Le Grand Poitiers va au delà de la simple ouverture de données


Défis technologiques au service du business, du Digital à la Blockchain
Directeur général en charge du digital de l'ensemble du groupe BPCE, Yves Tyrode a bien résumé la situation : « le digital c'est simple : ce sont des usages et de la technologie ». Du Digital, donc, à la Blockchain, les défis technologiques n'ont de sens que par les avancées business qu'ils...
DécouvrirEn créant son propre portail d'open-data sous OpenDataSoft, le Grand Poitiers, la communauté urbaine de la capitale du Poitou, propose des services en plus du simple téléchargement. Le développement de la culture de la donnée, autant en interne que dans le public, est aussi un axe important du projet, mené avec la FING.
PublicitéLe 13 avril 2017, à son tiers-lieu numérique Cobalt, la communauté urbaine du Grand Poitiers a inauguré son portail d'open-data réalisé avec les solutions d'OpenDataSoft. Il ne s'agit cependant que d'une étape technique, offrant de nouvelles fonctionnalités, dans une démarche déjà ancienne d'ouverture des données. « Tout a commencé aux dernières élections municipales où, interpellé par un collectif citoyen, Alain Claeys a intégré l'ouverture des données dans son programme » se souvient Séverine Ferrant, Responsable de la valorisation des données territoriales au sein de la communauté urbaine Grand Poitiers. Concrètement, les premières réunions et rencontres avec le collectif ont eu lieu début 2015.
Plusieurs objectifs généraux sont poursuivis par cette politique. Tout d'abord, l'ouverture des données doit permettre de faire émerger une culture de la donnée en interne aux équipes municipales et communautaires mais aussi en externe, y compris dans le grand public local. En deuxième axe, classiquement, il s'agit pour le Grand Poitiers de favoriser le développement d'applications et de services innovants au bénéfice des citoyens, voire d'entreprises (start-up locales...) et donc d'emplois. Enfin, plus original, le Grand Poitiers souhaite également faire participer la population à l'amélioration des données.
Une démarche au fil des opportunités
Deux grandes ouvertures de jeux de données ont eu lieu en mars puis juillet 2015. Les jeux de données ont d'abord été hébergés et mis à disposition sur le portail gouvernemental Data.gouv.fr. Séverine Ferrant souligne : « nous avons été la première collectivité locale à utiliser la passerelle INSPIRE de liaison entre notre portail géographique et Data.gouv.fr. » Le Grand Poitiers avait la chance de disposer déjà de jeux de données prêts techniquement à être ouverts, notamment autour d'une base de données géographiques : plan cadastral, voirie, etc.
Les jeux de données ont été ouverts sur le portail d'Etat dans une logique de saisine d'opportunité. « Nous avons choisi d'ouvrir en premier ce qui était facile à libérer » convient Séverine Ferrant. Les services municipaux et communautaires ont accepté de remettre certains jeux de données. En juillet 2015, il y avait ainsi 150 jeux de données en téléchargement. Mais Data.gouv.fr ne permettait pas d'atteindre tous les objectifs, même relayé par des pages de présentation sur les sites web de la collectivité.
Disposer d'un portail local propre
Plusieurs limitations étaient inhérentes au fait d'utiliser exclusivement Data.gouv.fr. Séverine Ferrant indique ainsi : « la visibilité locale de ce qui était fait était insuffisante et, surtout, nous voulions disposer d'outils intégrés, en ligne, pour permettre aux utilisateurs de manipuler les données sans avoir besoin de télécharger un jeu de données pour le traiter dans Excel, ce qui suppose un certain savoir technique. » Un appel d'offres a donc été lancé pour que la communauté urbaine dispose d'un portail conforme à leurs souhaits. Au printemps 2016, le marché est notifié à OpenDataSoft qui propose sa plate-forme en SaaS.
Le nouveau portail a été officiellement inauguré le 13 avril 2017, une fois tous les jeux de données bien intégrés, avec toutes les fonctionnalités demandées (toutes n'étaient pas initialement disponibles), en particulier les outils statistiques et cartographiques. « La plate-forme permet de réaliser en ligne, directement, des tris, des graphiques simples, quelques croisements... et dispose également d'une API pour favoriser les usages des données par des développeurs » se réjouit Séverine Ferrant. La nouvelle plate-forme a aussi été l'occasion d'intégrer des jeux de données en temps réel en provenance d'opérateurs tiers comme les places de stationnement disponibles dans les parkings et les horaires de bus. Poitiers Parking est ainsi une app aujourd'hui disponible sur les stores permettant de géolocaliser les places disponibles.
PublicitéUn besoin d'accompagnement pour l'acculturation
Mais, parmi les objectifs du projet, il y avait donc le développement de la culture de la donnée aussi bien au sein des services que dans le grand public et chez les partenaires potentiels (comme les développeurs d'applications extérieurs). Pour sensibiliser le public, Grand Poitiers a participé à des forums citoyens. Mais cela ne suffisait évidemment pas. La collectivité a donc choisi d'adapter localement le dispositif InfoLab proposé par la FING (Fondation Internet Nouvelle Génération), organisme qui a de ce fait réalisé un accompagnement dans la durée. « Ce dispositif est une boîte à outils qui s'enrichit des expériences des uns et des autres au fur et à mesure » décrit Séverine Ferrant.
Ce dispositif comprend par exemple des ateliers thématiques. Tous les quarante-cinq jours environ, les référents data de chaque direction étaient ainsi réunis de septembre 2016 à avril 2017 pendant deux heures. D'autres rencontres, baptisées « Data Sandwiches », plus ouvertes, destinées non seulement aux référents mais aussi à des publics plus larges voire externes, prenaient la forme de conférences suivies de manipulations de données. Des rencontres réunissant des spécialistes, des techniciens de la collectivité et du public externe permettaient aussi de voir quelles innovations ou applications auraient le plus de sens.
Un bilan encourageant
En juin 2017, au bout de deux mois d'ouverture du nouveau portail, celui-ci avait 1300 utilisateurs et 27 demandes de connexion temps réel par API avaient été formulées. Parmi les données les plus utilisées, on trouve : l'accidentologie locale, le fichier SIREN des entreprises, les places de parking, le plan des places de parking pour handicapés, la démographie... Les plus téléchargées sont les codes SIREN, les résultats électoraux, les marchés publics de la collectivité et la base des prénoms donnés à Poitiers. Pour inspirer les futurs parents, il faut ainsi savoir que le prénom arrivé en tête en 2016 dans l'état civil local est Camille.
Article rédigé par

Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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