Decathlon passe aux caisses intelligentes aux US

L'enseigne sportive française a ouvert son premier magasin aux Etats-Unis et entend bien en faire un modèle pour les autres. A travers différentes technologies (RFID, Apple Pay), le DSI de Decathlon explique comment il veut mettre fin aux files d'attente aux caisses.
PublicitéDecathlon part à l'assaut des Etats-Unis en ouvrant un magasin en avril dernier à Emeryville, dans la banlieue de San Francisco. Pour se différencier de la concurrence, l'enseigne sportive a décidé de supprimer les caisses fixes pour des points de paiement mobile et sans cash. Concrètement, « des vendeurs parcourent les 4300 m² du magasin avec des terminaux de paiement mobiles et d'iPhone équipés de logiciel de paiement », explique Toni Leon, DSI de Decathlon. Ce dernier a travaillé pendant quatre ans au lancement du magasin américain. « Les salariés aident les clients au lieu d'être coincés derrière une caisse en attendant les paiements », poursuit-il.
En finir avec les queues interminables
Mettre fin aux queues interminables aux caisses a été le leitmotiv du DSI. Pour cela, il a mis en place un système de gestion des commandes en mode cloud et une application de paiement sur mobile, Newstore, conçue pour iOS. Cette application a été chargée sur 40 iPhone 8 chez Decathlon. Ainsi, les clients peuvent se promener dans les allées du Decathlon, remplir leur chariot de matériel de vélo, de camping ou d'autres articles et payer auprès d'une des 20 caisses mobiles. Le vendeur place le chariot dans un caisson dédié (cf photo) comprenant un scanner RFID capable de lire les étiquettes RFID intégrées dans les produits. Il scanne un QR code sur le caisson pour créer instantanément un panier dans l'application sur son iPhone. Les clients peuvent alors choisir d'effectuer le paiement par Apple Pay (via iPhone ou Apple Watch), carte-cadeau, carte bancaire ou l'application NewStore Checkout. Cette dernière permet au client de scanner avec l'appareil photo de son iPhone, le QR code du vendeur et de régler avec Apple Play. NewStore est relié au système de sécurité du magasin et désactive les protections des produits pour sortir sans déclencher l'alarme.
L'avantage d'un tel process est que les acheteurs peuvent poser des questions aux vendeurs du magasin sur les produits, décider d'acheter et payer n'importe où dans le magasin. Il n'est plus nécessaire de traquer les vendeurs pour poser des questions, puis de faire la queue pour payer, explique Toni Leon. Le temps d'attente aux caisses a été réduit de quelques minutes à quelques secondes. « Nous voulions changer la façon dont les vendeurs interagissent avec le client de A à Z », précise le DSI.
Une courbe d'apprentissage et des tests préalables
Dans cette orientation vers la dématérialisation du paiement, il y a une courbe d'apprentissage dont Decathlon et NewStore sont parfaitement conscients. Certains restaurants ont eu par exemple des soucis avec des personnes souhaitant payer en espèces. Mais Stephan Schambach, CEO de NewStore pense que la stratégie de Decathlon de passer au sans cash est la bonne solution. « Le panier moyen des magasins spécialisés est de 90 dollars. Quand avez-vous payer plus de 50 dollars en espèces ? », demande le dirigeant. Il ajoute, « le traitement des espèces est aujourd'hui plus coûteux que d'accepter l'American Express ». Néanmoins pour les afficionados du paiement comptant, Decathlon propose des machines vendant des cartes-cadeaux payables en liquide et permettant de régler les achats.
PublicitéCes évolutions en matière de paiement ne datent pas d'aujourd'hui. Il y a quelques années des salariés de Decathlon dont Toni Leon, des éléments de l'IT, du e-commerce et d'autres métiers ont réfléchi à ce sujet. Le fruit de leur réflexion a été mis en place au sein du magasin « laboratoire » de San Francisco ouvert en 2018. Ils ont ainsi pu tester différentes technologies auprès des clients et recueillir leurs commentaires, leurs retours et affiner son approche. Dans cette démarche, ils ont du faire face à quelques difficultés comme « s'assurer du bon fonctionnement de l'interfaçage entre le logiciel de gestion des commandes et les systèmes de supply chain de l'entreprise », se souvient Toni Leon. Au final, il a été plus facile de repartir de zéro plutôt que de garder les systèmes existants utilisés partout dans le monde. En commençant sur un terrain vierge, Decathlon a pu bénéficier d'un déploiement rapide. « Nous voulions repartir de zéro », indique le DSI.
Avec l'ouverture du magasin d'Emeryville, Toni Leon va maintenant se consacrer à l'analyse des données de transactions et d'autres données pour améliorer son approche et aider à la répartition des stocks. Il va pouvoir répondre à des questions comme qu'est-ce que les gens achètent ? dans quelle partie du magasin ? qu'est-ce qui le moins populaire ? Doit-il réaffecter certains employés ou des caisses mobiles à d'autres endroits ? où placer les stocks pour une meilleure visibilité ?
Article rédigé par

Jacques Cheminat, Rédacteur en chef LMI
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