Stratégie

Innovation : Les barrières doivent sauter

Nicolas Chapuis, DSI du Ministère des Affaires Etrangères, et Julien Gueguen, responsable de projets innovations du Crédit Mutuel Arkea, se sont exprimé sur une table ronde à la conférence CIO Innovation

Retrouvez cet article dans le CIO FOCUS n°89 !

La DSI acteur clé de l'innovation du métier de l'entreprise

CIO a organisé la Matinée Stratégique Innovation 2015 le 25 novembre 2014 au Centre d'Affaires Paris-Trocadéro. Bien sûr, professer que la DSI est au coeur de l'évolution de l'entreprise, que l'innovation repose sur elle, etc. est d'une extrême banalité. Mais encore faut-il être en mesure d'une...

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Invités à s'exprimer lors de la conférence CIO Innovation du 25 novembre 2014, Nicolas Chapuis, DSI du Ministère des Affaires Etrangères, et Julien Gueguen, responsable de projets innovations du Crédit Mutuel Arkea, ont révélé la clé du succès : il faut casser les barrières.

PublicitéAlors que le sociologue Stéphane Hugon venait d'expliquer qu'il fallait évoluer vers une innovation « fratriarcale », ceux qui lui ont succédé sur la scène de la conférence CIO Innovation du 25 novembre 2014 ont imagé ses propos. Nicolas Chapuis, DSI du Ministère des Affaires Etrangères et Julien Gueguen, responsable de projets innovations du Crédit Mutuel Arkea ont montré lors d'une table ronde comment casser les barrières.

« je me retrouve complètement dans les propos de Stéphane Hugon », a ouvert Nicolas Chapuis. Quand il est arrivé à la tête de la DSI du ministère des affaires étrangères en 2011, il était confronté à un système d'innovation verticale complètement verrouillé. Les collaborateurs étaient enfermés dans les contraintes du SI et les contournaient outrageusement. « Nous n'étions plus capable de répondre à leurs demandes », témoigne Nicolas Chapuis. Sous l'impulsion d'Alain Juppé puis de Laurent Fabius, ministres successifs des Affaires Etrangères, un projet de fluidification de l'information diplomatique a été lancé. « L'ambassadeur de France à Tokio devait pouvoir discuter avec celui de Washington sans pouvoir passer par Paris », explique le DSI. S'en est alors suivi un décloisonnement complet de l'infrastructure avec la mise en place d'un réseau social pour les 14 000 agents du ministère des affaires étrangères mais également à disposition des autres ministères. « Nous sommes rentrés dans une phase de partage total », déclare Nicolas Chapuis.

De son côté, Julien Gueguen abonde dans le sens du partage. Le Crédit Mutuelle Arkea, groupement national de banques et d'assurances a mis en place une démarche innovante pour détecter les nouvelles idées. « Il est pour nous très important d'être au plus proche des attentes des clients. Nous ne pouvons plus nous contenter de simplement leur donner leur relevé de compte », explique Julien Gueguen. « Nous ne travaillons pas sur l'innovation pour la technologie mais pour les usages clients ». À travers l'internet des objets ou les outils web, le Crédit Mutuel Arkea étudie de multiples pistes. « Nous incitons l'ensemble de nos employés mais aussi nos clients et nos fournisseurs à nous faire part de leurs idées », explique Julien Gueguen.

Établir des profils

Il est rejoint sur ce point par Nicolas Chapuis. « À travers notre plateforme nous mettons non seulement à contribution nos équipes au sein du ministère mais également ceux des autres ministère. Dans les prochains mois, nous allons égalemment intégré des données venant d'acteurs complètement externes à l'administration », déclare le DSI. La mise en place d'un réseau social d'entreprise permet en outre de « cartographier » cette faune de collaborateur. « Nous les avons individualisé. Nous pouvons mesurer leur niveau d'interaction et comprendre comment ils collaborent », explique Nicolas Chapuis. C'est en outre une très bonne manière de voir comment sont accueillies les innovations. Le DSI poursuit : « Si un document est partagé et approuvé 3 000 fois sur le réseau social, nous savons qu'il a reçu l'assentiment de nos pairs ».

Publicité Les deux hommes assurent toutefois qu'une telle transition demande une refonte totale du management. « Nos managers ne sont ainsi plus noté en fonction des résultats de leurs équipes mais sur leurs capacité à encourager le partage », témoigne Nicolas Chapuis.