A Londres, la répression des fraudes utilise l'IA

Pour examiner plus rapidement les documents juridiques, à Londres, la répression des fraudes passe par l'IA.
PublicitéL'agence gouvernementale Serious Fraud Office, OFS, s'occupe des fraudes complexes et sérieuses, celles supérieures à un million de livres. Elle opère en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord. Son directeur technique Ben Denison explique comment l'intelligence artificielle transforme le travail de l'Agence. Un robot nommé LPP (Legal Professional Privilege) créé par la société Ravn Systems l'aide à examiner la masse de documents juridique traités. Annuellement, l'Agence en traite plus de 100 millions dans le cadre de ses enquêtes.
À titre de comparaison, la fuite de données des Panama Papers de 11,5 millions de fichiers, la plus grande fuite dans l'histoire avait mobilisé 400 journalistes dans 80 pays pendant plus d'un an avant que quelque chose ne soit publié. « Pour nous, c'est un lot de taille moyenne », note Ben Denison.
Identifier les informations pertinentes peut coûter des millions de livres et des milliers d'heures de travail à SFO. « Ce que nous constatons, c'est que lorsque nous enquêtons sur les entreprises, nous saisissons d'énormes quantités d'informations », a déclaré Ben Denison à CIO UK. « Le robot nous aide à identifier les documents couverts par le secret professionnel légal, que nous ne pouvons pas utiliser, ce qui rend le processus beaucoup plus rapide et beaucoup moins cher. Les enquêtes pouvant durer des années et s'étendre sur plusieurs continents ».
Le robot s'améliore au fil du temps
D'autres facteurs, rendent l'IA indispensable. Le volume de données par exemple augmente de façon exponentielle à mesure que les cas deviennent plus complexes. Ben Denison estime que l'un d'entre eux devrait atteindre environ 100 millions de documents à examiner, ce qui augmenterait le budget et les effectifs à mobiliser par l'OFS. « C'est tout simplement impossible d'examiner tous ces documents manuellement quand ils sont aussi volumineux ».
La productivité est également un sujet épineux. Le taux de traitement moyen est de 300 documents par jour pour un humain, alors que le robot en traite 600 000 par jour, ce qui représente une différence significative en termes de rapidité de traitement. Le taux d'erreur du LPP d'environ 0,02% est également inférieur, sa précision et son efficacité s'améliorent au fur et à mesure qu'il apprend, il est modifié au fil du temps.
« Ce n'est pas nécessairement que les humains se trompent, mais si vous avez 10 ou 20 avocats différents qui jugent quelque chose, c'est moins cohérent que si vous avez un robot parce que vous avez un ensemble de règles » explique Ben Denison. « Le robot permettra de réaliser des économies très importantes, car si vous pouvez mettre les ressources documentaires pertinentes à la disposition des enquêteurs à une vitesse plus rapide, cela idera à accélérer les décisions de facturation, et lorsque nous allons procéder à un procès, tous les processus seront accélérés ».
PublicitéL'IA économise les tâches répétitives
La plate-forme a été produite par Ravn Systems, une société basée à Londres dont le logiciel a remporté un prix comme start-up de l'année en 2016, avant d'être adapté pour répondre aux besoins de l'OFS. Elle a été soumise à une sélection d'avocats, de comptables et d'enquêteurs. Tous ces sceptiques ont été convertis à la cause de l'IA à la suite d'une explication et d'une démonstration du système, appuyés par des mesures sur son exactitude et la compréhension que cela supprimerait une tâche souvent banale et répétitive.
« Je ne pense pas que cela va complètement remplacer les humains, note Ben Denison, ce que nous faisons, c'est d'automatiser les processus et de faire un meilleur usage des ressources. Pour nous, c'est très important car nous avons des ressources limitées, des budgets et des effectifs fixes comme d'autres dans le secteur public ». L'OFS remplace également le système d'examen des preuves qui est l'outil principal utilisé dans le traitement des dossiers avec une plate-forme de découverte électronique appelée OpenText Axcelerate qui a des capacités intégrées d'apprentissage automatique.
Thomas Macaulay / CIO UK (adapté par Didier Barathon)
Article rédigé par

La rédaction de CIO Royaume-Uni,
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