Neuf projets de transformation numérique sur dix échouent

La transformation numérique est peut-être devenue une étape incontournable pour les entreprises, mais une enquête de Vanson Bourne pour Couchbase montre que peu de projets aboutissent.
PublicitéLa transformation digitale fait essentiellement référence aux choix stratégiques définis par une entreprise pour changer, de manière significative, son modèle d'affaires en s'appuyant sur les technologies numériques. C'est, par exemple, la direction prise par Ford sous le nouveau CEO Jim Hackett dans la production de véhicules autonomes, ou celle du gestionnaire d'actifs UBS qui a développé son propre service de conseil robotisé. L'objectif principal étant de ne pas se transformer en mastodonte ou de voir son activité détournée par un genre de Uber.
D'après l'enquête publiée aujourd'hui par le fournisseur de la base de données NoSQL Couchbase, 9 projets de transformation digitale sur 10 sont voués à l'échec. L'enquête réalisée par Vanson Bourne auprès de 450 CIO, CTO et Chief Digital Officers chargés de la transformation digitale dans des entreprises de 1000 salariés et plus aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France et en Allemagne, rapporte que, même si 95 % des personnes interrogées reconnaissent que l'objectif de la transformation digitale est de délivrer aux utilisateurs finaux une expérience unique, 90 % des projets numériques ne répondent pas à ces attentes et n'apportent que des améliorations graduelles.
Pourquoi autant d'échecs ?
Par ailleurs, l'enquête réalisée par Vanson Bourne met en évidence une peur bien palpable chez les personnes interrogées. Ainsi, 89 % d'entre elles estiment que leur activité est soit déjà perturbée par la technologie numérique, soit qu'elle le sera à plus ou moins court terme. Cette crainte vient conforter une fameuse enquête réalisée en 2014 par la John M. Olin School of Business de l'Université de Washington, qui avait estimé que 40 % des entreprises du Fortune 500 et de l'index S&P 500 n'existeraient plus dans les 10 ans. L'enquête avait également établi que les dépenses moyennes consacrées aux projets de transformation digitale s'élevaient à 5,7 millions de dollars (4,8 millions d'euros) par an.
Le problème, c'est que des entreprises de la taille de Ford doivent montrer qu'elles sont toujours profitables et satisfaire les investisseurs, tout en innovant dans un contexte technologique en évolution rapide et tout en répondant aux attentes des consommateurs. La question la plus urgente, selon les personnes interrogées, concerne le manque d'agilité dans le développement de nouvelles applications. Les processus des grandes entreprises sont complexes, leurs contraintes réglementaires et légales sont pesantes et elles doivent composer avec leurs technologies existantes. Ce n'est pas le cas des startups qui ont la capacité de prendre « des décisions rapides, de rompre avec les habitudes ». Elles peuvent aussi réaliser des mises à l'échelle rapides en s'appuyant sur des fournisseurs de cloud comme Amazon Web Services (AWS) et profiter des différentes options de base de données, ce que ne pourrait pas faire par exemple le National Health Service (NHS), le service de santé publique du Royaume-Uni.
Publicité Des limites imposées par la base de données
De façon assez évidente, Couchbase, le vendeur de la base de données NoSQL, estime que la majorité des échecs est à mettre sur le compte de la base de données traditionnelle. Dans son livre blanc, celui-ci affirme ainsi que « 84 % des personnes interrogées ont déclaré que leur projet numérique avait pris du retard ou avait été abandonné du fait des limites de leur base de données existante ». L'étude du vendeur révèle aussi que 29 % des répondants ont dû revoir à la baisse la portée de leur projet en raison du coût lié aux modifications des technologies existantes, alors que 14 % ont dû ralentir considérablement les travaux entrepris sur leurs projets. Dans ses conclusions, l'étude fournit un résultat intéressant : les entreprises interrogées doivent attendre en moyenne 28 heures avant que leurs bases de données ne puissent tirer parti des données. Cela signifie que les applications orientées vers la clientèle ne peuvent jamais utiliser des données en temps réel. Parmi les autres obstacles, les répondants ont également cité le manque de ressources et la complexité de mise en oeuvre de technologies multiples.
Spencer Izard, analyste en chef chez Ovum, un spécialiste de l'économie digitale, estime que les entreprises mal préparées à la transformation digitale ne peuvent pas réussir leurs projets. « Peu importe l'activité ou le pays, ce qui revient toujours dans les entreprises qui ont pris le chemin de la transformation digitale, c'est leur manque de préparation pour comprendre la base technologique et une sous-estimation de l'effort organisationnel que demande nécessairement la transformation digitale », a-t-il déclaré à nos confrères de Computerworld UK. « À la base, la transformation digitale consiste à utiliser les données comme un atout stratégique », a ajouté Spencer Izard. « D'un point de vue technologique, les bases de données jouent un rôle essentiel dans cette évolution, mais l'agrégation, l'intégration et l'analyse des données restent au coeur de cette transformation ».
Article de Scott Carey / IDG News Service (traduit et adapté par Jean Elyan)
Article rédigé par

IDG News Service,
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