L'Université de Bourgogne se chauffe avec son nouveau datacenter

Conçu par Jerlaure, le nouveau datacenter TIER 3 de l'Université de Bourgogne va contribuer au chauffage des bâtiments et, en été, aux cuisines. Plutôt que de dépenser de l'énergie pour d'un côté refroidir le datacenter et de l'autre chauffer les bâtiments, ce procédé permet une double économie.
PublicitéLe projet a démarré en 2013. Livré fin 2015, le bâtiment du nouveau datacenter de l'Université de Bourgogne accueille progressivement ses serveurs et autres équipements. Il n'est pas encore officiellement inauguré. Ce datacenter a cependant d'ores et déjà une particularité encore rare : il contribue au chauffage des bâtiments (300 000 m² sur 115 ha) et, en été, à la production d'eau chaude pour les cuisines du restaurant universitaire.
Au départ, depuis l'origine du campus dans les années 1960, le chauffage était assuré par une chaufferie dotée de deux chaudières au charbon pour 7 MW. En 2013, l'université s'est raccordée au réseau de chaleur de la ville de Dijon. De ce fait, les emplacements du parc à charbon et de la chaufferie se sont retrouvés disponibles sur le plan foncier. Cela a permis d'envisager la construction d'un datacenter à cet emplacement, inscrit en 2013 au contrat Etat-Région. L'université a été désignée bien sûr maître d'ouvrage et un appel d'offres à désigné Jerlaure comme maître d'oeuvre, associé à un architecte et un cabinet d'études. Ce prestataire s'est chargé de livrer un bâtiment équipé du point de vue technique (alimentation, refroidissement, etc.) mais n'intervient pas sur la partie purement informatique du projet.
Un bâtiment pour de multiples usages
Le nouveau datacenter héberge progressivement les serveurs et autres équipements liés à plusieurs usages. Tout d'abord, le système d'information administratif de l'université est l'usage évident du lieu. Ensuite, le datacenter va pouvoir concentrer tous les serveurs des différentes équipes de l'université. Chaque équipe avait en effet sa propre salle, ce qui était loin d'être optimal. Le datacenter va donc être un centre de calcul numérique pour des domaines de recherche tels que la biologie ou la climatologie. Enfin, le bâtiment pourra être mis à disposition d'acteurs économiques bourguignon pour leurs propres besoins.
A terme, la puissance électrique globale des installations informatiques sera de 400 kW (une évolution est envisagée pour 800 kW). Pour l'heure, cette puissance est bien inférieure, tous les redéploiements d'équipements informatiques n'étant pas achevés. Le coût global du projet est de 3,2 millions d'euros.
Chauffer avec le calcul
Situé à l'emplacement de l'ancienne chaufferie, le datacenter est donc relié au réseau d'eau chaude de l'université. La chaleur produite par le datacenter (400 kW) est ainsi valorisée au lieu d'être évacuée. Mais, pour cela, il était nécessaire que la chaleur produite soit transportée à 90°C et non pas à 60°C comme le permettent la plupart des pompes à chaleur du marché. « Nous n'avons trouvé qu'un seul fournisseur en Europe capable de nous fournir la pompe à chaleur adéquate et cela a impliqué un surcoût d'environ 150 000 euros sur le projet » explique Daniel Niederlander, responsable adjoint du Pôle patrimoine à l'Université de Bourgogne.
Le retour sur investissement calculé initialement était de trois ans pour amortir ce surcoût. Dans les faits, cette estimation est optimiste puisqu'il se base sur un datacenter fonctionnant à pleine puissance, ce qui n'est pas encore le cas. La durée de rentabilisation sera donc un peu plus élevée. Mais le bilan carbone du projet est d'ores et déjà excellent. Le procédé est d'ailleurs éligible au dispositif du CEE (Certificats d'Economie d'Energie).
Article rédigé par

Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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