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Pour le Pdg du groupe Rocher, le ROI de l'IA est déjà là

Jean-David Schwartz, le Pdg du groupe Rocher, au centre de la photo : « Le plus gros défi n’est pas d’avoir les idées claires sur les priorités, les cas d’usage étant assez évidents, mais d’assurer la mise en production. »

Le groupe de cosmétiques constate les premiers bénéfices de ses investissements - encore modestes - dans la GenAI. Et veut désormais aller au-delà via des initiatives transformant ses métiers.

PublicitéL'IA, une mise en lumière du rôle des DSI auprès de leur DG ? C'est le message qu'a tenté de renvoyer le Google Cloud Summit parisien, qui s'est tenu le 22 mai. Et cette antienne avait un porte-parole convaincant, en la personne de Jean-David Schwartz, le Pdg du groupe Rocher. Un dirigeant personnellement impliqué dans le programme IA du groupe de cosmétiques, puisqu'il fait partie du comité de gouvernance mensuel encadrant cette initiative.

Le groupe Rocher a rapidement déployé un chatbot sécurisé, un an après le lancement de ChatGPT. Une première pierre indispensable mais pas suffisante, comme le raconte Jean-David Schwartz. « Notre Secure GPT répond à quasiment la moitié des cas d'usage, mais nous avons besoin désormais d'aller plus loin », indique le Pdg. Pour porter son initiative IA, la société a misé sur des 'champions' disséminés dans ses différents métiers et filiales. « Au total aujourd'hui, une dizaine d'équipes formant une petite communauté IA », résume Jean-David Schwartz. « Nous avons choisi la démultiplication pour embarquer le maximum de personnes dans l'initiative », complète Stanislas Duthier, le DSI, qui dit avoir « bien secondé » par le DAF du groupe dans son effort de conviction du potentiel de l'IA auprès du Comex.

Investir dans les usages transformant les métiers

Au total, Rocher a pour l'heure consenti un investissement d'environ 200 000 euros dans son programme d'IA, un montant modeste pour un groupe réalisant environ 2,2 Md€ de chiffre d'affaires. « Et les équipes ont pu avancer avec des initiatives amenant du ROI », assure Jean-David Schwartz, qui indique que le comité de gouvernance a retenu 2 ou 3 applications par métier - avec des retours sur investissement resserrés - parmi les 200 usages potentiels qui ont été identifiés. « Le plus gros défi n'est pas d'avoir les idées claires sur les priorités, les cas d'usage étant assez évidents, mais d'assurer la mise en production », souligne le Pdg de la société employant 13 500 personnes.

Une approche qui atteint aujourd'hui ses limites, souligne toutefois Jean-David Schwartz : « pour aller vers des cas d'usage qui transforment réellement les métiers, il faudra être davantage dans une démarche top-down et aligner davantage de moyens. » Par exemple, il imagine une transformation en profondeur de la R&D en cosmétiques, tant sur les métiers liés à la formulation que sur ceux liés aux garanties d'innocuité et aux tests. Objectif : effectuer dans plus en plus de simulations virtuelles, plutôt qu'in vivo. « L'objectif est à la fois d'identifier plus rapidement des voies sans issue et d'améliorer le time-to-market », précise Stanislas Duthier.

Repenser l'organisation de la data

Jean-David Schwartz a les idées claires sur l'impact de l'IA sur son organisation, mais aussi sur ses prérequis techniques et humains. « D'abord, ce n'est pas un sujet confiné à l'IT, il est visible par tous les métiers et les équipes s'en emparent, dit-il. Mais la technologie a un côté attraction/repoussoir sur lequel il faut être vigilant ; il faut accompagner les collaborateurs pour leur donner confiance. » Et cette confiance repose aussi sur un socle technique, en particulier sur une data de qualité et accessible. « Aujourd'hui, nous ne retardons plus de projet à cause de ce prérequis, assure le Pdg. Mais nous devons encore repenser notre organisation de la data, un peu disséminée actuellement. »