Le digital devient l'un des axes de transformation de la Macif


Digital Workplace : une révolution dans la révolution
L'espace numérique de travail (Digital Workplace) constitue une révolution de la proximité pour les utilisateurs dans une révolution générale, la transformation numérique des entreprises. Cette révolution dans la révolution impacte le fonctionnement quotidien mais aussi la place de la DSI dans...
DécouvrirLa Macif investit dans les start-ups et le digital, mais dans un cadre global de refonte de toute l'entreprise.
PublicitéLa mutuelle Macif se transforme de fond en comble. A travers son plan stratégique à cinq ans, elle veut modifier ses outils, ses offres, ses métiers. L'informatique et le digital forment un axe important, mais très intégré dans cette stratégie d'ensemble, portée par le directeur général Jean-Marc Raby et le directeur général délégué, Adrien Couret (35 ans, nommé à ce poste à 32 ans seulement). Sur cinq ans, c'est 500 millions d'euros qui seront consacrés au digital. La Macif a un temps de retard sur la Maif mais engage des moyens considérables et chamboule ses structures pour une évolution en profondeur.
Premier volet digital, la Macif se met en veille. Elle développe des communautés de sociétaires par l'intermédiaire des réseaux sociaux. Une première communauté d'une centaine de sociétaires est en place et permettra de remonter les approches, les besoins et d'en savoir plus sur leurs comportements. Premier assureur mutualiste, la Macif s'investit également sur la voiture autonome en pilotant le groupe de travail ad hoc à la Fédération française de l'assurance.
Cinq start-ups financées
Plus concrètement, elle investit. Elle a créé Macif Innovation, un fonds d'investissement doté de 15 millions d'euros d'amorçage. Avec trois partenaires : New Alpha Asset Management, Swen Capital, Daphni. Cinq start-ups sont ainsi financées : Carizy, CBien, Drust, GoMore, TellMePlus. Avec elles, la Macif investit dans les services d'accompagnement. Drust propose un boîtier connecté pour les voitures. Carizy, un site de vente de voitures d'occasion qui offre des garanties aux acheteurs, service qui est déjà accessible via macif.fr. La mutuelle a également investi dans l'auto-partage, en mettant 5 ME dans GoMore, un danois qui dispose d'une plateforme dédiée avec 1,5 million de membres sur cinq pays (Danemark, Norvège, Suède, Espagne, France) dont 70 000 en France. La Macif a déjà investi sur ce sujet dans 19 structures locales d'auto-partage.
La Macif a lancé une offre maison connectée en 2016, elle investit aujourd'hui dans CBien, une start-up qui propose une app pour identifier ses biens. En clair, vous disposez à tout moment de l'inventaire complet en ligne de vos biens, photos, fiches, contrats d'assurance, permettant de rapidement les identifier en cas de vol. Sur un tout autre sujet, l'analyse prédictive, la Macif investit (la Matmut aussi) dans TellMeMore, une start-up montpelliéraine. Voilà pour les cinq start-ups financées par Macif Innovation. La mutuelle teste également une autre application, venue du hollandais Monitorlinq, pour assurer le maintien à domicile des malades Alzheimer, avec alertes pour les familles, ou pour un centre d'appel.
Ne pas faire du digital pour faire du digital
PublicitéLargement expliqués lors d'une conférence de presse, ces investissements témoignent de l'engagement de la Macif dans le digital. Mais les directeurs généraux indiquent clairement ne pas faire du digital pour faire du digital. Le groupe est engagé dans une profonde transformation. La DSI change avec la nomination d'un directeur du digital et des systèmes d'information, Pierre Gauthier, un homme qui a fait toute sa carrière dans le groupe, de conseiller commercial à DSI, en passant par des directions régionales. Un non technicien, mais sans doute un homme du changement qui connaît bien les structures internes. Elles vont bouger !
Historiquement, la Macif est organisée en 11 régions (« 11 petites Macif » selon JM Raby), elles sont passées à 5 au 1er janvier dernier, l'Ile de France ne bougeant pas. Les autres fusionnent et derrière, leurs moyens se regroupent. Les centres d'appels, une vingtaine, ne vont pas fusionner mais être interconnectés. On sait que les systèmes d'information régionaux sont également indépendants les uns des autres. Jean-Marc Raby, le directeur général indique également que le management entre dans la danse en accompagnant cette transformation notamment en entraînant les salariés, une dizaine de milliers.
Les effectifs vont diminuer
Le DG se montre très sensible au facteur humain. Un exercice délicat. Il va négocier avec les représentants du personnel pour adapter leurs horaires. Ce n'est pas une mince affaire. A la Macif, les salariés travaillent 31h30 par semaine et vont passer aux 35 heures, c'est-à-dire travailler plus. En échange, la direction va leur accorder des compensations financières qui seront modulées dans le temps et s'ajoutent aux investissements engagés pour la transformation de l'entreprise. Mais le groupe verra ses effectifs diminuer, par les départs naturels d'une génération de retraités. La mutuelle veut aussi diminuer les fonctions back office. Elle indique ne pas toucher au front, les agences, qui ne sont que 500 (contrairement aux 5 à 7000 des grandes banques comme BPCE ou CA).
La Macif veut se transformer tout en gardant sa culture. On parle toujours de sociétaires, ils continueront de voter et d'être représentés, mais à côté la DG a créé une direction de l'expérience client. Dans ce cas, le mot client remplace bien celui de sociétaire. Ainsi va la Macif, obligée d'évoluer avec les nouvelles contraintes législatives et le comportement des consommateurs, mais soucieuse de garder sa culture sociale et mutualiste.
Article rédigé par

Didier Barathon, Journaliste
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