Le cloud reste trop confus pour la majorité des DSI

Trop de DSI sont encore perplexes sur la réalité du cloud computing, le dernier Gartner Symposium / ITxpo souligne cette impression.
PublicitéNous sommes en 2016 et pourtant, David Mitchell Smith, vice-président au Gartner, a dressé en quelques phrases, lors du Symposium / ITxp annuel de la société, un constat critique sur la vision du cloud computing par les DSI. « À bien des égards, nous sommes très éloignés d'une claire compréhension de ce qu'est vraiment le cloud computing. Il existe encore beaucoup de zones grises ». Pour lui, 80% des «clouds privés» des fournisseurs ne sont pas à proprement parler des clouds, il en va de même pour 30% des services de cloud public.
Contrairement à ce que dit le Gartner, la plupart des DSI passent au cloud. Aux Etats-Unis, une récente enquête de l'Uptime Institute, menée auprès de 1000 responsables informatiques, a révélé que 50% des décideurs IT de haut niveau veulent passer plus de charges de travail sur le cloud. Parmi les répondants, 23% estiment que ce changement se produira l'année prochaine, 70% le prévoient au cours des quatre prochaines années.
Si on constate autant de confusion, c'est que beaucoup de fournisseurs ont juste collé une étiquette « cloud » sur leur ancienne offre et attendent des DSI qu'ils achètent ce «nouveau» service. C'est ce qu'on appelle la lessive par le cloud. Les entreprises n'ont qu'à repeindre un ancien programme ou service avec une nouvelle couche de cloud, elles ajoutent 10% sur le prix, et se rebaptisent elles-mêmes entreprise de cloud. Regardez l'exemple d'Oracle.
Ne pas toujours se fier aux fournisseurs
Mais ce n'est pas le seul. Adobe Creative Cloud par exemple n'est pas un cloud. C'est un modèle de location de logiciels. Certes, vous pouvez partager des fichiers dans son infrastructure-as-a-service (IaaS) de stockage, mais vous pouvez aussi le faire avec du partage de fichiers réseau ou des services cloud tiers, tels que ceux proposés par Dropbox. Autre exemple, si vous pensez qu'il y a un Photoshop dans le cloud, vous avez tort. Pour utiliser Creative Cloud, vous téléchargez un gros client pour l'utiliser. Mais, malgré son nom, ce n'est pas un software-as-a-service (SaaS).
Un petit rappel s'avère nécessaire, l'Institut National des Standards and Technology (NIST) a défini le cloud computing pour nous en 2011. Il nous expliquait : «le Cloud Computing est un modèle pour rendre omniprésent et pratique, l'accès réseau sur demande, à un pool partagé de ressources informatiques configurables (par exemple, les réseaux, les serveurs, le stockage, les applications et les services) qui peuvent être provisionnés rapidement et libérés avec un effort de gestion minimal ou par les services d'interaction de son fournisseur ».
Pour le NIST, un cloud doit avoir cinq caractéristiques essentielles : le libre-service à la demande, l'accès large au réseau, la mise en commun des ressources, l'élasticité rapide ou l'expansion, et le service mesuré. Regardons de plus près.
PublicitéVous n'êtes pas forcément dans le cloud
Avec la demande en libre-service, les utilisateurs peuvent en principe disposer unilatéralement de ressources informatiques. Habituellement, mais pas toujours, vous faites cela avec un navigateur Web. Mais, si un technicien doit opérer manuellement sur un serveur pour rendre votre service disponible, vous n'êtes pas dans le cloud computing. Si vous avez besoin d'appeler le fournisseur pour obtenir une instance de serveur, vous n'y êtes pas davantage.
Concernant l'accès au réseau, le NIST n'explique pas seulement que les services de cloud doivent être disponibles sur Internet. Il estime que les ressources de cloud doivent être mises à disposition sur le réseau pour tous les appareils, des PC aux smartphones, en utilisant des protocoles standards ouverts tels que TCP / IP, HTTP, HTML, XML, Java et SOAP. S'il faut des normes de réseau propriétaires vous êtes loin du cloud standard ouvert, mais proche d'une solution propriétaire.
Avec la mise en commun des ressources, selon NIST, les ressources informatiques du fournisseur sont mis en commun pour servir plusieurs consommateurs à l'aide d'un modèle multi-locataire, avec des ressources physiques et virtuelles dynamiquement assignées et réaffectées en fonction de la demande des consommateurs. Même si le client n'a généralement pas de contrôle ou de connaissances sur l'emplacement exact des ressources fournies, une location indépendante peut être en mesure d'indiquer l'emplacement à un niveau d'abstraction plus élevé (par exemple, pays, état, ou centre de données).
Des ressources affectées dynamiquement
Quant à l'élasticité et à la rapidité, dans un cloud, vous n'avez pas à demander cinq serveurs supplémentaires, vous les obtenez de suite. Vos ressources informatiques sont affectées dynamiquement, libérées et réaffectées à votre demande. Dans le meilleur des clouds, les utilisateurs ne savent même pas qu'ils demandent plus de ressources. Si leur travail exige plus de ressources, le cloud les leur fournit tout simplement.
Si votre service de cloud ne répond pas à toutes ces caractéristiques, c'est que vous n'utilisez peut-être pas un cloud. Ce n'est pas un problème. Votre cloud peut encore fonctionner. Mais jetez quand même un coup d'oeil à vos services. Après tout, d'un point de vue pratique, les grandes différences entre les services de cloud et d'autres modèles, c'est que le cloud a tendance à être moins cher et beaucoup plus extensible et flexible. Les DSI savent sûrement déjà tout cela.
Steven J. Vaughan-Nichols / IDG (adapté par Didier Barathon)
Article rédigé par

IDG News Service,
Commentaire
INFORMATION
Vous devez être connecté à votre compte CIO pour poster un commentaire.
Cliquez ici pour vous connecter
Pas encore inscrit ? s'inscrire