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Eiffage teste les applications métiers de la réalité virtuelle

Eiffage teste les applications métiers de la réalité virtuelle
Karim Harbaoui, directeur des applications de collaboration et de prévention à la DSI d’Eiffage, présente le matériel employé.

Eiffage a mis en place une « VR Room » pour tester des utilisations métiers de la réalité virtuelle. Un premier usage, pour la commercialisation immobilière, est en cours de déploiement. D'autres sont actuellement envisagées.

Publicité« Il y a beaucoup de cas où la réalité virtuelle a un intérêt métier » souligne Karim Harbaoui, directeur des applications de collaboration et de prévention à la DSI d'Eiffage. Il s'agit bien ici de véritable réalité virtuelle immersive, pas d'une banale imagerie 3D. La DSI du groupe de BTP joue son rôle en proposant des technologies, en vérifiant la maturité et la possibilité de mise à l'échelle puis en mettant en oeuvre, mais les cas d'usages sont, eux, imaginés par les métiers. Pour que ceux-ci puissent réellement se rendre compte de quoi il s'agit, la DSI d'Eiffage a installé, à proximité du siège du groupe à Vélizy-Villacoublay, une « VR Room ».

Le premier usage a, en fait, justifié l'investissement initial, qui reste malgré tout limité. En l'occurrence, il s'agissait pour Eiffage Immobilier (le promoteur de logements du groupe) d'aider les acquéreurs d'appartements à faire les meilleurs choix d'aménagements et à se projeter dans leur futur logement. Si le projet initial consistait à mettre en place une banale imagerie 360° pour visiter virtuellement un bâtiment pas encore construit, il a évolué en bénéficiant des avancées technologiques disponibles et validées par la DSI.

Un monde virtuel qui se personnalise

L'usage de la réalité virtuelle immersive permet en effet à l'éventuel acquéreur d'un logement de réellement s'y promener. De plus, le développement opéré permet de modifier à la volée le logement en fonction des options disponibles. Par exemple, en pointant un faisceau virtuel vers une porte ou un sol grâce à la poignée de contrôle en main, le prospect peut changer un style ou une couleur, dans une liste d'options disponibles. Et il voit aussitôt les conséquences de ses choix. De même, il peut regarder par les fenêtres virtuelles la véritable vue qu'il aura. Les personnes l'accompagnant peuvent, de leur côté, visualiser sur un écran normal une version 2D aplatie de ce que la personne en immersion voit. Pour l'instant, une seule personne peut être en immersion par instance.

L'ergonomie de l'outil est d'une très grande simplicité et se maîtrise en quelques secondes. Il suffit de se déplacer ou de pointer avec la poignée pour que les mouvements soient reproduits en temps réel dans le monde virtuel. Les murs réels de la pièce où les acquéreurs se trouvent sont modélisés sous forme d'une grille dans le monde virtuel pour éviter les accidents. Et il est possible de se téléporter à un autre endroit, également grâce à la poignée de pointage : cette fonction évite de devoir avoir une pièce dédiée aussi grande que l'appartement à visiter. A l'inverse, dans le monde virtuel, il est possible de traverser les murs, ce qui génère tout de même un certain stress très irrationnel la première fois.

Des technologies éprouvées pour un usage innovant

PublicitéLe logiciel est un développement interne du groupe Eiffage basé sur le moteur Unity 3D de Unity Technologies. « Il y a deux moteurs principaux pour les jeux vidéos, celui de Unreal Engine et celui d'Unity » explique Karim Harbaoui. Le moteur Unity 3D lui-même n'est pas open-source mais Unity bénéficie d'une large communauté proposant un grand nombre de modules qui peuvent l'être. Cette plate-forme permet ensuite de générer aisément des applications pour les principaux environnements d'exécution, du PC à la console de jeux, en tenant compte du terminal d'affichage.

Eiffage a choisi d'utiliser pour cette application un casque HTC Vive. Karim Harbaoui regrette : « chaque casque garde actuellement des caractéristiques propres et il faut adapter le logiciel à l'environnement choisi ». Le casque est connecté en wi-fi très haut débit à un simple PC sous Windows (avec une configuration évidemment de type gamer passionné), ce qui facilite l'immersion sans « fil à la patte » (le câble USB). La pièce comporte par ailleurs des capteurs infra-rouge dans chaque coin, ce qui permet de détecter la position de l'expérimentateur dans la pièce et ses changements, la détection des mouvements étant avant tout gérée par le casque lui-même.


Dans la VR Room d'Eiffage, Karim Harbaoui porte ici le casque, ce qu'il voit étant reproduit sur l'écran 2D au fond. On aperçoit trois détecteurs infra-rouge près du plafond. Le PC où le moteur tourne est sur la droite derrière le pilier.

Des usages qui vont se multiplier

Si l'usage de la réalité virtuelle pour Eiffage Immobilier est aujourd'hui prête et amorce un déploiement progressif sur les programmes en cours (une version avec du matériel moins onéreux pourrait également être, à terme, privilégiée), d'autres usages sont envisagés. Le rôle de la VR Room est, précisément, de valider ces nouveaux usages, ces nouveaux scénarios. Mais la technologie est maîtrisée, les développements de base peuvent être mutualisés. Parmi les usages particulièrement examinés, la prévention des risques professionnels est en ligne de mire.

Sujet extrêmement important pour le groupe, la technologie pourrait déboucher prochainement sur des serious game immersifs. Pour Karim Harbaoui, « la réalité virtuelle, selon les études disponibles, permet une attention supérieure de 40 %. Le recours à l'haptique permet, de plus, une véritable sensation du réel. » Si cet usage devrait être le prochain développé, d'autres seront étudiés par les métiers du groupe dans la VR Room.

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