Discriminations : Il faut arrêter de poser les mauvaises questions


Gérer sa carrière et se former : le numérique au coeur des défis
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DécouvrirConsultant senior pour le cabinet de conseil en ressources humaines, Lincoln Associates, qui adhère à la charte A compétences égales, Vincent Monnet est en charge des problématiques qui touchent au SI.
Il est ainsi au premier rang pour voir comment le métier de DSI évolue et quelles sont les compétences qui lui sont aujourd'hui réclamées.
PublicitéCIO : Lincoln Associates adhère à la charte « A compétences égales ». Déjà, quelles sont les personnes les plus touchées dans le domaines de l'IT et qu'est-ce que cela implique ?
Vincent Monnet : Dans notre domaine, ce sont les seniors qui souffrent le plus de discrimination. Nous avons un gros travail d'évangélisation à faire avec nos clients. Dans le cadre de la charte il y a un certains nombre d'informations que nous ne révélons pas aux clients. Il faut leur faire comprendre qu'il y a des questions qui n'ont plus lieu d'être comme sur l'age, le sexe ou l'origine des personnes qu'ils cherchent à recruter.
CIO : Il y a des mauvais clients ?
Vincent Monnet : Aujourd'hui, il n'y a personne qui refuse ostensiblement d'embaucher une personne pour des raisons d'age, de sexe ou d'origine. Ce n'est pas que ce sont des mauvais clients, c'est juste qu'ils ont besoin d'être éduquées dans leur façon de recruter. Tout passe par les discussions que nous pouvons avoir avec eux. Tout se base sur une relation de confiance avec le client.
CIO : Aujourd'hui, vous travaillez aussi bien avec des PME qu'avec des grands comptes. Quelle sont les grandes différences ?
Vincent Monnet : Les PME sont souvent plus réactives et les démarches traînent moins en longueur. Nous organisons en général moins d'interviews avec les petites structures. En outre, elles ont tendance à mieux définir les profils qu'elles recherchent. De plus, elles souhaitent souvent embaucher des personnes capables de répondre à un plus grand nombre de problématiques.
CIO : Vous devez justement avoir de plus en plus de demandes pour des profils de directeur du numérique ?
Vincent Monnet : Effectivement, la transformation numérique est en marche et affecte tous les pans du SI et surtout l'ensemble des métiers. Tout ceci rend compliqué la tache du CDO [Chief Digital Officer, NDLR] car il est difficile de savoir à quelle direction il doit être rattaché.
Même s'il est souvent plus proche de la direction marketing, il influence aussi bien la relation client que les aspect opérationnels. Nous voyons de plus en plus apparaître des postes de DSI du digital, uniquement en charge d'assurer la transformation numérique de l'entreprise pour laquelle il travaille.
CIO : Qu'est ce que les entreprises attendent d'eux ?
Vincent Monnet : Globalement, leurs compétences doivent s'étaler sur trois axes majeurs. Les deux premiers concernent évidement la gestion et le traitement de la donnée. Avec le Big Data, il devient impératif pour les DSI de pouvoir traiter les questions du stockage de ces grands volumes de données. La question de leur utilisation est également primordiale.
Sans être des data scientists, ils doivent aider à tirer le plus de valeur de ces données. Enfin, il faut qu'ils soient très pointus sur les problématiques de sécurité qui sont très importantes aujourd'hui. Les DSI doivent être en mesure de mesurer les risques liés à la montée en puissance du cloud, du BYOD et du nomadisme dont raffolent leurs collaborateurs.
PublicitéCIO : Quelle sont selon vous les bonnes pratiques qui mettent en valeur un DSI et font de lui un super-candidat ?
Vincent Monnet : Le super-candidat doit surtout être connecté. Il doit être visible sur ses réseaux et animer la communauté qui l'entoure en partageant ses bonnes pratiques. Un DSI qui travail seul dans son coin risque d'être très rapidement débordé par les avancées technologiques.
En outre, il doit être tourné vers les usages et les moyens, donc être proche des métiers. Je ne dis pas que la partie technique doit être délaissée, bien au contraire, mais elle doit avant tout servir les métiers en s'accordant avec leurs besoins. Être capable de gérer les problématiques budgétaires est également un gros avantage.
Article rédigé par

Oscar Barthe, Journaliste
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