Open CIO Summit : le Libre est le premier choix

En amont du Paris Open Source Summit, l'Open CIO Summit a rassemblé des décideurs IT autour de la thématique du logiciel libre.
PublicitéLe Paris Open-Source Summit (POSS) s'est déroulé du 5 au 6 décembre 2018. La veille,juste avant la soirée inaugurale, s'est tenu l'Open CIO Summit, réservé aux décideurs IT. Le parrain de l'édition 2018 était aussi le vice-président aux programmes du POSS : Stéphane Rousseau, DSI groupe d'Eiffage et administrateur du Cigref. Celui-ci a aussi piloter le groupe de travail du Cigref ayant réalisé le rapport « L'open-source, une alternative aux grands fournisseurs ».
« L'open-source est partout et, souvent, c'est même le premier choix dans beaucoup d'entreprises, l'achat d'une solution propriétaire devant être justifiée » a indiqué Noël Cavaliere, Chief Technical Architect du groupe PSA, en ouvrant l'édition 2018 de l'Open CIO Summit. Il en était le vice-président au côté de Véronique Torner, présidente. Même les grands prestataires comme IBM ou Microsoft se revendiquent contributeurs de l'open-source. Cependant, l'open-source est souvent « un truc d'informaticiens », cantonné au back-office, nettement moins au contact des utilisateurs finaux.
Un succès avec une part sombre
Le succès de l'open-source est cependant parfois à double-tranchant. Noël Cavaliere a ainsi dénoncé : « Docker, Elasticsearch et d'autres solutions connaissant un grand succès proposent souvent des fonctions avancées contre paiement ». Malgré tout, l'open-source continue de porter l'innovation dans le cadre de nouveaux business models digitaux. Et c'est d'autant plus vrai que les budgets ne croissant pas suffisamment pour absorber les besoins numériques. La limite au déploiement de l'open-source est, autant que la raison de son déploiement, budgétaire. « Migrer à partir du propriétaire n'est pas évident car une telle migration iso-fonctionnelle est difficile à justifier face à des projets ayant de la valeur métier » a reconnu Noël Cavaliere.
Le parrain de l'événement, Stéphane Rousseau, est ensuite intervenu en apportant, en bon parrain, un petit cadeau. En l'occurrence, il s'agissait de la présentation du tout nouveau rapport du Cigref « L'open-source, une alternative aux grands fournisseurs ». Ce sont 80 personnes d'une quarantaine d'entreprises qui ont contribué à ce travail. Ce document fait le point sur l'évolution ces dix dernières années dans les perceptions des entreprises. « Les problèmes rencontrés par les entreprises dans leurs relations avec les fournisseurs est un sujet majeur pour le Cigref » a rappelé Stéphane Rousseau, justifiant ainsi que l'association se soit penchée sur la promotion de l'open-source et sur les manières de concevoir une alternative à des fournisseurs trop puissants. Autre sujet majeur pour les DSI : le recrutement, où les difficultés demeurent importante. Et Stéphane Rousseau a constaté : « choisir l'open-source est un facteur d'attractivité de la DSI lors d'un recrutement ».
PublicitéPar delà le logiciel libre au sens premier
« GitHub est le plus puissant outil de recrutement au monde, un profil d'un développeur jouant le rôle d'un CV » a confirmé Philippe Dewost, Directeur de Leonard au sein du Groupe Vinci. Mais le logiciel n'est pas le seul domaine informatique pouvant être « libéré ». Philippe Dewost a ainsi présenté : « Et si le hardware devait lui aussi basculer vers l'open source... ». Au départ, Facebook (mais aussi Google, Microsoft ou d'autres) avait des besoins massifs de capacités informatiques peu chères.
Une fois l'architecture mise au point, la faire évoluer et la maintenir nécessitait des moyens et ce n'était pas là le métier premier de ce géant du web. Le travail effectué a donc été confié à une fondation dédiée et d'autres acteurs du web ou du logiciel se sont joints à l'initiative. Ces machines peu onéreuses sont ensuite massivement recyclées avec un cycle de vie étendu : d'abord pour du cloud à basse exigence puis comme switches.
Pas la panacée
Plus provoquant, vu le public, a été Daniel Dure, Directeur des systèmes d'information de Météo France en intervenant sur « Comment devenir prisonnier du logiciel libre ». De fait, lorsqu'une entreprise paye des licences, elle se préoccupe un minimum de ce qui est installé et, la maintenance étant payante, on tente d'en avoir pour son argent en utilisant les patches. Mais, quand le logiciel est, du point de vue licences, gratuit, ces garde-fous disparaissent. Il faut donc être particulièrement vigilant et veiller notamment à ne pas laisser n'importe qui installer n'importe quoi et laisser traîner de vieilles versions non-sécurisées ou simplement hétérogènes. « Avoir des gens pour administrer le parc, cela a évidemment un coût... Quand ça coûte dix fois moins cher qu'avant, ça ne coûte pas rien » a relevé Daniel Dure. Des trois attitudes possible vis-à-vis de l'open-source, ce « subir » est évidemment la plus mauvaise. S'approprier est nettement préférable, avec une découverte progressive du produit et un déploiement lui aussi à réaliser petit à petit. Le mieux demeure bien sûr de contribuer voire de créer. Comme tout établissement public, le logiciel créé par Météo France est forcément open-source, ce qui permet d'aider des structures homologues dans des pays peu développés.
Enfin, le dernier intervenant a été Farzad Farid, Senior Infrastructure & Operation Manager, chez Chauffeur privé. Déjà intervenu le matin même sur la conférence CIO Piloter la performance de la DSI, il a détaillé son expérience du déploiement de conteneurs et de l'orchestration, avec Heroku, Docker et Kubernetes.
Article rédigé par

Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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