Les DSI ne s'inspirent pas suffisamment du sport

Tournoi de Roland Garros, Euro 2016, etc. L'actualité sportive est chargée mais les DSI en profitent peu pour s'inspirer de la gestion de ces grands événements. Pourtant, les innovations technologiques déployées, la résistance des infrastructures au stress ou des méthodes managériales pourraient utilement être réutilisées en entreprises ou administrations.
PublicitéPour les DSI, le sport n'est-il qu'un spectacle ? La gestion des grands événements est pourtant source d'enseignements applicables dans les entreprises et les administrations. Gérer les infrastructures critiques, exploiter les données ou s'inspirer de l'esprit sportif pour son management : voici trois thèmes que CIO a abordé au travers d'une enquêtes auprès de nos lecteurs et dont voici les principaux enseignements.
Les infrastructures, pour commencer, ne peuvent en aucune façon être déficientes : on ne vas pas interrompre une compétition à cause de l'informatique. Et ce alors même que ces infrastructures vont subir de très grosses variations de sollicitations selon que l'événement est futur, présent ou passé. Les gestionnaires d'équipements sportifs ou de compétitions ont appris à gérer ces cas. Qu'en est-il des DSI ordinaires ?
Résister aux pics d'activité
Selon l'étude « En quelle mesure les DSI doivent-ils s'inspirer des technologies du sport », la plupart des DSI revendiquent une capacité à absorber les pics d'utilisation du SI en fonction d'événements. Même si 18% n'en voient pas l'utilité, 45% affirment être en mesure de le faire.
Le chiffre est à peine plus bas quand on demande si la disponibilité face à un pic d'activité a été testée : 44% répondent par l'affirmative. Mais 27% n'en voient pas l'intérêt. La performance a été davantage testée (49% de « oui ») que la disponibilité, ce qui est pour le moins étrange. Cela implique donc que certaines ont bien testé et savent pertinemment qu'elles ne sont pas prêtes. Dans des organisations où les variations de sollicitations sont faibles, cela dit, ce n'est pas si choquant.
Mais, plus gênant sur le plan financier, la majorité des organisations (51%) ne sont pas capables et ne voient pas l'intérêt de réduire les capacités de leurs infrastructures. Or des infrastructures surdimensionnées ont un coût non négligeable. En cas de forte variation, augmenter sa capacité est certes nécessaire mais, en période de basses eaux, il convient également de réduire la voilure pour réduire les coûts.
Parmi les éléments de stress des infrastructures, il y a bien sûr la question de la sécurité. Et celle-ci n'est pas majoritairement auditée par des spécialistes extérieurs. Un quart des répondants ne voit même aucun intérêt de le faire.
Les données moins bien traitées que dans le sport
Après l'infrastructure, les données restent un des grands enjeux de la DSI. Or les événements et équipements sportifs ont su construire des moyens efficaces pour traiter des données variées. Les autres organisations semblent bien en retard.
La collecte en temps réel des données issues d'objets connectés (y compris des caméras de vidéosurveillance) est ainsi vue comme sans intérêt par 60% des répondants. Moins d'un quart y procède effectivement. Les données d'analyse comportementale des clients et prospects sont encore moins utilisées : 10% le font, 62% n'y voient pas d'intérêt.
PublicitéUne app mobile dédiée et un suivi d'e-réputation souvent absents
La création d'une app mobile dédiée à l'organisation n'est pas si fréquente qu'on pourrait le croire. Un quart seulement des répondants l'ont réalisée. 42% n'y voyant pas d'intérêt. Il est vrai qu'une telle app nécessite des interactions riches et régulières avec son client. Dans le sport, les supporters remplissent les conditions requises pour être intéressé. Dans les autres entreprises, c'est souvent moins évident.
Plus gênant est l'absence de suivi de la e-réputation des marques que les répondants gèrent. Seules 26% le font tandis que 41% n'en voient pas l'intérêt. La création d'un réseau social privatif séduite dans des proportions similaires.
Esprit sportif, où es-tu ?
Si on décolle un peu, quittant le pragmatisme quotidien, les réponses sont encore moins favorables à un suivi des bonnes pratiques testées dans le sport. Ni les méthodes ni les technologies innovantes n'inspirent les DSI, du moins 80% d'entre eux.
Le sport est plus souvent utilisé comme un moyen de cohésion des équipes. Mais, par contre, c'est une pratique qui doit être intime : ni les clients, ni les partenaires s'y sont associés. Et le sport n'est pas plus utilisé pour promouvoir la marque ou la marque-employeur.
Article rédigé par

Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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