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Valoriser les collections du Musée Albert Kahn par l'ouverture des données

Valoriser les collections du Musée Albert Kahn par l'ouverture des données
De gauche à droite : Anthony Guillerm, responsable de la mission Open Data au département des Hauts de Seine, et Isabelle Peretti, attachée de conservation et chargée de la base informatisée des collections au Musée départemental Albert-Kahn.

Les collections du Musée Albert Kahn ont pu être publiées à l'occasion de la refonte du portail d'open-data des Hauts-de-Seine avec OpenDataSoft.

PublicitéDans les Hauts-de-Seine, le Musée Départemental Albert Kahn abrite une collection unique de 72000 autochromes et 150 heures de films. Ces documents uniques, datant des débuts de la photographie et du cinéma, couvrent une cinquantaine de pays. Mais leur fragilité technique rend leur exposition absolument impossible. « Depuis le début des années 2000, nous avons numérisé intégralement nos collections » a indiqué Isabelle Peretti, attachée de conservation et chargée de la base informatisée des collections au Musée départemental Albert-Kahn. Celle-ci a témoigné en compagnie de Anthony Guillerm, responsable de la mission Open Data au département des Hauts de Seine à l'invitation de l'éditeur OpenDataSoft.
Seul musée à ne pas pouvoir montrer les oeuvres originales, le Musée Départemental Albert Kahn cherchait à valoriser ses collections très confidentielles tout en étant d'une richesse extraordinaire. Isabelle Peretti a souligné : « il y avait un vrai enjeu de visibilité mais aussi de valorisation du travail d'indexation ».

Une opportunité technique

Quand le Département des Hauts-de-Seine a changé sa plate-forme de publication de ses données ouvertes et a opté pour la solution OpenDataSoft au lieu d'un développement maison, une opportunité s'est ouverte. En effet, cette nouvelle plate-forme permettait une publication d'éléments multi-médias. Et, surtout, le musée ne pouvait pas disposer d'un budget propre pour réaliser un tel projet. Mais l'accès aux données peut se faire aussi bien par le site du Musée que par celui du Département. Après une décision formelle en décembre 2015, les premières mises en ligne ont eu lieu en juin 2016. Isabelle Peretti a précisé : « à ce jour, en mars 2017, 46 000 des 72 000 autochromes scannés sont publiés. »
La mise en ligne n'est en effet pas simple et est effectuée par des traitements par lots. Le Musée tient en effet à ce que les métadonnées des images soient bien renseignées à partir de la base documentaire pré-existante et chaque image comporte un filigrane d'authentification. Les lieux ont été géolocalisés grâce aux indications géographiques. En France, cette géolocalisation a été totalement automatique mais, à l'étranger, si beaucoup a pu être fait automatiquement, une bonne part a dû être reprise manuellement. L'ouverture a eu aussi comme effet que des spécialistes ou des habitants des lieux considérés remontent des corrections à faire. Pour l'instant, un jeu d'images non-identifiées n'est pas publié mais devrait l'être dans un jeu de données spécifiques avec un appel à collaboration pour les identifier.

Des difficultés particulières

Outre la question de l'indexation des clichés, il a fallu mettre en place une licence particulière et pas choisir une licence totalement ouverte de type Creative Commons. En effet, les photographies ont été prises par une douzaine d'opérateurs, en principe salariés, mais tous ne sont pas morts depuis plus de 70 ans. Certaines attributions sont incomplètes. Et les preuves de cessions de droits peuvent parfois manquer. La réutilisation des images est donc parfois sous réserve de droits à vérifier et sous la responsabilité du republieur.
L'ouverture des collections en ligne a évidemment entraîné un afflux de connexions. Une quarantaine d'articles de presse ont pu être isolés comme source du tiers du trafic total. Les reportages à la radio ont aussi provoqué des pics de fréquentation (jusqu'à 1200 visites/jour). En gros, sur les 44 000 visiteurs et 120 000 pages vues par mois, un tiers provient de l'étranger, un tiers de la région parisienne et le dernier tiers du reste de la France.
Anthony Guillerm a relevé : « ce projet a suscité des jalousies et d'autres collections devraient prochainement être ouvertes sur le même modèle, par exemple des cartes postales qui ne sont pas encore géolocalisées. Nous avons un problème de riches et nous devons prioriser. »

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