Stratégie

Les banques britanniques obligées d'ouvrir leurs données clients

Les banques britanniques obligées d'ouvrir leurs données clients
Les banques britanniques ne sont pas disposées à livrer gratuitement leurs données clients

Obligées d'ouvrir leurs données clients, les banques britanniques redoutent de laisser le champ libre aux Fintechs.

PublicitéLe secteur de la banque de détail au Royaume-Uni a, dans une large mesure, été protégé contre la vague de perturbations numériques observée dans d'autres secteurs ces dernières années. Des règlementations rigoureuses les protègent, alors qu'une nouvelle génération de banques numériques, parmi les Fintechs, veut bousculer les situations établies. Cela devrait changer, le Royaume-Uni adoptant la régulation nationale Open Banking. Elle est alignée sur la directive PSD2 de l'Autorité bancaire européenne, obligeant les banques de détail à ouvrir des données clients à des tiers, via des API.

L'objectif est de fournir aux utilisateurs de meilleurs services et un plus grand choix, en permettant l'émergence d'un écosystème plus vaste de services basés sur l'information client. Ce dernier aura la possibilité de comparer rapidement et facilement les services entre différents établissements ou la création de nouveaux services par des tiers. C'est une occasion pour les Fintechs de fournir des services qui n'étaient pas possibles auparavant, en raison du monopole des banques sur ces informations. Les banques britanniques devront se conformer à ce nouveau cadre réglementaire au début de l'année prochaine.

Les banques veulent freiner les Fintechs

De toute évidence, les banques pour qui les données clients sont un atout absolument essentiel, ne sont pas disposées à offrir ces informations gratuitement. Les Fintechs britanniques se sont d'ailleurs plaintes de l'assouplissement des régimes PSD2, prévu pour les établissements en place.

Inversement, une étude de TechMarketView affirme que «les banques font face à un défi stratégique important, voire existentiel, de désintermédiation stratégique» à la suite d'Open Banking et de PSD2. Le rapport fait référence à une étude d'Accenture, qui, l'année dernière a souligné que les banques en place pourraient perdre jusqu'à 43% de leur chiffre d'affaires, sur le paiement par carte, en raison de la nouvelle réglementation.

« La révolution numérique signifie que la domination historique des banques sur la fourniture de services financiers est à la fois inutile et indésirable », a estimé l'analyste Richard Johnson, auteur du rapport TechMarketView qui ajoute : « une transformation et une ubérisation des banques est un scénario réaliste ». D'autres analyses assurent qu'en prenant en compte cette ouverture des données, avec les moyens informatiques nécessaires, les banques pourront faire face aux nouvelles normes règlementaires et contrer la concurrence des fintechs.

Mattew Finnegam / IDG News Service (adapté par Didier Barathon)

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