Stratégie

La Société Générale met du PEPS dans sa co-innovation pour inventer la banque numérique

La Société Générale met du PEPS dans sa co-innovation pour inventer la banque numérique

Le Projet Expérimental Participatif et Stimulant (PEPS) a permis de mobiliser les collaborateurs de la Société Générale à travers le monde. Plus de 1000 idées sont ainsi nées sur le réseau social d'entreprise pour définir la banque numérique de demain.

Publicité« Nous avons la volonté d'accélérer la transition numérique qui est pour nous un enjeu considérable » a insisté Frédéric Oudéa, PDG du groupe Société Générale le 8 juillet 2013 en présentant le bilan de PEPS (Projet Expérimental Participatif et Stimulant). Mais il s'est aussitôt repris : « Je n'aime pas le mot d'enjeu car il faudrait plutôt parler d'opportunité ». Pour aider le groupe à entamer cette transition numérique, la Société Générale a engagé le Projet Expérimental Participatif et Stimulant (PEPS).

Le PEPS a mobilité les 55 000 collaborateurs de la Société Générale dans les 80 pays d'implantation du groupe. Au final, plus de 15000 participants contributeurs actifs dans 19 pays et 16000 votants dans une soixantaine de pays ont contribué sur le réseau social d'entreprise (RSE) pour faire émerger un millier d'idées sous la coordination de 200 animateurs volontaires. Les animateurs veillaient en particulier à ce qu'une même idée issue de deux pays soit bien réunifiée au niveau de son traitement.

Les principaux pays à avoir contribué sont la France, la Russie, l'Inde, l'Algérie, la Roumanie, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, le Canada, la Chine, Hong-Kong... Le décalage horaire entre les pays entraînait une continuité dans les débats, le tout se passant dans une sorte de langue globale mêlant français, anglais et traductions impromptues opérées par les participants.

30 thématiques évaluées par un vote

Les idées ont été synthétisées sur 30 thèmes majeurs appartenant à trois axes : la relation client, le fonctionnement interne et la technologie en tant que telle. Ces 30 thèmes ont été ensuite prioritisés par un vote des collaborateurs. Mais les « signaux faibles » n'ont cependant pas été totalement écartés. Ils sont simplement cantonnés à une réflexion plus approfondie. Ces « signaux faibles » relèvent davantage de l'innovation disruptive que des idées facilement appréhendables par le collaborateur ordinaire.

Le projet a été porté par les deux femmes du Comité Exécutif (en photo de gauche à droite), Françoise Mercadal-Delasalles (Directrice groupe des Ressources et de l'Innovation) et Caroline Guillaumin (Directrice groupe de la Communication). Le projet a été préparé durant trois mois mais a, en lui-même, duré un mois, entre fin Mai et fin Juin 2013, les votes s'étant déroulées jusque début juillet.

Un outil 2.0 pour créer la banque 2.0...



Un outil 2.0 pour créer la banque 2.0

« Nous avons voulu utiliser les outils du 2.0 pour casser les silos et parler de la banque 2.0 » a admis Françoise Mercadal-Delasalles. Car l'un des enjeux majeurs du PEPS était précisément de casser les silos traditionnels, par service ou filiale, au sein du groupe Société Générale. Il fallait que tout le monde parle à tout le monde, sans notion de pays, de hiérarchie ou de métier. La principale difficulté a d'ailleurs été précisément de briser la peur de s'exprimer sans validation hiérarchique.

PublicitéLes collaborateurs de la Société Générale étaient, avant l'opération, largement présents sur les réseaux sociaux externes. La discussion sur la transition numérique a donc commencé informellement dans un groupe sur Linkedin. Celui-ci commençant à devenir très actif, il a été décidé de réinternaliser le débat et de lancer PEPS.

Ce projet a permis de dynamiser le Réseau Social d'Entreprise (RSE), SG Communities. Pour Caroline Guillaumin, « pour faire vivre un RSE, il faut l'évènementialiser ». Le défi est donc, désormais, de relancer la machine régulièrement avec d'autres débats.

Commencé avec une tolérance amusée, l'initiative PEPS a su séduire le Comité Exécutif quand le nombre de participants a explosé. Faire arriver au Comité Exécutif des sujets comme le numérique n'était pourtant pas gagné d'avance. « Des gens qui ne se parlaient jamais se sont soudain mis à parler ensemble » s'est réjoui Caroline Guillaumin.

Mais cela n'est pas sans perturber. Françoise Mercadal-Delasalles a ainsi admis : « quand 10 000 personnes se mettent à avoir des idées sur ce qui constitue le coeur de votre travail et de votre expertise, oui, cela perturbe ». Les idées ont porté sur l'utilisation du smartphone, le coffre-fort électronique pour les clients, la banque post-trading, un gadget baptisé « SG World » qui serait une application pour smartphones permettant de recevoir spontanément les informations financières adéquate à l'endroit où l'on se situe, le travail à distance, le SSO, un wiki pour les collaborateurs...

Un soutien au plus haut niveau

Il n'existe à ce jour aucun calendrier de déploiement ou de développement. La synthèse de PEPS va d'abord être présentée au Comité Exécutif puis les idées vont être présentées aux différentes directions métier. Les décisions réelles viendront après.

Pour Frédéric Oudéa, « PEPS montre que de grandes entreprises peuvent avancer aussi vite et de manière autant réactive que de plus petites, et cela grâce aux outils numériques. » Pour cela, la fonction IT cesse progressivement d'être, au sein de la Société Générale, un département séparé pour que IT et métier s'intègrent mutuellement. La transition numérique va irradier l'entreprise en mettant en réseau ses différentes cellules. Il n'est notamment pas question de créer une nouvelle structure comme une Direction du Numérique.

Frédéric Oudéa a conclu son intervention en revendiquant une position réellement en rupture avec la culture d'entreprise française : « il n'y aura jamais de grand soir du numérique. Il faut une démarche incrémentale, des initiatives expérimentales locales, sans craindre de mettre en place un projet qui se révélera ne pas marcher ».

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