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L'aéroport de Dubaï analyse en temps réel ses données opérationnelles

L'aéroport de Dubaï analyse en temps réel ses données opérationnelles
Pour délivrer la meilleure expérience utilisateurs possible, Michael Ibbitson, le DSI de l'aéroport de Dubaï, exploite ses données opérationnelles en temps réel avec Splunk. (Crédit IDG)

L'aéroport de Dubaï exploite en temps réel ses énormes volumes de données opérationnelles pour proposer le meilleur service possible à la clientèle, depuis les files d'attente de sécurité jusqu'à la livraison des bagages. Il espère ainsi devenir « le plus gros et le meilleur aéroport du monde » pour les services.

PublicitéAncien DSI de l'aéroport londonien de Gatwick où il a mis en oeuvre des outils analytiques big data de Splunk pour essayer de réduire à zéro les temps d'attente aux portiques de sécurité, Michael Ibbitson est aujourd'hui vice-président exécutif pour la technologie et l'infrastructure des aéroports de Dubaï. Il voudrait appliquer ces mêmes pratiques à l'échelle d'un aéroport nettement plus important. En effet, avec ses 90 millions de passagers par an, Dubaï est l'aéroport international le plus fréquenté du monde. Comparativement, le volume de passagers annuel de Gatwick, aéroport secondaire de Londres, est de l'ordre de 35 millions.

Lors de la conférence .conf2017 organisée par Splunk cette semaine (du 25 au 28 septembre) à Washington D.C., Michael Ibbitson a expliqué à nos confrères de Computerworld UK que les défis de Dubaï « se situaient à une plus grande échelle, pas seulement au niveau de l'IT, mais aussi au niveau des infrastructures ». L'aéroport a également manqué de place pour s'étendre physiquement et sortir de sa configuration actuelle à deux pistes. « C'est pour cette raison qu'il fallait trouver des vecteurs de croissance dans l'innovation et l'automatisation », a déclaré l'EVP de Dubaï Airport. « Nous ne voulons pas être les plus grands, mais les meilleurs, en proposant de nouveaux services à la clientèle ».



Toutes les informations sont partagées entre les salariés. (Crédit Dubaï airport)

Regrouper les opérations dans un seul amphithéâtre 

L'un des tout premiers projets de l'ancien CIO a été de lancer la création d'un centre d'opérations aéroportuaires regroupant toutes les équipes opérationnelles, notamment les opérations aériennes, le transport et l'IT de façon à ce qu'elles puissent partager des données avec Splunk. Le centre ouvrira ses portes un peu plus tard cette année. Dans ce bâtiment spécialement conçu, les équipes seront installées ensemble dans un vaste amphithéâtre, et tous les personnels pourront voir les données reportées en temps réel dans des tableaux de bord affichés sur de grands écrans. « Toutes les intégrations de données seront réalisées en arrière-plan, les données significatives étant délivrées à travers des applications ou une plate-forme comme Splunk, avec une série de tableaux de bord auxquels il est possible de se connecter via des pages Web », a expliqué Michael Ibbitson.

L'expérience client sous contrôle

Depuis un an, l'aéroport de Dubaï utilise deux déploiements de Splunk Enterprise, l'un pour ses opérations informatiques traditionnelles et l'autre pour assurer des fonctions analytiques plus générales sur le temps d'attente et les flux de bagages. L'objectif est de contrôler les données sur l'ensemble du domaine - 4,5 milliards de points de données et de points de comptage - pas seulement les logs du système informatique, mais aussi les données des capteurs, des systèmes de contrôle du trafic aérien, des flux de transport et d'autres infrastructures critiques. Et le projet très ambitieux de l'ancien CIO de l'aéroport de Gatwick ne s'arrête pas là. Il veut aussi réduire de 20 % les dépenses énergétiques, très élevées, de l'aéroport et offrir aux passagers le meilleur WiFi de tous les aéroports du monde. Celui-ci veut également faire baisser les temps d'attente aux portiques de sécurité en dessous de cinq minutes, dans le même ordre de grandeur que le projet de l'aéroport londonien qu'il a supervisé.

Publicité Pour ce qui est de la consommation d'énergie, le vice-président exécutif a déjà commencé à déployer des capteurs et à utiliser Splunk pour améliorer la visibilité sur l'utilisation de l'énergie. Son équipe pourra ainsi repérer les points de pincement et identifier les zones les moins efficaces énergétiquement. En réduisant sa consommation d'énergie de 20 % - soit actuellement 2,5 % de la consommation de toute la ville - l'aéroport pourrait économiser 25 millions de dollars par an d'ici 2023. La première tâche est de collecter les données des systèmes de gestion des cent bâtiments que comporte l'aéroport. Splunk permet à l'aéroport de consolider ces données et de transmettre aux responsables de l'entreprise des informations en temps réel sur la consommation d'énergie afin qu'ils prennent les mesures nécessaires pour gérer plus efficacement ces dépenses.

La sécurité sans nuire à la fluidité 

La réduction des temps d'attente au niveau des portiques de sécurité est un sujet que Michael Ibbitson connait bien. En récoltant des données de capteurs placés dans les plafonds de ces zones et de caméras 3D, l'aéroport peut savoir en temps réel quelle est la durée d'attente au niveau des portiques. Il peut aussi, à partir des historiques, faire des prévisions d'affluence. L'aéroport peut transmettre ces données aux personnels des opérations. En cas de pic d'affluence, et si les volumes de passagers deviennent trop importants, les personnels peuvent envoyer des notifications via une application, et l'aéroport peut prendre des mesures pour fluidifier le trafic de passagers et réduire les temps d'attente.

 

Il y a plus de portiques à Dubaï qu'à Roissy CDG.

Les agents de sécurité de Dubaï ne sont pas employés par l'aéroport. Ce sont des agents de police. C'est pourquoi l'aéroport a décidé de ne pas permettre aux non-salariés d'accéder à ses tableaux de bord analytiques et de les réserver aux cadres supérieurs. Cette approche est différente de celle adoptée par l'aéroport de Gatwick où tout le personnel de sécurité a accès aux informations sur les passagers sur des moniteurs accrochés en hauteur. Depuis la mise en oeuvre de Splunk et des nouvelles procédures, les temps d'attente au niveau des portiques de sécurité dans les zones de transfert ont été réduits de moitié, passant de huit à quatre minutes.

Des améliorations dans la gestion des bagages

Désormais, Michael Ibbitson se concentre sur l'usage des données pour réguler le flux de bagages au niveau de l'aéroport, y compris par l'identification des goulets d'étranglement. « Nous avons lié le système opérationnel et nous avons utilisé Splunk pour valider nos changements », a-t-il expliqué. Pour chaque bagage, l'aéroport collecte maintenant des données à 200 points de passage, sur les 15 kilomètres de tapis roulant qu'il est amené à parcourir à travers le système. Le personnel peut détecter des problèmes qu'il ne soupçonnait pas. Par exemple, sur une portion du système, le marqueur horaire était calé sur l'année 2047, si bien que le système pensait que ces bagages circulaient depuis longtemps et essayait à tort de les traiter en priorité. Selon l'ancien CIO, alors que le système peinait à traiter 10 000 bagages à l'heure, il peut maintenant en gérer jusqu'à 13 000 à l'heure sans difficulté. Dans un avenir proche, Michael Ibbitson prévoit d'introduire de l'apprentissage machine dans les données de bagages afin de savoir 12 à 24 heures à l'avance où il sera délivré. Le système pourra ainsi envoyer un SMS aux clients pour leur dire à quel moment et au niveau de quel carrousel, ils pourront récupérer leur valise.



Jusqu'à 13 000 bagages délivrés à l'heure. 'Crédit Dubaï airport)

Le meilleur WiFi de tous les aéroports

Sur la base de plusieurs études de marché, l'aéroport de Dubaï a constaté que dans l'indice de satisfaction global des clients la qualité du WiFi tenait une place importante. « Nous voulions offrir à nos clients le meilleur WiFi gratuit possible sur l'ensemble de l'aéroport », a déclaré Michael Ibbitson. Parce qu'elle a les moyens de surveiller l'usage et la performance du WiFi en temps réel, l'équipe des opérations informatiques peut repérer les points d'accès suspects, identifier les points noirs et cibler ses investissements en conséquence. Enfin, il y a ce que l'aéroport appelle la « Salle de bain dorée », un projet visant à améliorer la propreté des toilettes. « Si l'on veut avoir des toilettes toujours propres, il faut comprendre comment elles sont utilisées », a déclaré l'EVP de Dubaï Airport. « Il est inutile de nettoyer des toilettes qui n'ont pas été utilisées pendant les trois dernières heures. Là aussi, il est possible de faire des économies en regroupant les opérations de nettoyage dans les créneaux horaires où elles sont le plus utilisées. Dans ce cas, il s'agissait d'identifier les pics et d'adapter le contrat de nettoyage en conséquence ».



La bonne qualité du signal WiFi est une des priorités du DSI de l'aéroport de Dubaï. (Crédit Dubaï airport)

Article de Scott Carey / IDG News Service (traduit et adapté par Jean Elyan)

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