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Microsoft joue l'ouverture : Bernard Ourghanlian répond aux questions de LMI

L'interview 'à chaud' de Bernard Ourghanlian, directeur technique et sécurité de Microsoft France, par Olivier Rafale, Rédacteur en Chef de LMI

PublicitéL'annonce de Microsoft - ouverture documentée des AP et protocoles des produits majeurs de l'éditeur - a surpris tout le monde, moins par la démarche, Microsoft s'est depuis longtemps lancé dans l'ouverture de ses produits, quand il n'a pas rendu certains d'entre eux Open Source, que par l'étendue de l'annonce. Olivier Rafale, notre confrère Rédacteur en chef de LeMondeInformatique.fr, a réagi dans la foulée de l'annonce en interviewant Bernard Ourghanlian, directeur technique et sécurité de Microsoft France. Quel est le moteur principal derrière cette annonce ? La volonté de se conformer à la décision de l'UE ? Il y a évidemment de cela, c'est certain, mais il y a aussi un besoin exprimé de plus en plus clairement par les clients, pour qui l'interopérabilité est un sujet important. Depuis 18 mois, nous avons un conseil exécutif pour l'interopérabilité, avec de grands clients qui nous ont fait des demandes. En outre, les entreprises se dirigent massivement vers les architectures orientées services (SOA), il y a donc un grand besoin d'interopérabilité. La SOA est-elle vraiment un argument pertinent, dans la mesure où cela repose sur des standards ouverts - que vous respectez déjà ? S'il s'agit uniquement de protocoles standards comme les services Web, il est vrai que c'est déjà documenté. Mais si on imagine d'aller au-delà, d'instaurer un couplage de plus en plus lâche entre des briques différentes, alors documenter nos standards va aussi dans ce sens-là. Le communiqué de presse parle des « logiciels les plus utilisés », or certains, comme Windows Server 2008, ne sont pas même encore sortis... Quid de la base installée, des Windows XP, Server 2003, etc. ? L'idée est d'établir un point de référence pour les logiciels actuels et les suivants. Il faut bien démarrer à un moment donné. Je suis d'accord que Windows Server 2008 n'est pas le plus utilisé, mais il s'agit d'un logiciel que nous venons de terminer, c'est donc plus simple d'en documenter l'ensemble des protocoles et API. L'annonce établit un distinguo entre Open Source et utilisation commerciale, mais la frontière n'est pas forcément simple à établir. Que se passe-t-il, par exemple, pour un logiciel Open Source accompagné d'une offre de support payante ? D'abord soyons clair, tout développeur a accès à la documentation, et à la liste des brevets qui potentiellement couvrent ces technologies. S'il n'y a pas d'utilisation commerciale, notre engagement de ne pas poursuivre est irrévocable. La propriété intellectuelle ne sera utilisée que s'il y a réalisation commerciale. Concrètement ? Par exemple, si un logiciel est Open Source dans sa version n-1 et commercial dans sa version n, cette dernière devra passer un accord. Prenez aussi l'exemple de notre accord avec Samba : c'est typiquement une situation où en tant que logiciel diffusé en mode communautaire, il n'y a pas de souci. Mais si une solution autour de Samba est commercialisée, dans une appliance par exemple, alors dans ce cas il faudra s'acquitter d'un droit d'utilisation. Autre exemple, on pourrait utiliser librement les protocoles d'Exchange dans Thunderbird ? C'est parfaitement imaginable d'implémenter MAPI, en effet, en plus des communications POP3 et IMAP. A lire les premiers commentaires de cette annonce, le sentiment qui domine est tout de même la méfiance. Oui, je n'en suis pas surpris. D'une façon générale, sur ce genre de sujet, tant qu'on ne démontre pas... Si le gouvernement disait que désormais les radars sur autoroutes étaient gratuits, on se méfierait pareillement ! Derrière, il faut prouver les choses. Justement, des engagements concrets, sur ODF par exemple, auraient pu être donnés. C'est vrai qu'il n'y a pas de sujet spécifique sur ODF, mais on va documenter de nouvelles API pour Office, qui arriveront dans le SP2 [second Service Pack, dont la date de sortie n'est pas encore annoncée, NDLR]. Elles permettront, de façon simple, d'étendre le menu pour ajouter des éléments, et il sera possible de définir un format par défaut pour sauvegarder ses documents. Etonnamment, il n'y a pas moyen de faire cela aujourd'hui. En travaillant sur le plug-in ODF, on s'est rendu compte que c'était difficile pour Word, et extrêmement difficile pour Excel et Powerpoint. Qu'en disent vos partenaires - si certains étaient au courant et ont eu le temps de réagir ? Le sujet était très bien gardé, y compris en interne. Les échanges vont commencer maintenant. Le temps de lire les 30 000 pages de documentation... Et il n'y a pas tout, ce n'est qu'un début ! L'interopérabilité entre Office et les autres produits, ainsi que la documentation concernant Sharepoint, cela arrivera d'ici à fin juin. Et à la fin, il y en aura encore plus.

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