Stratégie

Comment la Canut simplifie des achats numériques des collectivités

Comment la Canut simplifie des achats numériques des collectivités
Christophe Lombard, président de la Canut et directeur de la transformation numérique et de la relation citoyenne du département des Hautes Alpes. (Photo : D.R.)

En deux ans d'existence, la centrale d'achat lyonnaise, qui se veut tournée vers les collectivités, a déjà passé plus d'une vingtaine d'accords-cadres couvrant de multiples domaines du numérique. Et entend compléter son catalogue d'ici la fin de l'année.

PublicitéMettre sur pied une centrale d'achat dont la gouvernance est assurée par des collectivités. C'est sur la base de cette feuille de route qu'a été montée la Canut, Centrale d'achat du numérique et des télécoms, une association loi 1901 qui vise à proposer des marchés publics sur étagère aux collectivités donc, mais aussi aux SDIS, aux syndicats mixtes, aux bailleurs sociaux ou encore aux acteurs de la santé. « L'élément déclencheur a été la fermeture aux départements de la CAIH (Centrale d'achat de l'informatique hospitalière), raconte Christophe Lombard, président de la Canut et par ailleurs directeur de la transformation numérique et de la relation citoyenne du département des Hautes-Alpes. Dans mon cas par exemple, faute de structure régionale, j'étais obligé soit de passer mes propres marchés, soit de me tourner vers l'Ugap », la centrale d'achat de l'État.

22 marchés, 2000 bénéficiaires

Deux ans après sa création, la Canut, qui compte parmi ses souscripteurs de toutes petites collectivités ou structures - comme le port de Palavas-les-Flots - jusqu'à de très grandes - comme la ville de Lyon -, affiche déjà 22 accords-cadres mis à disposition des structures publiques. Un ensemble qui couvre de multiples besoins : accès à 350 solutions logicielles (via SCC), licences Microsoft et alternatives, matériels bureautiques neufs et reconditionnés, télécoms, prestations cyber, AMOA, AMOE, impression, virtualisation ou encore Open Source. Aujourd'hui, la centrale d'achat dit afficher environ 2000 bénéficiaires, pour un nombre de conventions - soit le recours à ses accords-cadres - approchant les 3000.


Vincent Deleau, directeur général de l'association : « Nous avons recruté dans le sérail, des profils ayant des relations soutenues avec les grands acteurs de l'IT. Ce qui nous a permis de nous assurer, en amont, que nous serions bien attractifs. » (Photo : D.R.)

Le seul accord-cadre sur les télécoms, qui permet d'accéder à la fourniture de services de télécommunication (fixe, mobile, data, secours, fibre noire, couverture indoor, appareils mobiles, wifi public sécurisé et services associés), a dépassé les 900 conventions signées, tandis que le marché multiéditeur en affiche 485. Ces chiffres intègrent d'ailleurs des groupements de collectivités, une métropole pouvant, par exemple, passer une unique convention pour plusieurs dizaines de communes.

Par ailleurs, certains accords-cadres font la part belle à des attributaires en région, en sus des prestataires retenus au niveau national. Un découpage qu'on retrouve par exemple dans les marchés portant sur les prestations cyber, l'assistance à maîtrise d'oeuvre et l'assistance à maîtrise d'ouvrage. « Nous sommes vigilants à ouvrir le jeu aux structures régionales, via un lotissement permettant de les valoriser », souligne Christophe Lombard.

PublicitéFonctionnement lean

Reposant sur 7 permanents, des profils expérimentés sur l'achat public, selon le directeur général de l'association, Vincent Deleau, la structure se veut légère. Elle ne dispose d'aucun bureau en propre, par exemple. « Toutes les opérations s'effectuent sur le portail. Une fois la convention signée pour accéder à l'offre, la collectivité travaille avec le titulaire du marché sans intermédiaire, sans flux financiers ou administratifs passant par un opérateur », souligne Vincent Deleau.

Le modèle tarifaire se veut lui aussi simplifié, avec une grille de prix accessible sur le site (ici, en PDF). Sans frais d'adhésion. Les sommes versées à la Canut sont calculées sur l'accès effectif aux contrats-cadres : par exemple 150 € HT pour une convention passée par un établissement de moins de 100 personnes, 600 € HT pour une structure de plus de 500 employés, avec des remises sur les marchés supplémentaires et un somme forfaitaire donnant accès à tous les marchés. « Et les petits accèdent aux mêmes tarifs que les gros », indique Christophe Lombard, qui cite le cas des lignes télécoms facturées à 4 ou 5 € par mois via le marché de la Canut, contre, fréquemment, 15 ou 20 € pour les petites communes contractualisant en direct avec un opérateur. « Très rapidement, en additionnant leurs diverses lignes, elles peuvent réaliser entre 1500 et 2000 euros d'économies », illustre le président de la centrale d'achat lyonnaise.

Un marché cloud au troisième trimestre

La Canut prévoit de compléter son offre d'ici la fin 2025. Des accords-cadres sur le SOC managé, les éléments actifs de réseau, les infrastructures serveurs et de stockage ou encore la formation devrait être passée dans les prochaines semaines. « Certains de ces marchés ne donnent pas satisfaction dans d'autres centrales », souligne Vincent Deleau. Qui précise encore que la Canut va lancer un marché de cloud et d'hébergement au troisième trimestre 2025, comportant des offres nationales et régionales et assorties d'exigences de souveraineté. Avant de s'attaquer à la vidéosurveillance qui viendra compléter son catalogue, appelé à compter au total entre 30 et 35 accords-cadres.

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