Projets

Algeco s'appuie sur l'IoT pour enrichir les services autour de ses bâtiments modulaires

Algeco s'appuie sur l'IoT pour enrichir les services autour de ses bâtiments modulaires
Vincent Conte et Sébastien Denis (de g. à dr.), Algeco France : « nous avons formé nos équipes à l’installation des capteurs ».
Retrouvez cet article dans le CIO FOCUS n°179 !
De l’industrie aux services, les leviers de la transformation digitale

De l’industrie aux services, les leviers de la transformation digitale

Transformation digitale ou transformation numérique ? La question ne porte pas sur le vocabulaire mais sur le périmètre de la transformation. Nous vous proposons dans ce CIO.focus d'en avoir la démonstration au travers de témoignages de DSI d'entreprises aussi bien industrielles que de services....

Découvrir

Algeco a lancé une offre pour mesurer la performance énergétique et la qualité de l'air des bâtiments modulaires à l'aide de capteurs connectés. Le constructeur raconte comment ces services ont été imaginés, conçus et développés.

PublicitéL'un des objectifs de la transformation digitale est d'imaginer de nouveaux services capables d'apporter de la valeur aux clients. C'est dans cette optique que le groupe Algeco a développé une solution de smart building pour ses bâtiments modulaires, basée sur l'Internet des Objets (IoT). Celle-ci a été conçue pour répondre à des problématiques observées dans deux grands secteurs clients du groupe, la construction et l'éducation. « Nous avions déjà équipé nos modules de solutions domotiques pour les interrupteurs et le contrôle de présence, mais c'est la première solution véritablement bâtie sur les technologies IoT », indique Vincent Conte, directeur marketing et développement d'Algeco France.

Dans l'industrie du bâtiment, l'enjeu portait à la fois sur la maîtrise des coûts et la conformité. « Les acteurs du BTP mesurent l'ensemble des coûts engagés sur les chantiers, y compris la consommation d'eau et d'électricité. Les modules qui hébergent les équipes sont le deuxième poste de consommation énergétique après les grues, avec tous les coûts liés au chauffage, à la climatisation et à l'éclairage », explique Vincent Conte. Sachant que les modules sont généralement loués sur de longues périodes, allant d'un à trois ans en moyenne, les montants en jeu ne sont pas négligeables. Des fuites d'eau ou des appareils électriques allumés en permanence peuvent vite grignoter la marge des constructeurs. À l'heure actuelle, ceux-ci s'appuient sur des inspections effectuées par les équipes de terrain pour vérifier que tous les appareils sont bien coupés en dehors des périodes de travail, des processus lourds et contraignants. Par ailleurs, de plus en plus de donneurs d'ordre, en particulier dans le secteur public,  leur demandent de se conformer à la norme ISO 50001, qui nécessite de mesurer et de reporter précisément leur consommation énergétique.

Du côté des établissements scolaires, ceux accueillant de jeunes enfants sont soumis à la loi sur la qualité de l'air depuis début 2018, et les collèges et lycées depuis 2020. La réglementation prévoit deux possibilités : ils peuvent réaliser tous les 7 ans une étude de la qualité de l'air en passant par un laboratoire accrédité, ou bien mettre en place un plan d'amélioration continue, en surveillant notamment la ventilation. Selon Vincent Conte, « mesurer régulièrement le taux de CO2 permet se vérifier si les locaux sont correctement ventilés. En publiant de tels indicateurs, les responsables d'établissements peuvent rassurer les familles. » L'enjeu porte donc à la fois sur la conformité réglementaire et la communication auprès des usagers.

Une même architecture IoT pour répondre à des besoins différents

Pour adresser ces différents besoins, Algeco a choisi de s'appuyer sur une même approche technologique : des capteurs pour collecter les données, un réseau IoT pour les transférer et une plateforme cloud pour les visualiser et les partager. Au niveau technique, seuls les capteurs changent. « Nous avons identifié les paramètres que nous souhaitions mesurer, afin d'élaborer trois types de capteurs », relate Vincent Conte. « Un premier boîtier collecte des données d'ambiance : température, luminosité, taux de CO2, humidité et mouvement. Le second capteur s'installe au niveau des tableaux électriques, où il mesure le nombre de kW/heure et la puissance instantanée. Enfin, le dernier est un capteur de débit à installer sur les arrivées d'eau, qui mesure le débit moyen, la consommation en mètres cubes et la température de l'eau, et permet de détecter d'éventuelles fuites ».

Publicité
Le capteur d'ambiance mesure notamment la température, l'humidité et le taux de CO2.

La conception des trois capteurs s'est faite en collaboration avec la startup AcmIOT, implantée dans la région de Rouen. Pour le transfert des données brutes, Algeco a opté pour le réseau LoRaWAN d'Orange. « L'avantage de ce réseau est sa très faible consommation électrique, ce qui nous permet d'avoir une autonomie de dix ans sur les batteries des capteurs », précise Sébastien Denis, responsable marketing innovation d'Algeco France. Les données sont ensuite traitées dans une plateforme cloud dédiée, hébergée par Microsoft Azure. « Celle-ci est située en France et conforme au RGPD, avec une triple redondance », précise Vincent Conte. Afin de faciliter la maintenance, le niveau de batterie des capteurs et les défauts de connexion sont remontés vers la plateforme. Avec son partenaire AcmIOT, Algeco a également développé une interface graphique destinée aux clients, basée sur l'outil de visualisation de Microsoft, Power BI. « Les utilisateurs peuvent voir tout l'historique capteur par capteur, pour voir l'évolution des différents paramètres mesurés. Ils peuvent faire varier les plages de dates et accéder à des récapitulatifs de leurs consommations », décrit Sébastien Denis. Des alertes sont également possibles, afin d'éduquer et de modifier les comportements des usagers.

Penser en termes d'usages

Algeco distingue trois niveaux d'usage pour ce type de solutions : le premier se limite à un reporting simple, le deuxième permet de mettre en place des alertes et le dernier offre la possibilité d'un contrôle à distance des appareils. « Pour l'instant nous sommes au niveau 2, même si nous aimerions aller vers le niveau 3. Mais cela suppose des capteurs différents, capables d'envoyer, mais aussi de recevoir des informations et de les utiliser pour piloter les appareils », explique Vincent Conte. « Les implications sont également nombreuses au niveau des appareils : est-ce qu'on veut simplement modifier un réglage isolé ou bien ajuster la température globale du bâtiment au degré près, en agissant sur tous les appareils installés ? »

En interne, le projet a été porté par la direction marketing, mais plusieurs départements ont apporté leur appui, notamment la direction IT sur l'architecture technique et les dispositions liées au RGPD, ainsi que la direction juridique pour la conformité réglementaire. La direction des opérations et de l'exploitation a également travaillé sur l'installation des capteurs. « Les équipes ont été formées à la mise en place et à l'appairage des capteurs, à leur affectation à un client, ainsi qu'au processus de restitution quand les modules arrivent en fin de location », relate Vincent Conte.

Un service également déployé chez Algeco

Avant le lancement, un Proof of Concept a été réalisé avec un grand client du BTP sur deux sites. Ce POC de six mois a permis de tester et de valider la solution, présentée au management début 2020. Algeco l'a également déployée sur ses propres sites, afin d'aider ses collaborateurs à se familiariser avec la solution.

Aujourd'hui, celle-ci est commercialisée sous forme d'abonnement mensuel, incluant la fourniture des capteurs, leur installation et leur maintenance, l'utilisation du réseau et l'accès à la plateforme pour deux utilisateurs. Deux packages différents sont pour le moment proposés, l'un pour le BTP, l'autre pour les acteurs de l'éducation. Différentes options peuvent être ajoutées : capteurs ou utilisateurs supplémentaires ; export de données vers Excel ou encore envoi d'alertes par SMS, en cas de dépassements de seuils fixés par les clients. Pour répondre aux besoins de mobilité, notamment dans le secteur du bâtiment, le service est accessible sur tous les types de terminaux : postes de travail, tablettes et smartphones.

Partager cet article

Commentaire

Avatar
Envoyer
Ecrire un commentaire...

INFORMATION

Vous devez être connecté à votre compte CIO pour poster un commentaire.

Cliquez ici pour vous connecter
Pas encore inscrit ? s'inscrire

    Publicité

    Abonnez-vous à la newsletter CIO

    Recevez notre newsletter tous les lundis et jeudis