La performance des joueurs anglais scrutée avec Google Cloud

Phases de jeux et stratégies plus performantes, le cloud est certainement l'avenir du football anglais. La Football Association s'est associé avec Google Cloud pour analyser les données et optimiser le jeu des joueurs des équipes anglaises.
PublicitéLa Fédération anglaise de football (Football Association) a conclu un partenariat technologique à long terme avec Google Cloud afin de centraliser les données qu'elle détient sur les footballeurs à tous les niveaux du jeu et de créer un ensemble d'outils qui permettront aux entraîneurs d'accéder plus rapidement aux informations sur les joueurs. Dans le cadre de cet accord pluriannuel, toute l'entreprise utilisera par défaut le logiciel de collaboration G Suite et les données seront migrées vers Google Compute Engine et Big Query pour le traitement analytique. La FA a déjà plusieurs téraoctets de données stockées dans Google Cloud auxquelles ses équipes d'analyse ont accès. Mais la Football Association veut aller plus loin dans son approche analytique en développant un outil propriétaire sur Google Cloud appelé Player Profile System (PPS) qui lui permettra de mesurer la performance, la condition physique, l'entraînement et la forme des joueurs à tous les niveaux.
Dave Reddin, responsable de la stratégie et des performances de l'équipe de la FA, a déclaré à nos confrères de Computerworld UK qu'en raison de la prolifération des technologies portables, toute l'industrie était confrontée à « une énorme masse de données », mais il reconnaît que le football est encore loin d'en tirer pleinement parti. « Comme c'est le cas sur ce nombreux marchés, le développement le plus passionnant concerne la compréhension de ces masses de données et pas seulement leur collecte », a-t-il déclaré. « Avec PPS, nous sommes encore loin d'obtenir les informations vraiment significatives qui nous intéressent le plus. Nous sommes en plein dans la vague de données, mais nous ne travaillons pas encore de manière transversale dans les flux et nous n'obtenons pas l'aperçu non linéaire ou non numérique que nous visons ».
Vers davantage d'indicateurs analytiques temps réel
Dave Reddin a eu des responsabilités dans l'équipe anglaise qui a remporté la Coupe du monde de rugby en 2003 et il a fait partie de l'équipe britannique pendant les Jeux olympiques de Londres de 2012. Il est désormais, au sein de la Football Association, responsable de la planification stratégique et de la planification de la performance de l'équipe masculine anglaise entraînée par Gareth Southgate. Il est également chargé de superviser l'analyse de la performance personnelle et du suivi des joueurs. En 2018, un dénonciateur anonyme avait mis en cause ses méthodes brutales et sa « culture de la peur », mais il a été mis hors de cause après une enquête interne.
Aujourd'hui, la FA veut améliorer son Player Profile System afin d'accéder à plus d'analyse de données en temps réel et permettre ainsi aux entraîneurs et aux analystes de mieux comparer et analyser les performances des équipes et des joueurs. L'objectif est de tirer parti des outils d'analyse intelligents, de gestion des données et de maintenance prédictive de Google Cloud. Dave Reddin souhaite non seulement que le PPS permette d'évaluer les performances historiques, mais qu'il permette aussi de réaliser des projections pour mieux planifier une partie. « Nous voulons voir dans quelle mesure nos interventions sont efficaces sur d'autres styles de jeu », a-t-il déclaré. « Comment briser un regroupement ou comment mieux attaquer en sortie de mêlée. Nous voulons aussi être capable de faire des projections et d'utiliser les données pour appliquer l'apprentissage machine et modéliser des actions en amont et ne pas se limiter à de l'analyse rétrospective ».
PublicitéUne application dédiée pour les entraîneurs
La vitesse de compréhension est clairement déterminante pour une décision technologique de ce genre, mais à court terme, Dave Reddin reste réaliste sur l'usage de techniques avancées comme l'apprentissage machine. « J'entends beaucoup parler de l'apprentissage machine et de ce qu'elle peut apporter, mais nous sommes encore à une étape difficile de ce parcours », a-t-il ajouté. « Nous devons capturer et structurer correctement les données pour que l'apprentissage machine soit efficace. En tant qu'équipe nationale, le volume de données que nous avons à traiter n'est pas celui des clubs. Même si nous consommons des données de Premier League, ce n'est pas tout à fait la même chose. Google a une grande expertise dans ce domaine et nous permet d'entrevoir de formidables opportunités ».
Jusqu'à présent, la Football Association a pu consolider la plupart de ses données sur les joueurs dans un système GCP unique, à partir duquel elle peut lancer des produits spécifiques destinées aux utilisateurs finaux qui tirent parti de ces données. Un des premiers objectifs de la FA a été de créer avec Google une nouvelle application pour les entraîneurs. « Nous voulions que les paramètres que nous recueillons sur un joueur soient facilement exploitables par les entraîneurs », a expliqué Dave Reddin. « Pour l'instant, ces données résident dans de multiples référentiels, certains hérités et d'autres assez rudimentaires. Donc, consolider ces données pour cet usage est notre priorité ».
Faciliter la prise de décision pour les sélections
Cette consolidation permettra aux entraîneurs de la FA de comparer rapidement les principales caractéristiques des joueurs et faciliter la prise de décisions en matière de sélection. Par exemple, quand l'Angleterre affrontera les Pays-Bas le mois prochain en Ligue des Nations, va-t-elle choisir un milieu de terrain comme Jordan Henderson ou un joueur plus expérimenté comme Declan Rice ? « Nous voulons compléter le point de vue d'expert du coach par un point de vue éclairé par les données », a-t-il déclaré. « Mais il ne s'agit pas de sélectionner les joueurs à partir d'un algorithme et ce ne sera jamais le cas ». Selon Dave Reddin, l'outil est actuellement en phase de test final et devrait être lancé dans « les prochains mois ».
Celui-ci estime aussi que le fait d'avoir Gareth Southgate comme entraîneur-chef est un avantage en raison de ses antécédents avec la FA. Celui-ci a entraîné les moins de 21 ans avant de devenir entraîneur-chef senior masculin en 2016. Et Gareth Southgate est arrivé au début de ce vaste virage organisationnel en faveur d'une approche plus analytique. « Cela fait un bout de temps que Gareth Southgate fait partie de la FA. Celui-ci n'est pas directement à l'origine de ces changements, mais il en a été un grand partisan », a-t-il ajouté. Quand Dave Reddin a rejoint la FA il y a six ans, il avait été un peu étonné de voir qu'une organisation comme la FA stockait encore ses données sur des disques durs sur site et que les gens utilisaient des feuilles de calcul Excel sur leurs postes de travail. « Le contrôle des courriels et des numéros de versions était partout la règle », a-t-il déclaré. « Désormais, la préparation d'une Coupe du Monde ou d'un entraînement se fait avec G Suite ».
Scott Carey, Computerworld UK (adaptation Jean Elyan)
Article rédigé par

Maryse Gros, Journaliste, chef de rubrique LMI
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