, etc. - les raisons pour y aller ou ne pas y aller ». La place de marché constate qu'avec le cloud, elle pourra gérer ses données en zone euro, être en conformité avec le GDPR, maîtriser elle-même le chiffrement de bout en bout, accéder à un catalogue de services et d'innovations et avoir un coût total de possession inférieur aux autres scénarios envisagés. « On n'était pas les premiers à se lancer dans cette démarche de migration un peu massive de données ce qui nous permettrait de nous rassurer sur la faisabilité de ce projet. Et on s'est rendu compte que ça allait nous aider à transformer notre informatique et la manière dont Euronext travaille ses données », a indiqué le directeur de l'innovation.

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Redshift, Glacier, le service BI Quicksight, Spark on Elastic MapReduce, l'API Python, Notebook sur EMR et Athena figurent parmi les briques AWS retenues par Euronext pour ses analystes et data scientists.

La place boursière a finalement adopté une architecture hybride. « Nous gardons un certain nombre d'infrastructures de datacenters, en particulier notre datacenter de transactions sur laquelle nous sommes encore sur des temps de latence et des technologies qui ne sont pas disponibles dans le cloud. Mais nous avons connecté différentes briques à notre environnement et essayé d'utiliser au maximum des services managés par AWS », a décrit Nicolas Rivard. Euronext a conservé ses logiciels analytiques existants ce qui lui a évité de redévelopper toutes les analyses, mais a ajouté de nouveaux outils pour ses datascientists : Redshift, Glacier, le service BI Quicksight, Spark on Elastic MapReduce, l'API Python, Notebook sur EMR et Athena.

« La console analytique est maintenant disponible en une journée avec les outils d'AWS, ce qui permet dès à présent de lancer des cas d'usage sur l'intelligence artificielle. Très rapidement, nous allons passer à un analytique J+1 à quasi temps réel et c'est pour nous absolument fondamental pour la compréhension du marché et de la dynamique de nos clients et la façon dont ils interagissent, à la fois pour les équipes métiers, mais aussi pour les clients », a souligné le chief innovation officer. Les capacités scale-up du cloud permettront d'absorber le volume de cotation des journées exceptionnelles (lendemains d'émission, événements extérieurs tels que des élections, etc.). Pour Euronext, la migration des données n'est que la première étape vers le cloud. « Nous souhaitons d'autre part utiliser au maximum les services managés fournis par AWS », a conclu Nicolas Rivard en ajoutant qu'Euronext allait s'engager par ailleurs sur une infrastructure 100% as a code. La migration démarre au 2ème semestre.

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