Comment les DSI américains vont affiner leur transformation numérique en 2016


Priorités 2016 : les données et la gestion des risques
La révolution numérique est avant tout une révolution centrée sur les données. Nouveaux modèles économiques, nouveaux services, nouvelles organisations... Les données seules sont les ressorts de toutes ces transformations. Les données doivent donc être protégées. Mais elles servent aussi à protéger...
DécouvrirC'est devenu une évidence, en 2015, les DSI ont intégré de nouveaux objectifs, en particulier faciliter la création de produits adaptés aux besoins des clients et à leur accès en ligne ou en mobilité. En 2016, ils vont affiner ces efforts pour encore mieux répondre aux nouveaux besoins de leurs entreprises.
PublicitéLes efforts des DSI sont motivés à la fois par le sens de l'opportunité et par la sensation de la peur. De grandes opportunités se présentent s'ils veulent être les premiers à commercialiser un des produits ou des services numériques innovants. Dans le même temps, chaque entreprise ou presque, craint de manquer une occasion de capitaliser sur les technologies numériques. IDC prévoit qu'un tiers des vingt plus grandes entreprises de tous les secteurs verront leurs profits, leurs revenus et leurs positions de marché diminuer en raison de la perturbation imposée par des acteurs émergents.
IDC a également constaté que seulement 25 % des CIO ont exprimé leur confiance dans la façon dont ils pourraient être à l'origine de nouvelles sources de revenus numériques. Malgré tout, ils affichent de nouvelles priorités pour la nouvelle année, destinées à prolonger et parfaire l'effort déjà engagé. Quelques exemples le montrent.
L'exemple de la santé
Dans un climat où les services de soins évoluent vers des services axés sur les résultats, la BlueCross BlueShield Association (fédération de 36 centres de secours médicaux et hospitaliers) compte sur l'analytique pour se différencier. L'organisation a recueilli les données opérationnelles de 2,4 milliards de feuilles de soins qu'il traite chaque année pour 105 millions de clients, selon Doug Porter, CIO de l'Association.
Son équipe a rendu anonymes les données patients. Puis elle les a préparées pour servir d'informations aux soins médicaux nécessités par les patients.
Un temps de réponse inférieur à la seconde
Par exemple, un patient évaluant ses options pour une chirurgie de remplacement du genou pourrait faire une recherche sur le portail Web de CBCB ou ses applications mobiles. Il aboutit désormais à une variation du coût pouvant aller jusqu'à un facteur quatre entre deux médecins. Les analyses classent également les médecins par nom, par spécialité et par réputation. Vertica, le logiciel de traitement de données qu'utilise Doug Porter, débite des options avec un temps de réponse inférieur à la seconde. Le but est d'obtenir la meilleure information possible sur les médecins, les procédures médicales et les installations disponibles pour les patients via des ordinateurs, smartphones et tablettes.
Doug Porter explique vouloir fournir à ses clients une plus grande proximité avec CBCB que celle dont ils bénéficient avec leur banque ou leur commerce en ligne ou même celle fournie par la plupart des organisations de soins de santé. Ces analyses serviront également aux clients entreprises de CBCB. Doug Porter affirme que son équipe a déjà fourni les données à des entreprises membres du CBCB pour leurs portails et leurs applications mobiles, son organisation étant continuellement en phase d'affinage et de revalidation des données.
PublicitéLa sécurité de nouvelle génération, un élément clé
Des faiblesses criantes apparaissent depuis deux ans dans la cybersécurité des entreprises. Depuis lors, des dizaines de hacks sont devenus publics, laissant les DSI, leurs PDG et le comité de direction aux prises avec la consolidation de leurs défenses du réseau. Reconnaissant que les défenses périmétriques traditionnelles et les outils antivirus et antimalwares ne sont pas suffisants, les entreprises ont ajouté de la surveillance des menaces, de l'analyse comportementale et d'autres outils. La sécurité est devenue la priorité absolue pour Jon Russell, CIO de John Muir Santé, une société de soins avec 6.000 employés répartis dans la baie de San Francisco.
« La défense traditionnelle en matière de sécurité informatique est complètement obsolète», souligne Doug Russell. « La plupart des DSI, la haute direction et le comex se rendent compte qu'en se réveillant chaque jour, ils observent une autre violation des systèmes et donc que le modèle actuel ne fonctionne pas ». Ce DSI a donc engagé une feuille de route pour sa sécurité informatique sur quatre ans, ce qui comprend l'ajout du logiciel vArmour pour identifier le trafic anormal qui passe à travers le réseau informatique de l'entreprise. Il est conçu pour trouver le type de menace qui a frappé la cible, et comment un intrus a pu, par le biais d'un fournisseur tiers, commencer à déplacer les données. Là encore, il s'agit d'affiner, non plus les développements mais la protection.
La cybersécurité est une mission difficile à assurer quand on sait que la plupart des menaces concernent des sociétés dont les employés ne disposent pas de terminaux ou de données très sûres. Comme John Halamka, CIO de Beth Israel Deaconess l'a noté dans un récent blog, « Nous dépensons des millions sur les nouvelles technologies, d'innombrables heures sur la rédaction de la politique, et nous engageons toutes les parties prenantes sur une claire prise de conscience. Pourtant, nous sommes aussi vulnérables que notre plus crédule employé ». Voilà pourquoi Jon Russell de John Muir Santé lance un « programme de formation robuste » en 2016, y compris en utilisant un logiciel qui simule les escroqueries par phishing. Ceux qui succombent à cette escroquerie simulée recevront une formation supplémentaire pour déceler le pishing.
Les Workflows pour étudiants deviennent mobiles
Autre exemple, celui du DSI de l'University of South Florida, Sidney Fernandes, qui numérise et lance des versions mobiles pour les anciens processus manuels et papiers workflows utilisés entre étudiants et professeurs. En 2015, son équipe a créé un logiciel qui permet aux élèves d'inscrire, d'ajouter ou de supprimer des cours à partir de leurs smartphones (iPhone ou Android).
En trois pressions sur leur téléphone mobile, les étudiants peuvent soumettre une demande de cours à leur conseiller, qui peut alors l'approuver ou la rejeter. Le logiciel raccourcit ces procédures d'enregistrement de 15 jours à deux jours, explique Sidney Fernandes. Les étudiants peuvent également utiliser l'application pour changer de conseiller.
La faculté, quant à elle, peut utiliser le logiciel pour faire en sorte que l'élève réponde aux exigences du cours, y compris pour l'exclure du cours s'il ne respecte pas ses obligations.
L'application est prévue pour sortir en janvier. Mais Sidney Fernandes, encouragé par des tests pilotes sur la plate-forme de logiciels personnalisés Appian, a lancé l'écriture d'autres applications mobiles qui prennent en charge les processus d'affaires sur les appareils iOS et Android. Une application, encore en développement, permettra ainsi aux étudiants en médecine de choisir des cours, ainsi que les hôpitaux et les cliniques dans lesquels ils peuvent exercer. « C'est comme Match.com [le Meetic américain, NDLR], mais pour les étudiants en médecine de quatrième année », explique Sidney Fernandes.
Article original de Clint Boulton traduit et adapté par Didier Barathon.
Article rédigé par

La rédaction de CIO Etats-Unis,
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