Jim Fowler (General Electric) : « Les machines diront aux hommes quoi faire »

S'exprimant lors de l'Open Network User Group (ONUG) Fall Conference qui se tenait les 17 et 18 octobre à New York, Jim Fowler, le CIO de General Electric, a partagé sa vision sur les machines connectées et l'analytique avancée, et a évoqué l'impact économique tangible créé par ces évolutions.
PublicitéGeneral Electric a équipé 650 plates-formes pétrolières de la British Petroleum (BP) avec des capteurs et des logiciels qui transmettent les données opérationnelles à une plate-forme centrale de GE. L'analyse de ces données optimise le fonctionnement des plates-formes pétrolières, augmentant leur efficacité de 2 à 4%. Selon le CIO, l'essentiel des gains de productivité obtenus n'est pas imputable aux employés, mais aux machines. « Les machines disent aux hommes ce qu'ils doivent faire plutôt que l'inverse », a déclaré M. Fowler lors de la Fall Conference de l'ONUG. Les capteurs et la plate-forme logicielle de support ont permis d'obtenir des améliorations progressives dans la production et d'éviter les temps d'arrêt. « C'est cette association des technologies de l'information et de la technologie opérationnelle qui crée de la valeur ».
Les apports de l'IoT
Les machines équipées de ces systèmes avancés peuvent diagnostiquer elles-mêmes les problèmes. Elles accélèrent les procédures de maintenance et réduisent les temps d'arrêt. L'application Field Vision de General Electric utilise la même approche sur les propres lignes de production de turbines à gaz et d'équipements d'imagerie médicale du constructeur. Les chaînes de fabrication transmettent des données de diagnostic à un hub central, et si une pièce a besoin d'être remplacée, le système lance automatiquement un processus de la chaîne d'approvisionnement pour la commander. Pour Jim Fowler, « cette planification des ressources machine (MRP) représente la prochaine évolution de la planification des ressources d'entreprise (ERP) ». Quand les personnels arrivent sur le terrain pour réparer une machine, la nouvelle pièce est déjà sur place et ils peuvent passer leur temps à résoudre le problème plutôt qu'à diagnostiquer la panne éventuelle. « 75% de toutes les réparations sont réalisées à l'aide de l'intelligence artificielle. Nous savons quelles pièces commander, quelles compétences réunir, nous avons la liste complète des matériaux, les plans de la machine et l'historique des maintenances ». GE espère que cette nouvelle approche permettra d'économiser cette année 2,5 millions de dollars en coûts de productivité.
General Electric met également cette technologie à disposition de ses clients sous la marque GE Digital. L'objectif de l'offre est d'apporter une meilleure disponibilité des systèmes aux clients et un débit opérationnel plus élevé. Cela signifie que les machines produisent plus que le quota pour lequel elles ont été conçues. « L'idée est de permettre à nos clients de tirer plus de valeur des produits qu'ils possèdent déjà chez nous », a déclaré le CIO de GE. Selon lui, GE Digital pourrait rapporter 10 milliards de dollars de revenus à General Electric.
Publicité Le rôle important du cloud
En plus des données machines qui servent à améliorer les processus opérationnels, l'entreprise utilise de plus en plus le cloud public pour alimenter plusieurs de ces projets. La plate-forme logicielle Predix développée par GE est au coeur de cette innovation. Predix fonctionne à la fois sur un cloud privé hébergé par l'entreprise et sur des ressources de cloud public, hébergées notamment sur Amazon Web Services et Microsoft Azure. Jim Fowler compte limiter l'usage des ressources sur site et construire de nouvelles applications dans le cloud public. Celui-ci fait remarquer que le cloud public coûte moins cher à GE que son infrastructure existante, même s'il reconnait que toutes les entreprises ne peuvent pas en dire autant. Selon le CIO, 40% de l'infrastructure de l'entreprise se trouve dans le cloud public, ajoutant : « Nous allons l'étendre autant que possible ».
Un processus de changement global en interne
Jim Fowler a également insisté sur le fait que tout cela n'était pas arrivé en une nuit. « Ces évolutions sont allées de pair avec un travail plus global de l'entreprise qui a cherché à utiliser des logiciels et d'autres technologies émergentes pouvant soutenir l'activité ». Selon M. Fowler, l'une des clés de la mise en oeuvre de cette stratégie consiste à supprimer les structures de gestion verticale traditionnelles pour créer davantage de plates-formes logicielles horizontales partagées. Par exemple, l'application Field Vision est utilisée à la fois dans les unités de production de turbines à gaz et par celles d'imagerie médicale, ce qui n'était pas le cas auparavant. Ces deux groupes qui utilisaient pourtant des ressources similaires travaillaient sur des systèmes distincts. « L'entreprise encourage également les employés à acquérir des compétences pluridisciplinaires et ils bénéficient pour cela d'une formation intégrée à leur temps de travail », a encore précisé M. Fowler.
Article de Brandon Butler / IDG News Service (traduit et adapté par Jean Elyan)
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IDG News Service,
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