Apsen Farmacêutica préfère l'automatisation des processus par IA à une migration S/4Hana

Face à la fin annoncée du support de son ERP ECC6 de SAP, Apsen Farmacêutica a pris une décision radicale. Le laboratoire pharmaceutique brésilien ne migre pas vers Rise with SAP (S/4Hana), mais déploie une automatisation par l'IA de ses processus avec ServiceNow et Rimini Street.
PublicitéLorsque SAP a annoncé la fin du support d'ECC6 à partir de 2027, incitant ainsi fortement sa clientèle à migrer vers Rise with SAP, le laboratoire pharmaceutique brésilien Apsen Farmacêutica a décidé de ne pas suivre le mouvement. Pour l'entreprise, il n'était pas judicieux d'entreprendre une telle migration longue, complexe et coûteuse, sans être assuré d'un quelconque ROI. D'autant qu'elle a défini il y a trois ans une stratégie IT qui consiste à « constituer une équipe capable de transformer l'informatique et de connecter tous les systèmes de l'entreprise de manière orchestrée », comme l'explique le DSI d'Apsen Farmacêutica, Renan Santos dans un communiqué.
« Nous utilisons quasiment tous les modules de SAP, à l'exception du module RH, a rappelé ce dernier à l'occasion d'une présentation de son projet. Et, lorsque je suis arrivé il y a 3 ans, on m'a dit "nous allons devoir migrer vers Rise with SAP, probablement l'an prochain. J'ai répondu : « D'accord. Mais, nous allons donc passer un an et demi sur un projet et dépenser environ 10 millions de reals [1,5 M€] ! ». Le laboratoire pharmaceutique a donc finalement choisi d'automatiser ses processus avec de l'IA, en utilisant la solution Service Now au-dessus d'ECC6 et de plusieurs autres logiciels, avec l'aide du prestataire Rimini Street, qui assure qui plus est le support d'ECC6.
Reprendre son indépendance face aux éditeurs
Après un projet pilote, Apsen Farmacêutica bascule désormais progressivement l'ensemble de ses processus, à commencer par la logistique, la validation de la qualité des lots de fabrication pour la conformité et la finance. Il estime avoir déjà automatisé 70% de ses processus et réduit ses cycles de développement de nouveaux processus de plusieurs mois à quelques semaines. De quoi gagner en productivité, mais aussi pallier la pénurie de main-d'oeuvre. « Et nous avons constitué une équipe interne solide, qui a maintenant la capacité de repenser les processus, de gérer les fournisseurs et l'architecture de manière stratégique, poursuit Renan Santos. Ce qui a commencé comme un projet pilote est devenu un modèle pour toute l'entreprise ».
Avec ce projet, Apsen Farmacêutica s'engage par ailleurs sur la voie de l'indépendance vis-à-vis de ses fournisseurs d'ERP et autres logiciels, pour « adopter une approche plus flexible et modulaire de ses systèmes d'entreprise afin de favoriser l'innovation continue et de mieux maîtriser ses investissements IT ». Lorsqu'il a fallu décider ou non de la migration SAP, le DSI s'est ainsi plongé dans les licences dont son entreprise disposait auprès de l'éditeur allemand, et s'est aperçu qu'il en avait bien plus que nécessaire. Il a également étudié en profondeur S/4Hana, en l'occurrence Rise with SAP, et a constaté qu'avec la nouvelle version de l'ERP, dans le cloud, il perdrait encore davantage en autonomie vis-à-vis de l'éditeur. Autant d'arguments supplémentaires en faveur d'un renoncement à la migration.
PublicitéComme pour le laboratoire pharmaceutique brésilien, face aux politiques de plus en plus contraignantes de certains éditeurs de progiciels, les entreprises envisagent une réinternalisation de leurs solutions de gestion, avec des équipes de développement en propre et des solutions maison. Le transporteur français Geodis mène par exemple une réflexion déjà très avancée du même ordre, pour se libérer de ses attaches avec des SAP, Salesforce et autres éditeurs de TMS et WMS.
Article rédigé par

Emmanuelle Delsol, Journaliste
Suivez l'auteur sur Linked In,
Commentaire
INFORMATION
Vous devez être connecté à votre compte CIO pour poster un commentaire.
Cliquez ici pour vous connecter
Pas encore inscrit ? s'inscrire