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La CNAM-TS et Air France KLM transforment leurs infrastructures IT

La CNAM-TS et Air France KLM transforment leurs infrastructures IT
Olivier du Merle d'Air France KLM, à gauche, et Jean-Philippe Grau de la CNAMTS, à droite, ont déployé de lourds projets d'infrastructure (photo Bruno Lévy).
Retrouvez cet article dans le CIO FOCUS n°151 !
Améliorer le rapport qualité/coût de la DSI : un enjeu de performance

Améliorer le rapport qualité/coût de la DSI : un enjeu de performance

DG, DAF et métiers attendent de la DSI une nette amélioration de son rapport qualité/coût. Ce sujet était le thème de la la conférence CIO à Paris le 5 décembre 2017 « Améliorer le rapport qualité/coût de la DSI : la performance IT prouvée à la DG et aux métiers ».Du groupe Total au Ministère de...

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Jean-Philippe Grau, CNAM-TS, et Olivier du Merle, Air France KLM, ont participé à la première table-ronde organisée lors de la dernière conférence CIO : « Améliorer le rapport qualité/coût de la DSI », le 5 décembre dernier.

PublicitéPour sa première table-ronde, CIO a convié le 5 décembre dernier deux personnalités marquantes du monde des infrastructures. Jean-Philippe Grau est directeur de la production de la CNAM-TS, la Caisse d'assurance maladie des travailleurs salariés, Olivier du Merle est responsable du centre informatique de Valbonne pour Air France KLM. Jean-Philippe Grau explique que la CNAMTS « c'est la sécu », c'est-à-dire la maladie, la vieillesse, les allocations familiales et l'ACOSS qui récupère les cotisations. Donc plusieurs organismes, les caisses primaires et les centres informatiques, la CNAMTS étant le plus gros de ces organismes, « nous traitons l'ensemble des remboursements et l'ensemble deq processus fraude et prévention ».

Le but est de transformer le SI dans une optique de réduction des coûts, en gardant un niveau de services élevé, « il faut que ça continue de fonctionner tout en réduisant les coûts, tout le monde connaît nos gros enjeux sur la dette financière. Le projet mené fait partie de cette réduction des coûts. Cette transformation décline le schéma directeur des SI sur la production informatique, on avait 9 centres d'exploitation et de traitement informatique complètement identiques, salles machines et supports niveau 1 et 2, applications, les mêmes compétences et applications. Seules les pratiques et les procédures d'exploitation diffèrent, la mutualisation restait à réaliser ». Une transformation destinée à réorganiser les centres et industrialiser la production pour une seule informatique et plus neuf centres différents, l'objectif étant de rationaliser, donc de réorganiser les centres et d'industrialiser.

Neuf centres spécialisés par domaine applicatif

« En fait, il s'agit de deux projets. Le premier de restructuration et de transformation, de mars 2012 à juin 2014, où on a restructuré l'organisation des centres et, derrière, l'industrialisation qui ne s'arrêtera pas, qui est en continu. Cette première phase a permis de regrouper l'infrastructure en deux centres et spécialiser nos neuf centres par domaine applicatif ». La Caisse a poussé la question plus loin pour faire du développement des applications exploitées. La phase deux traite d'industrialisation, avec un centre de supervision national. « On a également mis en place les processus ITIL de gestion  des incidents et des changements ainsi qu'un catalogue de services,  tout ça s'est fait avec une qualité de  service qu'il fallait maintenir voir améliorer, que les roadmaps continuent à se dérouler, le tout en tenant compte de l'aspect humain. On est 500 personnes, avec des changements de métiers ou d''affectation ».

Objectif important, « on voulait une amélioration de la qualité de service, de la performance, des coûts, une capacité supplémentaire de développement tout cela a pu se faire grâce à un sponsoring très fort de la DSI. Des gens ont dû changer de métier, ont été recyclés, la communication était mise à rude épreuve pour réussir cette transformation ».

PublicitéPassés d'un silotage géographique à une mutualisation au plan national, la CNAMTS a entraîné une réorganisation humaine et technologique. L'aspect humain est important, dès qu'on parle secteur public, dans une organisation peu réputée pour son agilité. « Tous les élus nous ont à l'oeil, on a dû composer. Les responsables des centres ont été mis à contribution pour bien participer, il a fallu traiter au cas par cas. Comme on a centralisé sur deux centres avec un niveau IaaS et PaaS, on a du accompagner les salariés avec les directions sur place et leur proposer des reclassements, certains sont partis en retraite et n'ont pas été renouvelés. L'évolution fait que, on embauche à nouveau ».

Une minute d'indisponibilité et c'est deux avions en retard

Olivier du Merle, groupe Air France KLM, explique avoir pas mal de projets pour se transformer, « on rentabilise nos lignes c'est le principal sujet. On est sur le haut de gamme plus que d'autres compagnies aériennes, notre travail consiste à offrir ce service dans un environnement compliqué. Les contraintes de niveaux de service sont très élevées ». Si les services informatiques ne fonctionnent pas, on ne vend plus, les avions ne décollent pas, une heure d'indisponibilité se chiffre à 2 ou 300 K/euros de pertes. « Une minute d'indisponibilité et c'est deux avions en retard. Le salarié tapote sur l'écran, prend 5 mn, avant qu'on intervienne c'est 10 avions retardés, donc pour le moindre incident, au-delà 5 mn, il faut trouver la solution rapidement. Un incident décale aussi tout le programme, il faut offrir des solutions aux passagers. Un incident très lourd au mois de mars dernier a duré 14 heures, ce n'était jamais arrivé, au total il a couté 14 millions d'euros, un par heure ! C'est tout le paradoxe, on a un effet ciseau, la qualité de service est un objectif, et en même temps il faut réduire les coûts ».

Le centre informatique de Valbonne a 40 ans, on 1977 Air France était une des 1ères entreprises à être sur la plateforme de Sophia. « Il fallait passer à autre chose, deux choses en fait. D'abord la contrainte de l'âge, le datacenter n'était plus gérable, avec des problèmes très pratiques, y compris le système de gestion des incendies ou celui de gestion des câbles, les faux planchers et les plafonds se trouvant en limite de  supporter le câblage. Par ailleurs, les besoins informatiques ne sont plus les mêmes, on voulait quelque chose de moderne et de plus efficient énergétiquement. On a profité du fait que la surface  de machines, 3 x 1000 mètre carrés, on s'est séparé au fil des années de 1000 puis encore de 1000 mètres carrés (car on a construit un autre datacenter à 10 km pour le PRA) donc nous restions dans  1000 mètres carrés  et nous avons décidé  réutilisé les autres ! «

Déplacer une VMAX de 800 Tera prend 24 heures

A un moment donné, il a fallu faire une bascule, simple et compliquée, on ne déplace pas 1000 serveurs en one shot. On réalise régulièrement des bascules sur l'un ou sur l'autre pour vérifier notre capacité de  résilience, planifier la migration régulière des machines, ce qui nécessite beaucoup de soins, d'opérations de nuit. « Le point clé a été le déplacement du stockage, déplacer une VMAX de 800 Tera synchro avec une autre prend 24 heures. On n'osait pas encore couper le lien entre les deux baies de disque on l'a fait. Des liens à 40 giga entre les deux baies, 6 heures de synchro pour le delta, on a pris la baie on l'a arrêtée 12 heures,  puis débranchée et déplacée d'un étage avec un monte-charge,  pas compliqué mais c'était 6 heures pour déplacer, puis 6 heures pour synchroniser ».

Dans l'existant, il y a aussi le système Top, sur deux machines Unisys propriétaires, avec de l'OS 220  qui gère une partie du SI du fret, mais la majorité du SI est sur Linux depuis 2004, « on a encore du legacy, mais tout le reste c'est du Linux et un peu de Windows ». Bilan de l'opération c'est l'économie sur l'énergie avec des allées froides, une chaine de transformation, on a misé sur une équipe plus efficace et en amont on récupère le chaud sur la chaine de froid pour réchauffer le site de Valbonne. Sur ce site existent un centre SI et un site de développement majeur pour la compagnie. C'est un millier de personnes sur le centre, donc beaucoup de bâtiments à chauffer, la facture de gaz a diminué de presque 70%. Autre élément : des gens 24/24 et 7/7 étaient dans l'ambiance du datacenter et dans un bocal où on insufflait du froid pour les machines et du chaud pour le personnel, ce dernier a été sorti dans une salle de supervision à part.

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