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Comment STMicroelectronics gère les développements de logiciels compagnons à ses produits

Comment STMicroelectronics gère les développements de logiciels compagnons à ses produits
Stefano Amadori, Solution Manager à la DSI de STMicroelectronics, estime : « l’open-source est important pour éviter d’être dépendant d’un fournisseur ».

En utilisant l'ALM (Application Lifecycle Management) open-source Tuleap, STMicroelectronics pilote les développements de code mais l'outil est aussi utilisé par d'autres métiers, comme l'ingénierie produits pour le versionnage et l'envoi des patterns de tests vers les usines.

PublicitéLe groupe franco-italien STMicroelectronics fait partie des grands acteurs de la micro-électronique dans le monde. Ses 46 000 collaborateurs (dont 7800 en recherche et développement) servent ainsi 100 000 clients de toutes tailles pour générer 9,56 milliards de dollars de chiffre d'affaires. Parmi ses particularités, STMicroelectronics suit toute la création de ses composants, de la R&D à la fabrication. L'intégration en solutions opérationnelles n'est cependant pas réalisée par STMicroelectronics mais par ses clients. Ses solutions peuvent comporter deux types de logiciels : du logiciel embarqué, bien sûr, mais aussi du logiciel périphérique (Drivers, kits de développement (SDK), etc.). Sans que cela soit le coeur de métier de cet industriel, STMicroelectronics doit ainsi gérer du développement logiciel complexe. Il se devait donc de s'équiper d'une solution à cette fin.

Les composants et leurs logiciels compagnons sont utilisés aussi bien dans le secteur automobile (automotive), l'industrie au sens large et les produits pour consommateurs finaux. STMicroelectronics fabrique en effet des microcontrôleurs que l'on retrouve notamment dans des smartphones ou des tablettes mais aussi des capteurs tels que capteurs de mouvement ou de distance, ces capteurs étant intégrés dans une approche IoT. Deux cas se présentent pour les logiciels compagnons : soit le logiciel est directement remis au client et a son code fermé (dans l'automotive par exemple), soit au contraire le logiciel est open-source et distribué à l'aide du portail de l'entreprise ainsi que de nombreux canaux grand public et forges ouvertes (open forges), STMicroelectronics ayant récemment décidé d'accepter les contributions de la communauté. L'open-source est une obligation dans l'IoT, une impossibilité dans l'automotive.

Un développement qui doit rester industriel

Comme tout créateur de logiciel, STMicroelectronics se retrouvait face à un besoin de gestion rigoureuse des différentes versions. Le sujet est d'autant plus essentiel que l'on est là dans le domaine de l'industrie : la fiabilité des développements est une obligation. Il fallait aussi pouvoir gérer de façon centralisée les développements logiciels. De façon connexe, il fallait que les développeurs puissent collaborer avec des espaces de partage de documents, des wikis, des panneaux Kanban, etc. mais dans un environnement fortement sécurisé. Un espace « public », chez STMicroelectronics, est réservé aux seuls collaborateurs de l'entreprise tandis que les espaces d'équipes sont restreints aux seuls collaborateurs directement impliqués. Là encore, le caractère industriel de l'entreprise impose des contraintes fortes de sécurité.

Mais la rigueur et les exigences de fiabilité ne sont pas antinomiques à l'agilité. La démarche de développement peut être agile. Surtout, les différents espaces de partage et les outils de suivi devaient rester agiles afin de s'adapter aux besoins exacts de chaque équipe sans qu'il y ait besoin d'y consacrer du temps ou des efforts. Le choix d'un ALM (Application Lifecycle Management) flexible s'imposait donc.

PublicitéUn ALM open-source répondant aux attentes

STMicroelectronics a fait le choix de l'ALM open-source Tuleap d'Enalean. Bien entendu, cet outil répondait aux attentes fonctionnelles en matière d'ALM. Plusieurs autres étaient envisageables comme ceux d'Atlassian, de Github, etc. Stefano Amadori, Solution Manager à la DSI de STMicroelectronics, estime : « l'open-source est important pour éviter d'être dépendant d'un fournisseur. On peut aussi installer cette solution en local, avec ou sans support. Vu notre niveau d'exigence, nous avons bien sûr choisi d'adopter le support. ». En termes de coût, Tuleap s'est révélé d'un emploi sensiblement moins cher, au même niveau de service, que ses concurrents selon la comparaison effectuée par STMicroelectronics.

« Le caractère open-source de la solution nous permet d'aisément participer aux développements du produit et d'avoir plus de liberté quant à sa pérennité » précise Stefano Amadori. La collaboration avec l'éditeur s'est révélée être un gros atout pour l'industriel. Stefano Amadori indique « Avec Tuleap d'Enalean, nous bénéficions d'une très grande réactivité et de beaucoup d'écoute pour faire évoluer le produit en fonction de nos besoins, nous permettant une agilité que nous n'aurions peut-être pas forcément avec des grands acteurs. »

Une évolution influencée

STMicroelectronics dispose en effet d'un contrat de support qui inclut aussi une dimension d'évolution du produit. L'industriel peut donc faire évoluer l'ALM pour répondre à l'évolution de ses propres besoins. Par exemple, STMicroelectronics souhaite pouvoir déployer Tuleap sur des instances privées de cloud public (Azure, AWS...) en respectant les contraintes de tels déploiements. Pour les faciliter, il s'agirait notamment de conteneuriser la solution.

Aujourd'hui, quatre instances sont installées chez STMicroelectronics. La première et principale, strictement interne, supporte les développements réalisés par 8000 collaborateurs du groupe. Une deuxième a été séparée pour des raisons de sécurité car elle est connectée à Internet avec une identification à deux facteurs et elle est destinée aux développements réalisés en collaboration avec des partenaires. Une instance dédiée a été créée pour la division Microcontrôleurs sécurisés. Enfin, pour éviter une surcharge de la première instance, une quatrième a été dédiée à l'ingénierie produits pour le versionnage et l'envoi des patterns de tests vers les usines. « Si nous basculons dans le cloud, nous fusionnerons au moins deux ou trois instances en une seule » envisage Stefano Amadori.

Un usage au-delà du développement logiciel

La solution a été déployée comme un ALM classique pour les seuls usages des développeurs de logiciels. Mais d'autres utilisateurs, parfois inattendus, se sont emparés de l'outil pour couvrir leurs besoins propres, ce qui démontre la flexibilité de Tuleap.

C'est par exemple le cas de la direction des achats qui utilise Tuleap pour gérer son processus de qualification des fournisseurs. Après tout, c'est en effet un processus comme un autre...

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