Séduit par Kate, Voyages-SNCF abandonne Akamai

Voyages-SNCF a décidé de garantir sa qualité de service via son propre CDN développé et géré en interne pour éviter les coûts excessifs d'Akamai.
Publicité« Cela fait longtemps que nous pensons qu'Akamai coûte trop cher mais il nous fallait une alternative crédible car nous tenons à notre qualité de service comme à la prunelle de nos yeux » indique Gilles de Richemond, Directeur général de Voyages-SNCF Technologies. Voyages-SNCF est en effet le principal site e-commerce français et sa performance technique est essentielle à la génération de chiffre d'affaires. Gilles de Richemond tranche : « il n'était donc pas question de prendre le moindre risque. » Et les entreprises se posant des questions ne sont pas rares.
Depuis 2008, Voyages-SNCF utilise le CDN d'Akamai. Mi-2015, des technologies crédibles ont commencé à être disponibles et étudiées par le voyagiste, via le cloud et les serveurs de cache. La situation de Voyage-SNCF est particulière car l'essentiel de son trafic est franco-français. Il n'a donc pas besoin d'un réseau de cache mondial. « Le trafic du reste du monde n'est pas suffisamment volumineux pour justifier un CDN » confirme Gilles de Richemond. Et les performances réseaux ont vite fait de rendre sans intérêt un CDN géographiquement éloigné.
Une étude d'alternatives externes en premier lieu
Le CDN sert à la fois de cache de contenus (il est impossible de disposer d'un cache transactionnel évidemment) et de répartiteur de charge entre les six datacenters confiés à quatre hébergeurs : OVH, Online, Iguane et BSO. La multiplication des hébergeurs et des sites est là pour garantir le SI contre tout incident chez un hébergeur ou sur une plaque télécom donnée.
En premier lieu, Voyages-SNCF a cherché des CDN alternatifs et a également regardé les brokers de CDN qui sont censés aider à trouver en temps réel les meilleurs tarifs auprès des différents CDN disponibles en tenant compte des différences de modèles économiques des uns et des autres. Mais le gain n'était pas, pour Voyages-SNCF, significatif, d'autant que les brokers de CDN ajoutent leur propre commission.
Un projet interne
Finalement, Voyages-SNCF a donc décidé de se créer son propre CDN reposant sur 35 serveurs de cache et d'administration répartis dans les 6 datacenters. Ce projet a pris le nom de Kate. « Le coût était quatre fois inférieur à Akamai et le ROI de ce fait évident » se réjouit Gilles de Richemond. L'ensemble a été conçu avec des solutions open-source intégrées en interne.
Ainsi, les serveurs ont été dotés du serveur web Nginx avec la répartition de charge Haproxy et le cache Varnish Caching. Le déploiement a reposé sur Ansible avec la gestion des alertes sous Zabbix. Le DNS Bind, le monitoring Collected Graphit Graphana Monitoring et le traitement des logs ELS Kibana ont complété l'architecture.
Un déploiement prudent
Comme le moindre risque était interdit, la solution a d'abord été intégrée et testée sur six mois puis progressivement mise en production. Gilles de Richemond raconte : « nous avons progressivement basculé le trafic d'Akamai vers Kate, plus ou moins application par application, la maîtrise du DNS nous permettant un niveau très fin de bascule. » Au bout d'un an, en juillet 2016, Kate a géré la totalité du trafic et Akamai a été débranché.
« Le pic de charge de l'ouverture des ventes d'hiver en octobre 2016 a été le moment de vérité et la démonstration que ça marchait » pointe Gilles de Richemond. Le pic atteint a en effet été de 10 000 requêtes par seconde, 90 % des requêtes HTTP étant absorbées par le CDN. Plus de 18 000 événements par seconde ont été envoyés vers le traitement Big Data dédié.
Article rédigé par

Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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