Stratégie

Innovation ouverte : la Société Générale passe aux actes

Innovation ouverte : la Société Générale passe aux actes
Aymeril Hoang, directeur de l’innovation du groupe Société Générale, a détaillé le plan d’open-innovation du groupe bancaire.
Retrouvez cet article dans le CIO FOCUS n°135 !
GDPR, l'une des conditions pour l'innovation numérique

GDPR, l'une des conditions pour l'innovation numérique

L'innovation par le numérique intéresse fortement les entreprises. Mais le numérique connaît ses règles et obligations. Parmi celles-ci, le nouveau GDPR (RGPD, règlement général européen sur la protection des données) est sans doute celui dont on parle le plus aujourd'hui.

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La Société Générale a adopté très concrètement l'innovation ouverte en accueillant et soutenant des start-up dans ses locaux.

Publicité« Il ne faut pas croire que, parce que l'on est ancien sur un marché, on détient toute la connaissance : il faut s'ouvrir pour avancer à l'ère du digital » a martelé Françoise Mercadal-Delasalles, directrice des Ressources et de l'Innovation du groupe Société Générale, en ouvrant la présentation de la démarche d'open-innovation du groupe bancaire. Ce constat explique la grande implication de la Société Générale vis-à-vis des start-up qui se décline en plusieurs modalités.
Historiquement, ce partenariat s'est d'abord basé sur des écoles et sur des lieux détenus par des partenaires. De ces lieux, la banque a appris de bonnes pratiques. De là vient la création du lieu Le Plateau, dans le bâtiment Les Dunes, nouvelle implantation de la Société Générale à l'Est de Paris. Dans ses 1000 m², 150 postes de travail et des locaux de différents types sont à disposition de cinq start-up externes et trois internes. Ce lieu n'est pas le seul géré par la banque. Il en existe d'autres à Bangalore, à Dakar, etc. et leur nombre devrait s'accroître dans les mois à venir. Ces lieux fournissent des locaux et des moyens mutualisés (y compris des logiciels ou des robots !). Plus récemment, la Société Générale a créé son fonds d'investissement spécialisé dans les start-up et a développé ses relations avec d'autres fonds d'investissements externes, notamment pour sélectionner les projets intéressants. Les investissements peuvent aller jusqu'à un rachat, par exemple la FinTech Fiduceo par Boursorama.

Une démarche internationale

La multiplication des lieux vise surtout à adopter une démarche mondiale. Aymeril Hoang, directeur de l'innovation du groupe Société Générale, a ainsi souligné deux avantages à cela. Le premier est de pouvoir -notamment en Afrique où la population est encore en voie de bancarisation- développer des innovations correspondant à des usages locaux en les prototypant au plus près des utilisateurs. Le deuxième est bien sûr de multiplier les sources d'innovations. Parfois, des directions métier de la banque lancent un véritable appel d'offres au sein du réseau des start-up identifiées, au nombre supérieur à mille.
Ce réseau est géré dans le Start-up Radar. Tout collaborateur qui rencontre une start-up peut soit la signaler s'il est le premier à la rencontrer, soit consulter son historique de relation avec la banque. Il s'agit donc d'effectuer une découverte et une évaluation collaboratives des start-up. Maturité, pertinence, pérennité et risque sont des facteurs importants à connaître quand on envisage de recourir à une start-up ou d'y investir. Par ailleurs, faire se croiser des start-up tant internes qu'externes que des lieux comme Le Plateau permet un enrichissement mutuel via des échanges méthodologiques ou technologiques. La Société Générale ne veut pas se contenter de « repeindre un bâtiment à ses couleurs pour y louer des locaux à des start-up » selon Françoise Mercadal-Delasalles. Personne n'aura reconnu une pique visant Le Village du Crédit Agricole, bien sûr.

PublicitéLes start-up internes mélangées à des start-up externes

Les start-up accueillies sur Le Plateau peuvent être internes ou externes. Les externes peuvent provenir de cinq filières : celles dont le fondateur est un collaborateur de la Société Générale, celles repérées par des directions métier du groupe bancaire, celles qui travaillent déjà avec ces métiers, celles envoyées par des partenaires les ayant déjà incubées et, enfin, celles qui sont clientes de la Société Générale et ont été signalées par le réseau d'agences. Côté interne, il s'agit de collaborateurs ayant eu une idée validée par leur direction et étant détachés de leur quotidien pendant des périodes renouvelables de trois mois. Certaines peuvent être issues de la quinzaine de hackathons organisée depuis 2014.Ces start-up internes fonctionnent pratiquement à budget zéro (en dehors des salaires des collaborateurs détachés) : pas de marketing ou de sous-traitance, du moins dans les premiers mois. Des investissements peuvent être ponctuellement consentis (logiciels, outils...) mais sont mutualisés pour l'ensemble du Plateau. Le maître mot est la frugalité.
L'objectif est clairement d'éviter toute forme d'attachement aux projets et toute lourdeur. En rupture avec la culture classique ceinture-bretelles-études préalables des grandes organisations, la start-up interne se lance en totale agilité... et peut s'arrêter à tout moment. Elle peut donc prendre des risques et bénéficier d'un droit à l'échec. Plus exactement, « débrancher un projet n'est pas un échec puisque l'on a appris » a rappelé Aymeril Hoang. Et le mélange des start-up vise aussi à la sérendipité : faire naître de nouveaux business à partir de rencontres. A la fin de 2016, La Société Générale avait plongé en immersion plus de 1300 collaborateurs, créé cinq start-up internes et mené quinze projets en mode start-up.
Bien entendu, tout est partagé... sauf les données, évidemment sensibles dans une banque.

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