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Le Conseil Général des Hauts-de-Seine inaugure un open-data vraiment ouvert

Le Conseil Général des Hauts-de-Seine inaugure un open-data vraiment ouvert

La démarche open-data s'impose petit à petit dans le secteur public français. Le Conseil Général des Hauts-de-Seine a inauguré officiellement son portail dédié en insistant sur sa démarche de réelle ouverture.

PublicitéLe Conseil Général des Hauts-de-Seine (CG92) a inauguré officiellement le 24 janvier 2013 son portail dédié à sa démarche open-data. L'importance politique de cet événement était souligné par l'intervention du président du CG92 et ancien ministre, Patrick Devedjian (en photo), et d'un vice-président en charge notamment des nouvelles technologies, Paul Subrini. Tous les deux ont insisté sur l'ouverture réelle de ce portail et des données.
« Notre démarche débute et il est clair qu'il faudra s'améliorer » a indiqué Patrick Devedjian à plusieurs reprises. Le département est malgré tout l'un des premiers en France à adopter une telle démarche qui reste très récente. Débutée dans la ville de Washington (Etats-Unis) en 2007, elle a été introduite en France par la ville de Rennes (2010) et la mission Etalab a été créée au niveau de l'Etat en 2011.

Un début prometteur

Pour l'instant, 53 jeux de données sont disponibles. Ils sont classées par catégories (culture, patrimoine, aménagement du territoire, etc.). Chaque jeu de données (par exemple : les futures lignes de tramway) est présenté par une note explicative et doté de mots clés pour faciliter la recherche (par exemple : tout ce qui concerne les transports). Les internautes peuvent commenter les données : demander des précisions, apporter des précisions ou des corrections, s'étonner de bizarreries, etc.
Les données sont librement accessibles, sans inscription préalable, avec une licence de libre réutilisation gratuite, celle préconisée par la mission Etalab. Les données sont fournies dans divers formats ouverts (CSV, Shape pour les données géographiques, etc.). Pour chaque jeu de données, un bouton « API » permet aux développeurs d'obtenir toutes les informations nécessaires pour utiliser les données d'un point de vue technique. « Tout le monde peut consulter les données, sans condition préalable, et sans devoir disposer de tel ou tel type de matériel informatique ou de logiciel » s'est réjouit Paul Subrini.
Les données sont brutes, jamais sous formes d'agrégats. La comparaison avec des données similaires fournies par d'autres sources (par exemple : d'autres départements) en est donc facilitée. Cependant, il est aussi possible de visualiser en direct sur le web la plupart des données disponibles sous une forme simple, par exemple la carte géographique liée aux futures lignes de tramway.

Une démarche rigoureuse (...)

Une démarche rigoureuse (...)

L'usage des données est donc prévu en premier lieu dans une vision d'usage directe par l'internaute (A2C). Mais il peut aussi être aisément utilisé par des entreprises qui, à leur tour, peuvent fournir de l'information ou des services aux citoyens (A2B2C), notamment au travers d'applications. Les entreprises peuvent également les utiliser pour leur profit interne (A2B). Ainsi, les équipements disponibles à proximité d'un appartement mis en vente par un promoteur peuvent aisément être mis en avant.
Au delà des enjeux de transparence démocratique et économiques pour les entreprises, le conseil général cherche également à obtenir des réactions du public pour améliorer la gestion publique grâce à une « rétro-action » des citoyens comme l'a défendu Patrick Devedjian. Une sorte de démarche « retour à l'envoyeur » A2C2A donc. Ce A2C2A pourrait éviter les mauvaises tentations comme de ne publier que des données favorables au pouvoir politique en place. Un trou dans les données, cela se remarque.

PublicitéOrigine : les métiers

Les données ne doivent cependant pas être publiées n'importe comment. En particulier, chaque donnée est datée. La fréquence de rafraîchissement n'est pas encore indiquée mais cela viendra certainement tant la demande a été forte de la part des entrepreneurs présents lors de la présentation.
Paul Subrini a souligné que « le travail pour les 53 premiers jeux de données a été compliqué car il a fallu aller chercher les données ». Mais cette démarche a aussi pour effet de briser les silos entre services de l'administration en les poussant à pense partage de l'information dès la conception d'un type de données. Ce travail en transversalité au sein même de l'administration est vivement souhaité par le vice-président du CG92.
Les données seront, normalement, issues de chaque direction métier. Au sein de chacune, un certificateur vérifie que les données fournies sont bien de qualité, notamment qu'elles sont vraies, claires, brutes, au bon format et ne contiennent aucune information sur la vie privée des individus. C'est ce certificateur qui mettra lui-même les données en ligne sur le portail via une console de publication. Enfin, si des données intéressantes ne sont pas de la qualité nécessaire pour être publiées, le certificateur devra veiller à la mise en place d'une démarche qualité pour que ce point soir corrigé. La publication permet également une séparation entre la donnée ouverte et le système d'information d'origine, protégeant ce dernier de tout piratage passant par le portail.

Et demain...

Et demain...

Pour l'instant, seul le Conseil Général est à l'origine des données publiées sur le portail. Mais l'objectif affiché est de nouer des conventions avec différents acteurs comme les communes ou des établissements publics afin d'accueillir sur le portail open-data du département des données issues de ces acteurs.
Le coût du projet est pour l'instant de 300 000 euros. Patrick Devedjian a admis volontiers que ce n'était qu'un début. Les données étant gratuites, le département ne peut pas attendre un véritable retour direct sur investissement, ce qui rend la démarche parfois difficile à défendre en période d'austérité. Mais les avantages sont considérables pour le tissu économique comme pour les citoyens. Cela vaut bien quelques sous.

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