Stratégie

Comment McKinsey voit la valorisation de la DSI

Comment McKinsey voit la valorisation de la DSI
Pour Matteo Pacca, McKinsey, le débat entre l'IT et les métiers est encore trop faible.
Retrouvez cet article dans le CIO FOCUS n°128 !
Valoriser l'action de la DSI

Valoriser l'action de la DSI

Le DSI a l'obligation de satisfaire les métiers avec les services IT qu'il apporte. Si les indicateurs objectifs sont évidemment une nécessité, ils sont insuffisants. Au travers des témoignages de DSI de l'Académie de Versailles, de l'Institut Catholique de Paris, du Groupement Carte Bancaire, de...

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CIO a organisé une Matinée Stratégique, « Valoriser l'action de la DSI », avec, en ouverture, l'analyse de Matteo Pacca, de McKinsey & Company.

PublicitéIl appartenait à Matteo Pacca, directeur senior associé au bureau parisien de McKinsey & Company d'ouvrir les débats de la Matinée Stratégique CIO du 22 novembre 2016, consacrée à la valorisation de l'action de la DSI. L'occasion de prendre un peu de hauteur et de remettre les priorités dans le bon ordre. Matteo Pacca rappelle d'abord le poids de la technologie. Hier, c'était une fonction support pour les métiers, vue comme un centre de coût par la DG et beaucoup de dirigeants dans l'entreprise. Aujourd'hui, cette technologie façonne les stratégies, les business models, l'innovation, les services digitaux, bref tout ce qui est apporté au client.

Pour la DSI, c'est un changement total. La technologie est devenue un enjeu stratégique. Or, le paysage interne est celui « d'un réseau complexe et interconnecté d'applications, d'interfaces et de bases de données où de nombreux éléments doivent communiquer avec des systèmes externes, API». Matteo Pacca cite deux chiffres marquants : 90% des datas créées, l'ont été ces deux dernières années, un SI bancaire dispose de 3 à 500 applications en moyenne. Mais certains chiffres font plus mal que d'autres : 64% des projets IT sont hors budget et 78% hors délais !

L'exemple de Target

C'est la donnée qui est au coeur du sujet et plus particulièrement son aspect sécurité. Un nombre limité d'informations stratégiques ou sensibles à protéger, stockées dans des silos et difficiles à cracker, ou alors un par un. En revanche, un nombre exponentiel de données stockées et circulantes rend l'entreprise plus vulnérable. Faut-il rappeler l'exemple de Target, le grand distributeur américain, qui s'est fait voler 40 millions de données bancaires en 2013 ? Préjudice : 100 milliards de dollars. Le CIO et le CEO ont perdu leurs postes.

Il y a bien un avant et un après. Avant, la DSI était un centre de coûts et de complexité, elle doit devenir une organisation générant de la valeur. Mais le langage entre l'IT et les métiers reste encore trop différent, paralysant le dialogue. Les métiers se font pressants, demandant si l'IT peut lui apporter de la valeur dans le développement de projets IT importants, en combien de temps il développe, déploie et avec quelle efficacité.

Des indicateurs IT tournés vers les métiers

Là où les deux divergent c'est justement sur la mesure de performances. L'IT parle de structure, d'applications, alors que les métiers veulent mesurer la performance financière, celle du marché, de l'organisation ou de tout ce qui est opérationnel. Les indicateurs de performance fournis par l'IT sont truffés de termes techniques et restent trop tournés vers l'intérieur. Il est donc nécessaire maintenant que l'IT fournisse des indicateurs tournés vers les métiers.

PublicitéC'est une approche agile, comme celle de tout l'IT et de l'entreprise qui doit servir à créer de nouveaux indicateurs. Le fonctionnement est plus intégré, métiers et IT vont créer des équipes SCRUM auto-organisées. A un financement annuel doit succéder une approche budgétaire différente où les financements dépendront des résultats du produit.  Un changement de nature pour le DSI qui doit « aller bien au-delà de la gestion des budgets et des plannings... et devenir un ambassadeur de l'agilité ».  A lui de diffuser dans l'entreprise le concept d'agilité impliquant la centralité du client et de ses besoins, un circuit en boucle courte et une démarche « test and learn ».

Matteo Pacca a cherché à dédramatiser le débat avec quelques remarques plus personnelles. Pour souligner que le débat entre l'IT et les métiers n'était pas encore très bien installé, que parfois les interlocuteurs ont l'impression que l'autre cherche à les enfumer. D'origine italienne, en France depuis 20 ans, Matteo Pacca s'étonne encore de certains particularismes. Les budgets pluri-annuels qui peinent à se mettre en place. Ou l'existence de l'inénarrable MOA, « qui place une couche entre ceux qui ont besoin de quelque chose et ceux qui ont la compétence pour le faire » !

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