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Etats-Unis : la Maison Blanche appuie les DSI fédéraux

Etats-Unis : la Maison Blanche appuie les DSI fédéraux
Jay Huie, directeur du portefeuille cloud de l'Agence fédérale GSA, veut faciliter le passage au cloud des autres Agences (photo DR).

Les DSI des agences fédérales américaines bénéficient de davantage de pouvoir, une décision prise par la Maison Blanche.

PublicitéL'administration Trump a récemment plaidé en faveur d'une approche plus intelligente de l'IT au sein du gouvernement fédéral, en publiant un décret qui, entre autres, ordonne aux Agences d'établir une structure hiérarchique nouvelle. Désormais, le DSI doit dépendre directement du directeur général de l'Agence. La Maison Blanche explique qu'en donnant plus de pouvoirs aux DSI, dans les Agences et leurs dépendances, elle cherche à obtenir une « vision de l'informatique comparable à celle que connaissent les entreprises privées ».

Cette initiative de l'administration Trump fait suite aux efforts déployés par le Congrès pour améliorer le système d'information du gouvernement et renforcer le rôle du DSI fédéral, mais vient aussi comme un aveu que l'action législative a échoué. Par exemple, malgré la Loi fédérale sur la réforme des achats informatiques de 2014 visant à rehausser le rôle du DSI dans les Agences gouvernementales, seulement la moitié de ces postes relèvent maintenant du patron de l'agence ou de son principal adjoint, selon la Maison Blanche. Le Government Accountability Office a constaté que de nombreux DSI n'ont pas le pouvoir d'examiner le portefeuille informatique de l'ensemble de leur Agence, la Maison Blanche attribue ce manque d'autorité centralisée à une litanie de systèmes dupliqués entre les différentes composantes des Agences fédérales.

Une certaine résistance au changement

Les consolider signifie souvent prendre le contrôle sur des éléments de l'équipement  informatique situés dans les sous-agences ou des bureaux, dont beaucoup ont leur propre personnel informatique, leur technologie et pourraient offrir une certaine résistance au changement. « Il doivent prendre du recul pour abandonner ce qu'ils contrôlaient dans le passé », explique Todd Myers, DSI de la National Geospatial-Intelligence Agency. « Donc, nous passons en revue toute une série de technologies, d' impacts culturels, de personnes, de positions à aligner vers cette efficacité. »

Le sujet, celui de l'efficacité de l'informatique fédérale, est ancien. Les détracteurs de la manière dont le gouvernement gère l'informatique se demandent souvent pourquoi les organismes fédéraux ne peuvent pas fonctionner aussi bien que le secteur privé. Certains DSI fédéraux leur diront qu'ils font des pas dans cette direction.

À la National Geospatial-Intelligence Agency, par exemple, un effort de modernisation informatique a permis d'augmenter de manière exponentielle l'efficacité d'utilisation des machines. Todd Myers, a expliqué comment son équipe avait implémenté une couche d'abstraction pour ses applications.

Faire plus que la réduction des coûts

Cette décision a été prise en comprenant qu'un simple passage au cloud, souvent entrepris comme une initiative de réduction des coûts, n'était tout simplement pas suffisante. Que les applications soient exécutées sur des serveurs sur site ou dans le cloud d'un fournisseur, si l'application et sa logique sous-jacente sont héritées du passé, l'Agence n'atteindrait jamais les gains d'efficacité dont elle bénéficie actuellement.

Publicité« Nous allons spécifiquement au-delà d'une application ou d'un système déployé, sur une infrastructure partagée pour réaliser des économies », a estimé Todd  Myers lors d'une récente table ronde organisée par Federal News Radio. « Nous sommes arrivés au point où nous déployons littéralement les mêmes technologies qu'Apple, AirBnB et Twitter utilisent depuis un certain temps, même s'ils travaillent sur des ordres de grandeur plus performants et plus efficaces. » Les DSI fédéraux veulent moderniser les systèmes existants, affiner leur stratégie de cloud computing et renforcer la cybersécurité. Grâce à ces efforts, les DSI commencent à adopter des modèles informatiques proches du secteur privé, tels que le développement agile et la tarification basée sur l'utilisation.

Redéfinition de la stratégie cloud

L'approche du gouvernement fédéral en matière de cloud computing a changé en relativement peu de temps, depuis que ce mot a été inscrit dans la politique «cloud-first» de l'administration Obama et que le processus d'acquisition et de déploiement a été officialisé par le programme FedRAMP. L'avènement du cloud hybride, en particulier la capacité granulaire de déplacer des services hautement spécialisés dans un environnement cloud particulier, sans réallocation de l'infrastructure informatique de l'agence, a changé la façon dont les DSI abordent leurs efforts de modernisation.

« Je pense que ce que nous avons vu du processus FedRAMP, est fondamental, c'est comme si les Agences jouaient au baseball et que maintenant elles jouaient au hockey » explique Jay Huie. directeur du portefeuille cloud au service de la transformation technologique de General Services Administration, celle qui aide les autres Agences à développer et à mettre en oeuvre leurs stratégies cloud. « Ce modèle que les Agences avaient en tête de soulever et de déplacer vers un centre de données dans le cloud a été quelque peu éclipsé avec l'arrivée de l'environnement hybride ».

L'importance de la tarification à l'usage

Une caractéristique clé de cet environnement est le modèle de tarification par répartition. À l'Agence américaine de commerce et de développement (USTDA, US Trade and Development Agency) le passage à un modèle de tarification basé sur l'utilisation pour des fonctions telles que les sauvegardes de données a permis d'économiser quelques millions de dollars au cours des dernières années, selon son DSI Ben Bergersen.

« Nous commençons à tout considérer  comme un service où vous avez de la résilience, de la robustesse, des sauvegardes, de la restauration, ... et de la cybersécurité dans le service. Et ce n'est qu'une partie des attentes », explique Ben Bergersen, notant que ce modèle de service libère le personnel des Agences qui peuvent recentrer leurs efforts sur les objectifs business  de l'organisation, dans le cas de l'USTDA, en stimulant les exportations américaines. « C'est vraiment cool », lance Ben Bergersen, «lorsque vous arrivez à tout proposer en tant que service, vous êtes proche de votre mission et vous savez comment vous pouvez aider les exportations américaines par rapport au nombre de serveurs actuellement disponibles ».

Kenneth Corbin / IDG News Service (adapté par Didier Barathon)

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