Management

Le SI condamné à passer au vert

Le DSI devient acteur du développement durable

PublicitéEn 2005, chaque utilisateur consommait en moyenne 3 Mo de bande passante par mois ; ce chiffre n'a pas changé, sauf dans sa périodicité : il est passé à 3 Mo par jour en 2007. Des chiffres qui marquent une tendance : la consommation et l'échange de données numériques ne cessent de progresser à un rythme exponentiel, nécessitant la démultiplication des réseaux et de leurs performances, des centres de données et de leurs capacités de calcul. La contrepartie porte sur l'augmentation de la densité et de la consommation électrique (KW/m2) des équipements IT et des salles informatiques, ainsi que de leur refroidissement. La consommation d'énergie totale mondiale est évaluée à 16 000 terawatt heure/an soit environ 1 100 milliards d'euros. Si l'on extrait de ces chiffres la seule consommation électrique des serveurs, elle représente 123 milliards de kWh/an, soit 0,8 % de la consommation électrique totale, ou l'équivalent de 15 centrales nucléaires ! Que penser de ces chiffres ? L'équation qui s'offre à nous devient étonnante : la démultiplication des usages et des usagers, et l'évolution des technologies réduisent les dépenses IT à l'échelle de l'individu, tandis qu'elles augmentent singulièrement les dépenses d'énergie et de refroidissement. C'est l'effet ciseau des dépenses informatiques dont l'incidence devient particulièrement sensible. Pour la DSI également les effets vont se faire ressentir avec de plus en plus d'acuité, d'autant que le périmètre géré par les directeurs informatiques s'est sensiblement modifié, et élargi vers les dépenses de fonctionnement et les communications. Un simple exemple, ils doivent désormais rendre des comptes sur la consommation électrique, alors que celle-ci relevait précédemment des services généraux... Face à l'augmentation de la consommation des centres de données, le coût de l'électrique et du refroidissement limite alors d'autant les investissements dans l'infrastructure informatique. Résultat annexe de cette équation, la valeur du temps de fonctionnement des équipements est beaucoup plus importante que le coût des équipements eux-mêmes ! "Pour l'entreprise, la boîte coûte plus cher que le contenu, et son entretien coûte également très cher", nous confirme Thibaut Simeon, consultant Critical Building en assistance à maîtrise d'ouvrage du datacenter. Il devient donc critique de faire converger les problématiques de l'énergie et de l'efficacité énergétique. Il ne s'agit pas de réduire la consommation initiale, elle ne cesse d'augmenter par la démultiplication des équipements et de leurs usages, mais plutôt de limiter la consommation marginale en optimisant ces mêmes équipements. Et pas seulement, car le datacenter doit être dimensionné et évolutif afin d'en évaluer l'efficience au plus juste prix tout conservant sa capacité à encaisser l'augmentation de la demande. Les technologies elles-mêmes doivent donc participer à ce processus d'optimisation. C'est certainement là qu'est l'enjeu du Green IT, dans la maîtrise pragmatique des outils et des technologies, non pour réduire les usages mais pour les contrôler, et pour en tirer des profits dont la forme reste à déterminer, probablement dans un premier temps en créant de nouveaux emplois. En revanche, côté coût, il faut dès aujourd'hui faire preuve de réalisme, l'énergie, le refroidissement et la maintenance continueront de peser lourdement sur les budgets ! Pourtant, les zones de réduction de coûts existent. "Le datacenter n'est qu'une usine qui transforme un processus. On est 'green' ou non dans la démarche. Virtualisation ? Blade ? Autant de choix qui engendrent des économies de puissance, de chaleur, et donc à la fin des économies financières. Cumulées, elles peuvent être énormes, atteindre le million d'euros par an." Mais ces zones ne couvrent qu'une partie de la problématique. Il faut continuer à investir, à chercher et démultiplier la puissance, les services et les usages. Quant à la démarche "durable", elle coûte cher... "Le green IT est une démarche, une réflexion à réaliser dans toutes les étapes du processus. Et c'est très coûteux. On doit s'arrêter à chaque étape et trouver la solution. C'est également un fort potentiel de création de nouveaux métiers", confirme Thibaut Simeon. Conclusion, le Green IT envahit le quotidien du SI, et il n'a pas fini d'occuper les esprits...

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