Stratégie

Les priorités de 5 DSI américains pour 2017

Les DSI français sont confrontés aux mêmes défis que leurs homologues américains

Cinq DSI américains expliquent à CIO.com leurs grands projets pour 2017, leurs contraintes et leurs stratégies digitales.

PublicitéPremier DSI interrogé par nos confrères de CIO.com, Michael Giresi, de Royal Caribbean Cruise Lines. Une entreprise en pleine transformation numérique avec la réalité augmentée et les étiquettes de bagage RFID sur les nouveaux navires de croisière. Le DSI, Michael Giresi va refondre la totalité de l'architecture applicative, pour lui, l'infrastructure actuelle manque de stabilité pour jongler avec des systèmes de gestion disparates.

Il explique avoir compris quelles applications il veut continuer à utiliser et, au contraire, celles qu'il veut modifier. Le défi est dans l'exécution : modifier l'architecture sans perturber l'expérience client. Cette architecture doit également être nettement plus forte pour supporter le nombre croissant de capacités numériques que Royal Caribbean Cruise Lines produit. Dans la nouvelle ère de la demande définie par les goûts avec Amazon.com, Uber et autres, les clients attendent une expérience sans discontinuité, souligne Michael Giresi.

Tenir compte des rachats

Pour Jay Ferro, directeur de la technologie de EarthLink, le contexte est différent. Quand il a commencé à travailler dans cette entreprise, il ne prévoyait pas de revenir dans le monde des fusions et acquisitions. C'est pourtant ce qui se passe, la société, ancienne étoile des années 90, étant en cours d'acquisition par le rival Windstream. A peine quatre mois après avoir quitté l'American Cancer Society, où il a aidé à combiner 12 entités de lutte contre le cancer en une seule, Jay Ferro va entrer à nouveau dans cette thématique des fusions et acquisitions. Ce qui va modifier sa stratégie pour 2017.

Il est en train de supprimer des applications de plus de 20 ans issues d'acquisitions réalisées par EarthLink au fil des ans. Il reste également concentré sur le passage d'Earthlink dans les réseaux étendus définis par logiciel (SD-WAN), que la compagnie considère comme la prochaine frontière pour sa croissance. Le rapprochement évitera d'entrer dans de nouveaux projets inutilement. Par exemple, alors que Jay Ferro a réfléchi à la façon de mettre à niveau le système existant de paiement de EarthLink, Windstream l'a récemment fait. «Ils ont un produit formidable qui accélère cette transformation», explique Jay Ferro. EarthLink a une longueur d'avance sur Windstream dans la vente de services SD-WAN. Le rapprochement permet de mettre à jour ces différences.

Mieux soutenir les demandes des clients

Pour Rhonda Gass, DSI de Stanley Black & Decker, le digital est l'une des initiatives les plus larges jamais prise par l'entreprise, elle permet aux salariés de mieux soutenir les demandes des clients, y compris pour l'Internet de objets (IoT). La standardisation des logiciels métiers est essentielle dans la transformation numérique selon Rhonda Gass. Il explique devoir unifier plus de 100 systèmes ERP, accumulés à partir d'une centaine d'acquisitions réalisées au cours de la dernière décennie.

PublicitéPour le DSI de Stanley Black & Decker les changements liés au numérique l'obligent également à évaluer continuellement son profil de risque, d'autant plus qu'il passe par des outils englobant l'IOT. « Je pense que c'est un sujet avec lequel personne ne doit vraiment bien dormir, souligne-t-il.»

Entièrement dans le cloud en juin 2017

Le DSI de Juniper Networks, Bob Worrall, a estimé qu'il s'attendait à terminer une transition vers le cloud qui a débuté avant son arrivée en 2015. Juniper a réduit le nombre de ses centres de données de 18 à 1 et utilise actuellement seulement 36 racks pour gérer l'entrepris, les applications et les services informatiques. Bob Worrall estime que la société sera entièrement dans le cloud d'ici au mois de juin prochain.

Bob Worrall cherche également à automatiser les processus d'entreprise, y compris tout ce qui se passe dans la réinitialisation automatique des mots de passe et l'intégration de nouveaux employés. Il s'attend également à appliquer l'automatisation aux grandes données d'analyse, aux performances de sécurité de Juniper, ses pare-feu, ses routeurs et ses produits de commutation. «Nous entamons la marche vers la prochaine grande frontière de l'automatisation», souligne Bob Worrall.

Automatiser les processus d'affaires

Pour Sanjib Sahoo, DSI de l'entreprise XPO Logistics Transport-Amérique du Nord, la stratégie de 2017 comprend l'automatisation de plusieurs processus d'affaires et la construction d'un écosystème de plate-forme holistiques pour ses clients. Comme la plupart des entreprises de logistique, les processus métier et la logistique de XPO sont traditionnellement manuels et exigeants en main-d'oeuvre. En 2017, Sanjib Sahoo envisage de construire une plate-forme basée sur l'API qui exposera des données logistiques utiles aux expéditeurs de XPO et aux clients opérateurs.

À l'appui de cette initiative, Sanjib Sahoo crée différents «courants IT», un clin d'oeil à l'approche multimodale adoptée par de nombreux DSI. Certains informaticiens se concentreront sur la culture de l'innovation alors que d'autres maintiendront et soutiendront l'essentiel de l'informatique actuelle de XPO. «Nous devons équilibrer le risque calculé et les innovations tout en veillant à ce que nos systèmes fonctionnent bien», conclut Sanjib Sahoo.

Clint Boulton / IDG News Service (adapté par Didier Barathon)