DSI : vos jours sont-ils comptés ?

L'avenir d'un DSI se mesure à son degré d'ouverture et de proximité aux autres directions et à son PDG.
PublicitéDirecteur des systèmes d'information ou de l'innovation, cadre supérieur des systèmes opérationnels : beaucoup de titres désignent les patrons de l'IT. Le DSI est le titre le plus communément donné. Il désigne celui ou celle qui supervise les systèmes technologiques et la stratégie nécessaire pour s'aligner sur les objectifs de l'entreprise.
Avoir ce titre de directeur implique une attente des autres directions de l'organisation. Elles veulent qu'on s'implique à leurs côtés. Qu'on soit leur égal au sein de la direction. On s'attend à voir le DSI en haut de l'organigramme avec le chef d'entreprise, le DAF, le directeur des opérations. Au sein d'un groupe de dirigeants travaillant vraiment ensemble, le PDG étant le chef suprême ou si vous préférez le capitaine d'une équipe.
Le DSI doit alphabétiser les autres directions
Pour certaines organisations, c'est le cas. Les DSI rendent compte aux directeurs financiers, aux cadres des directions métier. Ils peuvent aller jusqu'à trois ou quatre échelons de séparation par rapport au PDG. Mais, plus cette séparation est grande, plus le manque d'alphabétisation numérique des cadres et dirigeants est important. Un faible niveau d'alphabétisation conduit à une dette numérique qui reviendra hanter l'entreprise pendant de nombreuses années, car les décisions prises par de faux amis du DSI, mal avisés, collaborant mal avec lui vont s'avérer coûteuses. Les cadres concernés, considèreront la DSI comme un fardeau, leurs échecs seront la faute de l'IT et n'auront rien à voir avec leurs propres décisions.
Mais dans un autre type d'organisation, où la séparation entre la DSI et les autres directions est réduite, les choses semblent très différentes. Le DSI devient un membre à part entière de l'exécutif et la technologie devient un investissement qui peut aider l'entreprise à prospérer.
Voici les vraies différences entre ces deux types d'organisations.
Type d'entreprise 1 : l'informatique est un fardeau financier
La DSI est séparée du reste de l'entreprise. Cette dernière se plaint que l'informatique ne fonctionne tout simplement pas et qu'elle ne comprend pas ses besoins. Beaucoup de gens dans ce type d'entreprises ont entendu parler de technologies bien meilleures, vantées par l'ami d'un ami. Ils estiment que sans informatique, l'entreprise fonctionnerait correctement.
De son côté, l'IT se plaint amèrement du fait que les cadres de l'entreprise ne comprennent pas la technologie. Ils estiment que si seulement ces cadres prêtaient un peu d'attention à la DSI, l'entreprise irait mieux. Ils croient que l'entreprise ne comprend tout simplement pas les avantages de ce que le dernier système d'exploitation fera pour eux. « Si seulement nous pouvions mettre à jour tous les serveurs et les PC, l'organisation serait plus heureuse », explique la DSI.
PublicitéCes organisations ont construit une barrière entre l'entreprise et sa DSI, chaque partie blâme l'autre et réciproquement.
Type d'entreprise 2 : l'IT maximise le retour sur investissement
Dans ce cas, l'informatique fait partie intégrante de l'entreprise, fournissant une prestation de services transparente et efficace. Il n'y a pas de discussion sur les systèmes d'exploitation, les ordinateurs de bureau et les applications. Toutes les conversations sont autour de l'information et de sa distribution : comment et où l'accès est fourni aux utilisateurs.
Ces organisations fournissent aux utilisateurs les bonnes informations pour les aider à faire un meilleur travail. Le groupe informatique partage des informations avec l'utilisateur final, quelle que soit la technologie, l'emplacement ou l'heure. Alors, quelle est la place du DSI dans ce cas de figure ?
Type d'entreprise 1 : le DSI maintient l'existant
Dans ce cas, le DSI devrait porter un autre titre : responsable informatique ou senior manager. Leur rôle est vu comme très fonctionnel, pour maintenir l'existant et s'assurer que lorsque les systèmes tombent, ils sont en mesure de les relancer. Ces personnes n'ont pas le temps de développer des stratégies, ils se concentrent sur la préservation des systèmes. En outre, le directeur financier ou toute personne recherchant la maîtrise des coûts décidera finalement des systèmes nécessaires.
L'informatique représente pour eux de tels coûts qu'ils ne veulent pas investir dans de nouvelles infrastructures. Les systèmes existants fonctionnent depuis des années. Pourquoi dépenser plus ? La DSI a promis lors de la dernière actualisation du système qu'une fortune a été dépensée pour améliorer des processus existants. Après, les nouvelles technologies et les nouveaux processus d'affaire seront plus compliqués que jamais à engager.
La DSI est vue avant tout comme un centre de coûts, voire de gaspillage. Les fournisseurs de services externalisés sont censés être meilleures. Les directions métiers estiment que la DSI devrait simplement s'occuper des ordinateurs de bureau, eux-mêmes connaissant mieux l'entreprise que l'informatique, ils vont gérer seuls les projets et laisser le DSI et son équipe s'en occuper.
Type d'entreprise 2 : La DSI fait partie intégrante de l'entreprise
Le DSI de cette entreprise passe peu de temps sur les questions informatiques, il fait partie intégrante de l'ensemble de l'entreprise. Il travaille avec les autres directions pour comprendre les objectifs de l'entreprise. Il sait que l'informatique peut impacter les résultats de l'entreprise. Les utilisateurs ne sont tout simplement pas intéressés par les détails de la technologie, en fait, ils ne s'en soucient même pas. Leur seul objectif est l'accès à leurs informations, d'être là au bon moment, au bon endroit, peu importe les solutions utilisées.
Ces DSI utilisent toute la technologie requise : ordinateurs de bureau, ordinateurs portables, tablettes ou smartphones. Ils ne perdent pas de temps sur les décisions technologiques et considèrent tout ce dont leurs utilisateurs ont besoin.
Alors, DSI vos jours sont-ils comptés ? Cela dépend de votre situation, avec deux exemples extrêmes. Passer du cas 1 au cas 2 ne se fera pas du jour au lendemain. Ce que vous devez faire si votre entreprise est un type 1, c'est de quitter l'ilot informatique pour rejoindre l'entreprise. Devenez un partenaire, apprenez à connaître votre entreprise. L'informatique a besoin de changer, sinon vos jours sont comptés.
Tout ce que fait l'informatique concerne en fait la distribution d'informations et la manière dont les utilisateurs y accèdent. L'activation de l'utilisateur est primordiale pour fournir des résultats métier. Si l'entreprise réalise la valeur apportée par l'informatique, elle investira davantage. Ce que vous proposez devrait améliorer les processus d'affaires, permettre d'économiser de l'argent ou faire les deux.
Marc Dimmick / IDG News Service (adapté par Didier Barathon)
Article rédigé par

IDG News Service,
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