Stratégie

Convention USF : la société numérique déchirée par ses oppositions

Convention USF : la société numérique déchirée par ses oppositions

Les utilisateurs SAP francophones se sont réunis à Tours pour leur convention annuelle les 8 et 9 octobre 2014 sur le thème de la société numérique. Le deuxième jour, les plénières étaient orientées majoritairement sur les conséquences paradoxales de la société numérique.

PublicitéL'USF (Utilisateurs de SAP Francophones) tenait sa Convention Annuelle au Palais des Congrès Vinci de Tours les 8 et 9 octobre 2014. Outre les 66 ateliers de retours concrets de cas d'usage les après-midis, les deux matinées étaient consacrées aux plénières. Si la première abordait l'évolution sociétale, la seconde était plus pragmatique. La société numérique est, dans la réalité, déchirée entre des oppositions et des paradoxes.
Ancienne bâtonnière du barreau de Paris et collaboratrice régulière de CIO, l'avocate Christiane Féral-Schuhl est ainsi intervenue sur la dimension juridique de la société numérique, thème de la convention. Cette dimension concerne notamment le partage sur Internet et notamment sur les réseaux sociaux qui a certes son aspect lumineux peace and love mais qui a aussi son côté sombre. La vie privée, les lois nationales, l'identité, la réputation... tout cela peut être remis en cause. Le soupçon devient culpabilité éternelle. Internet et les réseaux sociaux ont une mémoire infinie et une dimension fondamentalement internationale. Internet ne créé pas le crime ou la violation de la vie privée mais « la scène du crime devient mondiale » insiste Christiane Féral-Schuhl. Selon elle, chacun « veut plus de liberté mais aussi plus de protection, ce qui est schizophrénique ». Le drame réside notamment dans l'opposition entre le droit à l'oubli et le devoir de mémoire. Le débat n'est pas clos mais la jurisprudence européenne commence à trouver des solutions via, par exemple, le droit au déréférencement. Le partage, bien sûr, pose aussi de nombreux problèmes et des oppositions entre le droit à jouir des biens communs et le droit de propriété intellectuelle.

La fracture numérique frappe d'abord les décideurs traditionnels

Pour sa part, l'entrepreneuse, élue locale adhérente de Nous Citoyens, auteur de « L'Elu face au numérique » et membre du Conseil National du Numérique Pascale Luciani-Boyer [en photo] a pointé l'évolution de la démocratie et du rôle des élus grâce au numérique avec une intervention sur de la puissance publique à la puissance du public.
La société numérique est une société où les pouvoirs sont remis en cause. « La politique est une chose trop importante pour être laissée aux seuls politiques, le numérique est une chose trop importante pour être laissée aux seuls geeks ou hackers » a souligné Pascale Luciani-Boyer.
Le partage des informations permet une nouvelle démocratie plus participative et des nouveaux services aux citoyens. L'acteur public comme la puissance publique deviennent (ou devraient devenir) des plates-formes d'échange ou des facilitateurs dans de nombreux cas.
La fracture numérique existe toujours mais est aujourd'hui plus culturelle qu'économique. Pascale Luciani-Boyer a relevé : « politiciens et décideurs du privé sont les premiers fracturés, d'où une rupture avec un public qui pratique le numérique au quotidien. »

PublicitéLa parole de l'éditeur

Après cette ouverture, la Convention USF a pu écouter la parole de l'éditeur SAP. Henri Van Der Vaeren, directeur général de SAP France, a commencé son intervention en reconnaissant « l'USF a et aura de plus en plus la possibilité d'influer le destin de SAP qui a le devoir d'écouter ses clients ». Pour l'éditeur et son DG, la société numérique, thème de la Convention, implique une personnalisation de plus en plus intense des produits des entreprises. Le PGI a évidement son rôle en la matière. La mobilité, le cloud, etc. transforment également les outils numériques à cause des nouvelles opportunités et contraintes. L'actualité de l'éditeur est bien sûr autour de la base de données en mémoire Hana qui permet le temps réel mais aussi, chose souvent négligée, une grande simplification de l'architecture des données. Comme toute base de données, Hana est une plate-forme ouverte à de multiples applications, y compris créées par des start-up.
En fin d'intervention, les SAP Quality Award EMEA ont été remis par Henri Van Der Vaeren. Ces prix récompensent des implémentations exemplaires des produits SAP. Les prix Rapid Delivery ont été remportés par Daikin (bronze), Pôle Emploi (argent) et Bouygues Telecom (or). Pour Business Transformation, les lauréats ont été la Gendarmerie Nationale (bronze), l'Assurance Retraite (argent) et le cuisiniste Salm (or). Le prix Hana Innovation a récompensé Decathlon (excellence), Safran-Sagem (excellence) et Vinci Energies (prix spécial). Enfin, le prix Cloud Innovation a été remis à Keolis (excellence) et à Manitou (excellence).

Thierry Marx, chef pionnier de la cuisine moléculaire et créateur du Centre Français d'Innovation Culinaire (CFIC), a conclu la seconde matinée, succédant à d'autres intervenants des années passées comme Jean-Louis Etienne et Patrick Baudry. Thierry Marx a ainsi pu expliquer comment l'innovation peut sublimer et sauver la tradition.

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