BP automatise ses process avec IA et datalake

L'entreprise pétrolière et gazière BP a décidé d'automatiser l'ensemble de ses activités et compte notamment utiliser l'apprentissage machine et exploiter son lac de données pour y parvenir. Objectif : tirer plus de valeur de sa division d'approvisionnement et de négoce qui compte 3 000 employés dans 28 pays.
Publicité« Nous ne voulons plus que la technologie soit un centre de coûts, mais un générateur de revenus, d'où notre choix d'automatisation », a déclaré Ayman Assaf, CIO de BP Supply and Trading à nos confrères de Computerworld UK. « La numérisation bouleverse le secteur de l'énergie, et en ce qui nous concerne, le commerce reste une priorité absolue. Aujourd'hui, l'activité commerciale est très dépendante de la technologie numérique. C'est pour cela aussi que nous nous considérons comme une entreprise technologique », a ajouté M. Assaf. L'ancienne Anglo-Persian Oil Company créée il y a plus de 100 ans est aujourd'hui impliquée dans les secteurs de l'énergie, des produits chimiques et des finances, le commerce physique - l'approvisionnement et la logistique - étant l'une de ses activités de base.
Généralement, on répartit l'activité pétrolière et gazière en trois secteurs : la recherche suivie du forage du pétrole et du gaz, en amont ; le négoce et l'approvisionnement, comme activité intermédiaire ; le raffinage du pétrole brut, le traitement et la purification du gaz naturel brut, en aval. Ce domaine couvre la commercialisation des produits dérivés, notamment les lubrifiants, le gazole ou l'essence. Dans le cas du secteur intermédiaire, qui concerne directement l'activité d'Ayman Assaf, l'automatisation permet de « chercher des opportunités qui optimisent la valeur d'accessibilité, entre le lieu d'où nous achetons et celui d'où nous vendons ».
Automatisation robotisée
Ce n'est pas le premier pas de BP dans l'automatisation. L'entreprise a déjà adopté partout des technologies d'automatisation des processus (RPA). « Cette automatisation nous permet de consolider les données au niveau de la salle des marchés, la robotique sert notamment à automatiser les processus répétitifs », a expliqué M. Assaf. « L'automatisation allège le travail de nos analystes, si bien qu'ils ont plus de temps pour se concentrer sur des tâches commercialement plus valorisantes. Par exemple, au lieu de collecter des ensembles de données, ils peuvent passer du temps à interpréter et à comprendre la signification de ces données ». BP utilise la technologie de fournisseurs comme Automation Anywhere et NICE pour piloter ce système.
« L'automatisation ne consiste pas seulement à rationaliser un processus afin d'en accroître l'efficacité, mais elle permet également de réduire les risques liés aux processus et d'accroître la fiabilité de nos opérations », a encore déclaré M. Assaf. « L'introduction d'applications d'intelligence artificielle et de machine learning, plus notre lac de données, offrent d'énormes opportunités de croissance », a-t-il ajouté. Les autres divisions de BP ont entamé une modernisation totale de l'IT, en s'inspirant de l'expérience du secteur de l'approvisionnement et du commerce. « Le secteur commercial a souvent pris des initiatives qui servent ensuite d'exemple pour moderniser l'ensemble de l'entreprise », a déclaré M. Assaf.
Publicité Le levier Devops
BP prend également en compte cette approche d'automatisation dans l'IT, par le choix d'une infrastructure plus agile et l'adoption de méthodes devops. BP a travaillé avec un certain nombre de partenaires - dont Splunk, AppDynamics et Jenkins, pour ne citer que ces trois-là - pour se doter des meilleures technologies. L'entreprise regarde également du côté de l'open source : BP a récemment conclu un partenariat avec Red Hat pour commencer à utiliser des microservices. « En pratique, nous pouvons quasiment intervenir en temps réel et choisir une fonctionnalité particulière », a encore déclaré le CIO de BP Supply and Trading. « Nous avons pu ajouter de nouvelles fonctionnalités régulièrement pour améliorer ce processus d'automatisation et appliquer rapidement nos concepts à la chaîne de production ».
Cette approche automatisée de la production contraste avec l'héritage de cette entreprise plus que centenaire. M. Assaf précise aussi que BP garde un oeil sur le paysage technologique, afin de choisir la meilleure technologie disponible. « Notre approche est différente. Nous travaillons sur des concepts et nous regardons quel fournisseur dispose de la meilleure technologie. Les fournisseurs de technologie comme Amazon, Google, Microsoft et IBM, mais aussi certaines start-ups ont des technologies, mais ne savent pas forcément quelles applications en faire », a-t-il déclaré. BP a validé un certain nombre de projets preuve de concept dont plusieurs seront mis en oeuvre plus tard cette année.
Hannah Williams / IDG News Service (adapté et traduit par Jean Elyan)
Article rédigé par

IDG News Service,
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