Stratégie

Le Cigref rêve des nuages en gardant les pieds sur Terre

Le Cigref rêve des nuages en gardant les pieds sur Terre

L'Assemblée Générale du Cigref a été l'occasion d'un exercice classique de « bilan et perspectives » sur les grandes tendances IT des entreprises du moment comme des années à venir.

Publicité« En célébrant les quarante ans du Cigref, nous parlons de quarante ans d'évolution des entreprises » a proclamé Bruno Ménard au cours de l'Assemblée Générale du Cigref. Président de cette association et vice-président aux systèmes d'information de Sanofi-Aventis, il a tenu à rendre hommage aux mânes des fondateurs, au rapport du Conseil Economique et Social qui donna l'idée de la fondation du Cigref en 1970, à Pierre Lhermitte auteur de « Le Pari Informatique ». Pour Bruno Ménard, « le pari est derrière nous mais surtout devant nous avec l'explosion du numérique. »

Ce pari s'est traduit cette année avec des mots bien connus comme « cloud » et « éco-responsabilité », des récurrences comme « innovation » ou « gouvernance » et des tendances à long terme comme « entreprise numérique ».

Vers l'entreprise numérique

Dans son nouveau plan quinquennal 2010-2015, la Cigref va certes continuer à travailler sur les SI d'entreprises mais va de plus en plus se consacrer à « l'entreprise numérique » dont la définition et le périmètre sont sujets à débats très ouverts. « Il n'y a plus de différence entre informatique personnelle et informatique d'entreprise » constate en premier lieu Bruno Ménard. La transformation qui en résulte est certes considérable mais il reste à trouver les moyens d'en tirer des bénéfices pour les modèles des entreprises, ce qui est l'objet d'un programme de recherche de la Fondation Cigref, et d'empêcher que ce rêve ne se transforme en cauchemar de la sécurité.

Innovation et compétitivité

« La compétitivité des entreprises repose sur le bon usage des SI, ce qui implique de disposer des bonnes compétences, issues de la formation initiale ou continue » a martelé Georges Epinette, trésorier du Cigref, DOSI du Groupement des Mousquetaires et DG de la Stime.

Le Cigref a ainsi continué, en 2010, comme il le fait depuis dix ans, à travailler sur la GPEC au sein des DSI. Il mène des partenariats avec plusieurs grandes écoles et universités (EMSI, Université Paris Dauphine, HEC, Ecole des Mines de Paris, CNAM...). Avec le CNAM, le Cigref s'intéresse à la formation de chefs de projets pour la Chine et les membres du Cigref accueillent des stagiaires chinois.

L'association mène aussi des partenariats avec de nombreuses autres organisations représentatives d'autres métiers que l'informatique. L'objectif est bien sûr de toujours mieux servir les intérêts des entreprises.

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Développement durable, cloud, off-shore...

L'éco-responsabilité et le développement durable sont ainsi abordés au travers de partenariats avec l'Afnor ou l'AIM (Association Informatique et Management). Le Cigref a, sur ce sujet, travaillé sur les bonnes pratiques, sur la préparation des rapports obligatoires à partir de 2012 et sur l'intégration de la démarche dans la DSI comme elle l'est dans les autres directions des entreprises. Il a été remarqué que ce sujet était aussi une bonne occasion de faire remarquer positivement la DSI dans l'entreprise.

Autre concept clé de l'année écoulée, le cloud. L'informatique en nuages fait désormais partie du paysage du DSI mais le Cigref déplore que l'offre soit encore en voie de structuration. Les aspects transactionnels, la sécurité, l'interopérabilité et la réversibilité sont encore largement perfectibles dans ce domaine.

Sur l'off-shore, le discours du Cigref a évolué. De l'opportunité de réduire les coûts, on passe désormais à la prise en considération de risques. La validation des niveaux de service et le verrouillage du contrat sont considérés comme fondamentaux.

D'une manière générale, le Cigref veut multiplier les initiatives pour rendre plus « matures » les relations entre les entreprises et leurs fournisseurs IT, notamment les éditeurs de logiciels. Le dialogue est parfois « viril ». « Mais nous avons la volonté de progresser ensemble, d'avoir des relations de confiance à long-terme » a maintenu Francis Aaron, vice-président du Cigref et DSI du groupe Bolloré. Même s'il admet que le licencing est un sujet épineux, il a dissimulé avec peine son agacement face aux « audits » menés par les éditeurs de logiciels parfois un peu agressifs et surtout consommateurs de temps pour les équipes des DSI. Certes, il faut que les entreprises respectent les règles mais la présomption de culpabilité est mal perçue, d'autant que les politiques de licences des éditeurs sont pour le moins opaques et variables.

L'open-source et le cloud en chevaliers blancs

La réponse des DSI pourrait d'ailleurs se situer dans l'open-source dont la prise en compte est désormais considérée comme obligatoire dans toute étude de marché. Surtout pour répondre à la forte concentration des fournisseurs traditionnels.

« Le cloud fait aussi bouger les lignes en faisant apparaître de nouveaux fournisseurs » a souligné Francis Aaron.

Vers un DRN



Vers un DRN

A l'évolution de l'informatique, des SI, répond celle des hommes qui s'en occupent et notamment de leur chef. De directeur informatique, on est passé à directeur des systèmes d'information puis, parfois, au concept de CIO, habillant le terme anglo-saxon d'une majesté issue de la direction générale. Renaud de Barbuat, DSI de Thalès et administrateur du Cigref, a ainsi indiqué que le Cigref travaillait sur l'évolution du profil des DSI avec l'Institut Choiseul, Futurible, l'IFACI (Institut de l'Audit Interne) et le cabinet de recrutement par approche directe Heidrick & Struggles. Le DSI deviendrait ainsi d'abord un dirigeant d'entreprise, un DG, un stratège conscient des impacts sociétaux. Mais son avenir passerait sans doute par un changement de nom.

A l'image du Directeur des Ressources Humaines (DRH), certains DSI se rêvent déjà Directeur des Ressources Numériques (DRN).

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