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Natixis teste la blockchain pour le trading pétrolier

Natixis teste la blockchain pour le trading pétrolier
Arnaud Stevens, responsable énergie et matières premières de Natixis à New York, pilote le projet blockchain de la banque sur le trading de pétrole. (crédit : D.R.)

La succursale new-yorkaise de Natixis teste depuis novembre 2016 la technologie blockchain Hyperledger sur la plateforme cloud Bluemix d'IBM en partenariat avec Trafigura. Sécurisation, traitement volumétrique des transactions et fiabilité ont pu être établis, avec également à la clé la réduction du temps des opérations de quelques semaines à plusieurs jours.

PublicitéFrémissante en 2015 et 2016, la Blockchain devient bouillonnante en 2017. Mois après mois, on ne compte plus en effet les projets utilisant cette technologie permettant de certifier et sécuriser de façon totalement décentralisée les transactions et workflows dans des domaines très variés. On retrouve en effet la technologie Blockchain aussi bien dans la distribution, que les services publics en passant par le secteur industriel et bien entendu les services financiers. Dans ce dernier domaine, les établissements bancaires se montrent particulièrement actifs, avec notamment Deutsche Bank qui est déjà prête depuis près d'un an à de la mise en production, mais c'est également le cas de Natixis. 

Si l'ensemble du groupe bancaire mène actuellement des tests (mais également au niveau du groupe BPCE avec des POC (démonstrateurs) Blockchain pour des paiements et de la compliance), une des activités du groupe se montre très avancée sur ce sujet, à savoir la succursale de Natixis à New York ayant en charge l'activité de trading de matières premières. « Nous avons travaillé sur la Blockchain par un développement conjoint avec IBM et Trafigura en novembre 2016 », nous a expliqué Arnaud Stevens, responsable énergie et matières premières de Natixis à New York. Plus précisément, les tests autour de Blockchain ont été menés sur les transactions et échanges documentaires autour du trading de pétrole. « C'est un domaine où il y a encore beaucoup de papiers échangés avec de multiples intervenants et beaucoup d'interventions manuelles en back et middle office », poursuit Arnaud Stevens. 

Natixis Blockchain

Accès web à la plateforme Blockchain de Natixis et des 14 étapes clés identifiées par Natixis. (crédit : Natixis)

Une traçabilité complète, fiable et sécurisée des transactions

Une équipe de quelques personnes a été mise sur pied pour travailler sur un POC après une série de tests menés au sein du consortium R3 sur la digitalisation des lettres de crédits ou encore l'escompte de créances clients. Pour réaliser son projet Blockchain, Natixis s'est rapproché d'IBM et également de Trafigura, un cabinet spécialisé dans le trading de matières premières, afin de simuler des transactions existantes déjà effectuées aux Etats-Unis pour l'échange de pétrole brut. Cette plateforme Blockchain, reposant sur le cloud Bluemix d'IBM, dispose d'un accès web pour 4 parties prenantes, à savoir le vendeur, l'acheteur, la banque de l'acheteur et la banque du vendeur. « Cela nous a permis d'identifier 14 étapes clés d'une transaction de pétrole brut aux Etats-Unis et d'identifier toutes les interactions entre intervenants », raconte Arnaud Stevens. Cela concerne aussi bien les confirmations de trading que les documents liés au transport et à l'inspection de la marchandise ou encore de la preuve de paiement. Cela permet ainsi d'avoir une traçabilité complète, fiable et sécurisée sur l'ensemble des étapes, sachant que dans un deuxième temps Natixis compte bien connecter les acteurs de la chaine logistique dans ces échanges.

Publicité De multiples bénéfices à l'utilisation de la technologie Blockchain ont pu être identifiés par la banque. « Cela permet de réduire la durée des opérations de financement de matières premières de plusieurs semaines. On gagne en efficience, en traitement des opérations au sein de la banque et des sociétés de trading et on évite la réconciliation de documents ainsi que les problèmes de fraude », indique Arnaud Stevens.

Un oeil sur d'autres technologies Blockchain qu'Hyperledger

Pour l'instant il est encore trop tôt pour parler de mise en production, même si cette dernière est envisagée mais pas avant 2018. Natixis souhaite en cas tirer parti de ce projet pour capitaliser ses connaissances en technologie Blockchain pour gagner en efficience. Mais ce n'est pas tout car la banque espère bien convaincre d'autres établissements aussi positionnés sur le financement de matières premières comme Société Générale, BNP Paribas ou encore ING, Citibank, Wells Fargo et JP Morgan pour « créer un réseau Blockchain mettant en commun les meilleures pratiques et gagner en intelligence de marché », précise Arnaud Stevens. En Europe, une initiative a d'ailleurs déjà été menée en ce sens avec ING et Société Générale sur le projet Mercuria également dans le trading de pétrole.

Si Natixis est partie avec IBM sur la technologie Blockchain Hyperledger, l'établissement bancaire ne manque pas de garder un oeil sur d'autres comme Ethereum ou encore R3, bien que cette dernière ait dû faire face à des défections en novembre dernier de Goldman Sachs, Morgan Stanley et Santander. « On ne sait pas quelle est la technologie qui va émerger. On peut imaginer que plusieurs technologies Blockchain cohabitent pour des sous-segments d'activité et se posera alors la question de savoir comment réaliser des ponts entre elles », conclut Arnaud Stevens.

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