Stratégie

BPCE investit 750 millions d'euros sur quatre ans dans le digital

BPCE investit 750 millions d'euros sur quatre ans dans le digital
Arrivé il y a quatre mois chez BPCE, Yves Tyrode présente un plan digital sur quatre ans

BPCE lance un plan ambitieux de transformation digitale, parallèlement à la rationalisation de ses structures internes.

PublicitéEn 2009, les groupes Banques Populaires et Caisse d'Epargne ont fusionné, donnant naissance à BPCE. L'informatique a joué un rôle clé dans le rapprochement et la rationalisation des deux structures. Aujourd'hui, en présentant ses résultats et son plan d'action pour les prochaines années, le groupe a insisté à la fois sur la rationalisation de son informatique et sur sa relance par le digital. Un plan digital qui concerne uniquement l'activité de banque de proximité (le groupe détient d'autres structures comme la banque de financement Natixis).

« On veut passer à une  nouvelle étape, note Yves Tyrode, le chief digital officer, en étant ambitieux et précis sur ce qu'on attend du digital ». Le groupe a défini un plan concernant les clients de la banque de proximité, les collaborateurs et l'éco-système (développeurs, start-ups, fin tech). Un plan doté de 750 millions d'euros d'investissements sur quatre ans. Il concerne uniquement le digital, d'autres investissements sur les infrastructures ou l'équipement des collaborateurs relève d'autres structures d'investissements.

Un millier de collaborateurs dédiés au digital

Arrivé il y a quatre mois, Yves Tyrode a obtenu des moyens. Un millier de collaborateurs sont dédiés au digital, avec un budget de 750 millions d'euros sur les quatre prochaines années. Dès 2017, 150 ME seront investis, essentiellement dans le logiciel et les données. Le plan est découpé en saisons de six mois, c'est le délai pour assurer un développement dans le monde digital. Chaque saison devra mener une quinzaine de projets digitaux. Pour réaliser ce plan, la BPCE suivra trois principes : co-construire l'ensemble des services digitaux avec les clients, les collaborateurs et tout l'éco-système, mutualiser les technologies et les applications, industrialiser le digital. 

Pour la saison 1, le premier semestre 2017, le plan prévoit la possibilité d'ouvrir un compte courant en ligne en quelques minutes, depuis son smartphone ou sa tablette, de choisir son agence de rattachement, d'obtenir des rendez-vous en ligne, de se faire livrer sa carte bancaire en agence ou de la recevoir par la poste. Les crédits immobiliers passeront par des simulateurs en ligne, on pourra signer son contrat en ligne. Les professionnels verront leurs crédits débloqués instantanément en ligne.

Ecouter les clients avec la « cocooning team »

Sur la saison 1, une « cocooning team » se mettra en place, en clair une structure d'écoute des clients sur tous les canaux où ils interviennent, pour suivre leur approche de la banque et leurs attentes. Déjà, plusieurs mesures de simplification vont se mettre en place. La reconnaissance par empreinte digitale va faciliter la gestion des services en ligne, par exemple pour changer son mot de passe, se faire envoyer ses coordonnées bancaires directement sur son mobile, ou bloquer un prélèvement. « Et ce n'est qu'un début », promet Yves Tyrode.

PublicitéParallèlement aux clients, le groupe va se préoccuper des collaborateurs. Comme les clients, ils verront leur accès en ligne simplifié. Ce sera avec BPCE Store, par lequel les applications métier seront accessibles par smartphones ou tablettes pour les salariés. Chaque banque aura son réseau social. Et les collaborateurs vont bénéficier de formations au digital, qu'ils soient débutants ou confirmés, experts, collaborateurs ou dirigeants. Yves Tyrode compte également des relais internes, avec une équipe d'une quarantaine de digital champion.

BPCE va également s'entourer de compétences digitales avec des partenaires, start-ups et développeurs. Elle a également investi dans une fin tech, Fidor, qui compte 160 000 clients permanents. Présente en Allemagne et au Royaume-Uni, elle va se développer sur toute l'Europe. Elle est également disponible en marque blanche, l'opérateur télécoms O2 l'a adopté pour sa filiale bancaire allemande, O2 Bank.

Trois plans d'action chez BPCE

Toutefois, le plan digital n'est qu'un des trois axes de travail présentés par BPCE, avec la relation de proximité et l'excellence opérationnelle. Le digital accompagne les autres transformations. Les agences sont par exemple rationalisées et modernisées, mais en prévoyant 5% de fermetures, le groupe se situe en dessous du ratio de la profession, les confrères étant proches de 20%, assure François Pérol, Président du groupe. La progression des services à distance ne se fera pas au détriment des agences traditionnelles. Les réductions de coûts, issues de la fusion vont se poursuivre et l'informatique en assure une part non négligeable. Entre 2013 et 2017, le groupe prévoyait 900 ME de réductions de couts, l'informatique en assurait 20%. Les trois quarts de ces objectifs ont été atteints fin 2016. Un nouveau programme de synergies porte sur 750 ME de réduction de charges, 36% devront être assurés par l'IT de la banque de proximité.

Une DSI retail s'est mise en place afin de simplifier les structures. Elle s'est fixée une vingtaine d'actions d'ici 2019 : la mise en commun de méthodes de développement, l'adoption de méthodes agiles, la généralisation des APIs. Elle réfléchit à la meilleure manière d'aborder le cloud. Les infrastructures de production sont rationalisées depuis la création en 2015 de BPCE-IT. Enfin, la partie éditique, pour les documents envoyés aux clients, est assuré par une filiale ad hoc, DocOne, dont BPCE détient 51% aux côtés de Numen et Diffusion Plus.

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